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Élection présidentielle au Mali : Le gouvernement d’Amadou Toumani Touré affiche son bilan

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Élection présidentielle au Mali : Le gouvernement d’Amadou Toumani Touré affiche son bilan

Les électeurs maliens sont appelés aux urnes dimanche pour un scrutin dont l’issue risque d’être sans surprise tant le bilan du gouvernement sortant tranche avec ce qui se faisait avant. Le consensus politique qui a prévalu durant le quinquennat du président Amadou Toumani Touré a sans doute plombé les ailes d’une opposition qui a du mal à trouver un thème de campagne accrocheur tant les réalisations du gouvernement dans divers domaines ont positivement influé sur la vie de millions de citoyens. Général ATT a activement participé à la chute du régime militaire, assuré la transition et resté au service des populations démunies à travers son ONG qui a lutté pour l’élimination du ver de Guinée. C’est sans doute ce qui a facilité son retour au pouvoir et le consensus des acteurs politiques autour de sa personne lui a octroyé la force nécessaire pour permettre à son pays de réaliser de grands bonds. À la veille de la campagne électorale, le gouvernement qu’il a mis en place sous la présidence de Ousmane Issoufi Maïga, un technocrate, a présenté au peuple malien le bilan de leur exercice.

Au vu des réalisations socioéconomiques du gouvernement en cinq ans, l’on peut dire sans risque de se tromper que le Mali revient de très loin : de la sombre dictature de Moussa Traoré au gouvernement de démocratie consensuelle qui a permis de ramener les Maliens à la devise “ Un peuple – Un but – Une foi ” et aux énormes taches de construction nationale.

Et c’est avec fierté que le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a, devant l’opinion malienne et internationale, présenté un bilan des objectifs qui lui avaient été assignés dans le programme d’action du gouvernement par la Lettre de Cadrage du président de la république Amadou Toumani Touré. Selon cette lettre, “ toutes les politiques publiques doivent avoir pour finalité l’épanouissement de l’homme grâce à la promotion de la santé, de la formation et de l’emploi.

Le retour à une vie démocratique, la stabilité politique et surtout, les efforts de bonne gouvernance et de gestion macroéconomique saine, ont permis au Mali de bénéficier en 2005, d’une annulation totale de sa dette multilatérale de 1085,2 milliards envers la Banque Mondiale, le FMI et la BAD par le G8 dans le cadre de l’Initiative d’Annulation de la Dette Multilatérale (IADM).

La crédibilité aux institutions républicaines retrouvée, le gouvernement a mis l’accent sur une amélioration du recouvrement des recettes budgétaires internes et la mobilisation des ressources extérieures à des conditions privilégiées.

Tout cela a servi à porter la croissance annuelle moyenne de l’économie à 5,1 entre 2002 et 2006 (7,6 % en 2003 et 6,1 % en 2005), un taux supérieur à la croissance de 2,2 % de la population. Ces performances ont été portées par le secteur primaire qui a enregistré un taux de 4,8 % avec une production céréalière qui a dépassé les trois millions de tonnes, le secteur secondaire (5, 4 %) tiré par le sous-secteur de l’or, de l’électricité et des BTP et le secteur tertiaire (4,4 %) grâce aux sous-secteurs des transports, télécommunications, banques et micro finance.

Les résultats engrangés ont permis un abaissement significatif du niveau de pauvreté monétaire de 68,3 % en 2001à 59,2 % en 2005 par des efforts énormes en matière de création d’emplois dans le secteur public et privé (58.527) et une augmentation des salaires. La masse salariale de la fonction publique selon le Premier ministre a augmenté à une moyenne annuelle de 13 %.

Au plan sanitaire, la couverture a été améliorée avec un taux d’accès de 75 % à un centre de santé dans un rayon de15 km et un taux d’accès 50 % à un centre de santé dans un rayon de 5 km.

