L'administration du président américain Donald Trump a annoncé vendredi la révocation définitive du statut de protection temporaire accordée sous le démocrate Joe Biden à quelque 520.000 Haïtiens aux Etats-Unis, qui se retrouveront expulsables en septembre.
Sa ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem "est parvenue à la conclusion que, dans l'ensemble, les conditions dans le pays se sont suffisamment améliorées pour que les Haïtiens puissent rentrer chez eux en sécurité", selon un communiqué de ses services.
La diplomatie américaine met pourtant en garde ses concitoyens contre tout voyage en Haïti en raison des risques "d'enlèvement, de la criminalité, des troubles civils et du manque de services de santé".
Mais le président Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une "invasion" des Etats-Unis par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
Son gouvernement a ainsi révoqué de manière définitive le "statut de protection temporaire" (TPS) accordé à ces 520.000 Haïtiens, comme il l'a déjà fait pour environ 350.000 ressortissants vénézuéliens et environ 11.000 afghans.
Le TPS, qui protège ses bénéficiaires de l'expulsion et leur donne le droit de travailler, est accordé provisoirement aux immigrés dont la sécurité est menacée dans leur pays en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d'autres conditions "extraordinaires".
En février, le ministère de la Sécurité intérieure avait déjà annoncé annuler une prolongation de 18 mois du TPS pour les Haïtiens, jusqu'en février 2026. En conséquence, ce statut arrivait à échéance le 3 août 2025.
Le ministère confirme dans un communiqué vendredi cette date d'expiration définitive du TPS pour les Haïtiens, précisant qu'elle "sera effective le 2 septembre".
"Permettre aux citoyens haïtiens de rester temporairement aux Etats-Unis était contraire à l'intérêt national", a ajouté Kristi Noem, sans autre explication.
Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, a été mis à genoux par des gangs violents accusés de meurtres, de viols et d'enlèvements.
Sur fond d'instabilité politique chronique, un nombre record de près d'1,3 million de personnes y ont été déplacées à l'intérieur du pays par les violences des gangs, a indiqué l'ONU le 11 juin.
Au moins 2.680 personnes ont été tuées dans les violences des gangs en Haïti de janvier à mai, selon les Nations unies.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion