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L'évacuation de la "jungle" de Calais a commencé

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Évacuation de la Jungle de Calais

L'évacuation de la "jungle" de Calais a commencé lundi dans le calme et les autorités espèrent que la moitié des quelque 6.000 migrants présents aura été évacuée au terme de la première journée de cette opération à haut risque pour le gouvernement. La grille bloquant l'accès à un vaste hangar, sorte de gare routière où se déroule la répartition des migrants, a été ouverte à 08h00 pour accueillir les centaines de candidats à l'acheminement vers des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) qui faisaient la queue, parfois depuis des heures. "Nous ferons tout pour que cette opération soit à la hauteur de ce qu'est notre pays, de ce qu'est son attachement au droit d'asile", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en marge d'un congrès à Paris.

A la différence des précédentes opérations, cette fois l'objectif est de "démanteler totalement la lande", d'où une présence importante des forces de l'ordre qui se maintiendra pour "éviter que des gens ne viennent réinvestir la lande ou pour que des squats se multiplient ça et là", a expliqué le représentant du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. "Il n'y a pas de moyens coercitifs employés à [l'] encontre" des migrants et le dispositif policier conséquent est là "simplement pour sécuriser la lande", a-t-il ajouté. Le démantèlement proprement dit - destruction des tentes, des abris, etc -, doit commencer mardi. Peu avant 8 heures, des bus sont venus stationner aux abords du hangar de départ et les forces de l’ordre ont pris place pour permettre l’accès aux migrants répartis entre quatre groupes --mineurs isolés, personnes vulnérables, familles et adultes.

7.500 PLACES RÉSERVÉES DANS DES CENTRES D'ACCUEIL

Les premiers migrants qui ont pénétré à l’intérieur du hangar ont eu le choix entre deux régions d’accueil, la Bretagne et Auvergne-Rhônes-Alpes. Devant une carte de France, ils ont choisi l’une de ces deux régions et un bracelet de couleur correspondant leur a été distribué. Le premier bus est parti en direction de la Bourgogne suivi rapidement de plusieurs autres, direction le Morbihan, la Haute-Saône, la Haute-Loire et la Drôme. "Je voulais partir depuis un moment mais il n’y avait pas de place, maintenant c’est possible", dit Idriss, la vingtaine, parti avec un petit groupe de Soudanais.

Amadou Diallo, 17 ans, qui dit avoir fui la Guinée Conakry, espère pouvoir débuter des études en France. "Mes parents sont morts et je suis seul, je dois essayer de m'en sortir", a-t-il expliqué." Peu importe où on va. Je m'en fiche. Ce n'est pas le plus important." La préfecture prévoyait pour lundi le départ de 60 bus, soit environ 2.500 personnes, puis 45 mardi et 40 mercredi. Ils se rendront dans l’un des 450 CAO français dans lesquels 7.500 places ont été réservées pour les migrants. Parmi les premiers embarqués, de nombreux Soudanais arrivés tôt sur place pour être sûrs d'être pris dès lundi.

Le sort des 1.300 mineurs isolés du bidonville est toujours incertain, mais les négociations avec les autorités britanniques, qui ont accepté d'en accueillir un certain nombre, "progressent", assure-t-on au ministère de l'Intérieur. Pierre-Henry Brandet a indiqué que 200 d'entre eux avaient pris le chemin du Royaume-Uni la semaine dernière. ET APRES ? Le climat de relative sérénité observé lundi matin s’explique par le fait que les migrants désireux de quitter Calais et ses conditions de vie très précaires ont été les premiers à se rendre au point de rassemblement.

"L’afflux montre que le travail de persuasion, de pédagogie a porté ses fruits et le début de ses opérations est très encourageant", a expliqué sur place Pierre-Henry Brandet. Les ONG qui assistent les migrants depuis des années à Calais ont elles aussi exprimé leur satisfaction initiale mais sont plus perplexes sur la suite des opérations. "Il va falloir ensuite décider les autres qui sont soit interrogatifs, soit rétifs au départ", dit Christian Salomé, de l’Auberge des migrants. "L'Etat a ouvert des centres de rétention, qui sont des prisons. Ces migrants qui iront en CRA seront ensuite libérés et reviendront."

Même son de cloche chez Fabrice Durieux, de l'ONG Salam. "Pour l'instant, ça se passe bien et plutôt dans le calme. C'est ce que nous avions anticipé : tous ces gens sont volontaires. Ça risque d'être plus dur dans la semaine parce qu'à un moment il va falloir entrer avec les bulldozers et là il n'y aura pas d'états d'âme", a-t-il expliqué. Les risques de débordements existent donc - entre 150 et 200 militants altermondialistes du mouvement "No border" sont présents sur le site -, et quelque 1.250 policiers et gendarmes sont prévus pour encadrer cette opération. (Avec Matthias Blamont et Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)



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