Au plan éducatif, le taux de scolarisation élémentaire est passé de 64,3% à 75 % alors que l’accès à l’eau potable passe de 57 à 68 % de 2002 à 2006. L’amélioration de la desserte électrique est passée de 12 % à 16 % avec baisse de 22 % des tarifs. Selon M. Issoufi Maïga, l’accès au téléphone a été amélioré, passant de 0,93 ligne pour 100 habitants en 2002 à 11,5 lignes (fixes et mobiles) pour 100 habitants en 2006 et le nombre d’abonnés est passé de 103.000 en 2002 à 1.372.000 en 2006.

En matière de désenclavement, 827 km de pistes rurales ont été réalisés, 336 km de route en terre moderne, 1440 km de routes bitumées. Sept ponts ont été construits.

Au plan agricole, selon le Premier ministre, 56.153 ha ont été aménagés et le niveau d’équipement des producteurs a été amélioré par la distribution de 400 tracteurs, 50 remorques, 300 pulvériseurs et 100 batteuses de riz aux producteurs des huit régions et du district de Bamako. Deux usines de montage de tracteurs et accessoires ont été installées à Samanko et Sikasso.

Pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, les prix à la pompe des hydrocarbures ont été contenus en dépit de la flambée des cours mondiaux.

Le gouvernement a modulé la fiscalité sur les produits pétroliers ce qui a entraîné un manque à gagner de plus de 19 milliards durant l’année écoulée.

Selon le Premier ministre, les ressources dont disposera le Mali à travers le Millénium Challenge Account (237,2 milliards), le dixième Fonds Européen de Développement (FED) de 356 milliards et plusieurs arrangements spécifiques avec les partenaires techniques et financiers (136, 7 milliards) constituent des leviers importants pour augmenter le potentiel de croissance du pays et de lutte contre un recul durable de la pauvreté.

Ousmane Issoufi Maïga, Premier ministre : « Les missions fixées ont été remplies à 100% »

M le Premier ministre, votre gouvernement est en fin de mandat et vous avez dressé un bilan de vos actions au peuple malien en présence des bailleurs de fonds, des partenaires, du corps diplomatique et de la presse sous-régionale et internationale. Comment un président et un Premier ministre apolitiques ont pu arriver à ces résultats ?

Le cas malien est un cas d’école car, moi tout comme le Président Amadou Toumani Touré sommes sans appartenance politique. Il a mis fin à la dictature militaire, assuré la transition et revenu au pouvoir grâce à une coalition de partis politiques. Quant à moi aussi, je suis technocrate sans attache politique ce qui me donne une grande liberté et une bonne marge de manœuvre.

Nous avons été aidé par les partis politiques qui ont laissé au Président Amadou Toumani Touré la liberté de choisir un Premier ministre technocrate et l’action gouvernementale a été menée de façon consensuelle et technocratique, avec une évaluation trimestrielle des actions de tous les ministres.

Nous nous sommes fait l’obligation de rendre compte à nos mandants. Pour cela, nous avons élaboré la transparence en credo et accepté de nous faire critiquer par l’opinion et souvent très durement. Durant tout notre mandat, aucun journaliste n’a été arrêté ou inquiété. Nous avons près de 400 radios privés, 70 journaux dont environ 30 quotidiens. La liberté d’association est garantie avec environ 2000 associations et 120 partis politiques financés à hauteur de 3 milliards par an. Le bilan du gouvernement selon moi est positif car les missions fixées ont été remplies à 100 %.

Le Mali, à l’instar de beaucoup de pays de la sous-région, a investi énormément pour les infrastructures, accordant la priorité au milieu rural. Quelles ont été les grandes lignes de cette politique ?

En tant que pays sahélien, le problème prioritaire était la sécurité alimentaire et pour cela, il nous fallait maîtriser l’eau par la mise de place d’ouvrages hydrauliques. Pays enclavé, nous avons aussi beaucoup mis l’accent sur les infrastructures routières notamment avec nos neuf pays voisins où l’on peut se rendre par la route. Nous sommes à 1228 km de Dakar, 2200 km d’Accra, 1475 km de Nouakchott et il nous fallait développer tous ses axes routiers pour diversifier nos sources d’approvisionnement notamment en produits pétroliers. Malgré la montée vertigineuse des prix du pétrole, nous avons effectué des percées au plan économique. Nous avons tenu en compte le volet social du volet énergie en ne prélevant pas de taxes sur le carburant pour maintenir les prix à portée de bourse. En milieu rural, nous avons aménagé 56.000 ha de terres cultivables, multiplié les banques de céréales, développé l’électrification villageoise de même que la téléphonie rurale. Nous avons réalisé 4066 logements sociaux, augmenté les salaires de 28 milliards.

