L'ex-copine d'Abballa témoigne: "Il pensait à s'amuser, ..."

L'ancienne petite amie de Larossi Abballa, l'auteur du meurtre d'un couple de policiers à Magnanville en France, s'est confiée à nos confrères de France Télévisions. "À aucun moment je ne l'ai senti se radicaliser", a-t-elle déclaré. La jeune femme, qui a préféré ne pas révéler son identité, a fréquenté Abballa pendant cinq ans. Après leur rupture, les deux jeunes gens sont malgré tout restés très proches, comme elle le confie au micro de France TV.

À l'instar des frères Abdeslam, Larossi Abballa est décrit par son ex-copine comme un bon vivant, soucieux de son image et aimant particulièrement faire la fête. "C'était un petit jeune de quartier, qui pensait à s'amuser, à faire la fête. Il aimait toujours être bien habillé, bien coiffé", se rappelle-t-elle.

Un bon vivant néanmoins condamné par la justice française en 2013 (il était alors âgé de 22 ans) pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme" dans le cadre d'une affaire de filière d'acheminement de combattants islamistes vers les zones tribales afghano-pakistanaises. "On est sur écoute, mais j'ai l'habitude" La jeune femme révèle que son ex-compagnon était sur écoute, ce qui ne le dérangeait visiblement pas plus que cela.

"Il me disait "Oui là on est sur écoute mais c'est rien, on ne se dit rien". Je lui demandais si ça lui faisait bizarre, il répondait qu'il avait l'habitude." "À aucun moment je ne l'ai senti se radicaliser" Une fois séparés, Abballa s'est progressivement tourné vers la religion. Rien d'alarmant néanmoins, assure son ex-copine. "À aucun moment je ne l'ai senti se radicaliser", précise-t-elle. Mais lors de son procès en 2013, Abballa expliquait à quel point Internet avait programmé sa radicalisation, comme le révélait hier Le Monde. L'influence d'Internet "Quand je regardais les vidéos concernant l'oppression des musulmans, elles avaient un tel effet sur moi !...

C'était trop émouvant. Ensuite, il suffisait juste de quelques mots, et j'étais parti", confessait donc le futur djihadiste. Un séjour en prison qui a accéléré le processus Mais pour la jeune femme, c'est le passage en prison de son ancien compagnon qui a accéléré le processus. L'homme avait tendance à s'isoler et avait changé de fréquentations, se souvient-elle. Sur le 13 novembre: "Ce ne sont pas des vrais musulmans" Le 13 novembre 2015, Paris était frappée de plein fouet par le terrorisme islamiste.

Des terroristes auxquels Abballa ne s'identifiait pas, comme l'assure son ancienne compagne. "Ce ne sont pas des vrais musulmans qui ont fait ça", lui aurait-il dit. Plus aucun contact trois jours avant l'attaque La jeune femme explique ne plus avoir eu de contact avec Larossi Abballa depuis la fin de la semaine passée. "Il voulait me voir, mais ce n'était pas possible pour moi. Depuis, plus de nouvelles." Jusqu'à lundi lorsqu'elle apprend dans les médias que son ancien amoureux s'est rendu coupable du meurtre de deux policier innocents, laissant ainsi leur fils de trois ans seul au monde.