M le Premier ministre, votre pays est confronté à un irrédentisme au Nord avec la rébellion touareg à Kidal. Où en êtes-vous avec les solutions ?

La situation est devenue calme maintenant. C’est une rébellion qui avait démarré sous le colonialisme et a persisté sur le même lieu. La zone s’étend sur 992 000 km2, dans un climat extrêmement austère et des problèmes économiques difficiles à surmonter. Il faut beaucoup d’investissement pour les infrastructures de base pour donner une nouvelle impulsion à la région pour que les populations cessent de se révolter contre eux-mêmes, leur peuple et leur nation. Nous avons compris qu’ils avaient des problèmes et qu’il fallait discuter avec eux, trouver des solutions à leurs problèmes en éducation, formation, santé, emploi encadrement etc. Compte tenu du climat et des distances, il faut beaucoup investir et nous avons fait beaucoup d’investissement et pensons qu’il reste encore beaucoup à faire.

Vous avez conduit un gouvernement à exécuter un plan tiré d’un programme politique. Vous avez présenté un bilan du travail accompli à vos mandats. Vous faites de la politique sans en avoir l’air !

Je suis technocrate et j’ai une obligation de réserve. Mon travail consiste à mettre des moyens pour une compétition saine entre les différents candidats en lice. L’Etat n’est pas candidat et demeure au service de tous. Je suis chef d’un gouvernement hétéroclite et je fais tout mon possible pour être au service de tous.

Mais vous avez travaillé pour un président qui est candidat à sa propre succession et présente un bilan. Et on lui reproche d’utiliser les moyens de l’Etat pour faire une campagne déguisée en tournées d’inauguration dans les régions !

Oui j’ai exécuté un travail pour un président candidat et il le présente à des électeurs. C’est de la politique politicienne que de dire qu’il fait de la campagne déguisée. Il reste président et candidat et aucun président ne démissionne pour faire une campagne électorale. Il reste chef de l’Etat et assume ses fonctions. Le bilan économique et social c’est moi à travers le plan de cadrage et le bilan politique c’est Amadou Toumani Touré, candidat à sa succession à la Présidence. Je me veux technocrate et j’ai été à équidistance des partis politiques et j’ai fait de mon mieux pour dissocier l’Etat des partis politiques et éviter la politique et les polémiques. Cela n’est pas facile à gérer.

Votre pays est membre de l’UEMOA et de plus en plus on y parle d’intégration poussée, de convergence, de politiques économiques communes entre autres. Comment se porte l’union ?

L’Union se porte bien malgré la crise en Cote d’Ivoire qui représentait 40 % du PIB. Nous sommes heureux qu’un accord de paix soit signé à Ouagadougou, en notre sein. C’est le début de solution par une paix des braves. Nous avons deux à trois millions de ressortissants en Code d’ivoire. Nous avons beaucoup de choses en commun au niveau sous régional et devons continuer à œuvrer pour une meilleure intégration de nos économies et de nos politiques.

Dakar est désormais relié au Bamako par une route goudronnée, mais, à côté, le chemin de fer connaît un problème avec le transrail qui a développé le transport de marchandises au détriment du transport des voyageurs. N’est-il pas temps de revoir les termes du contrat avec le concessionnaire ?

Nous (les deux gouvernements) avons fait la concession en commun en confiant la gestion à des privés, dans le cadre de la politique d’ajustement structurel. C’est une mauvaise interprétation de croire que nous l’avons vendu. Le concessionnaire privé a pu tripler le fret qui est passé de 3.000 tonnes à plus de 50.000 tonnes par an à l’heure actuelle.

Le volet transport voyageurs qui revêt une forte dimension sociale a été négligé et nous l’avons repris. Nous sommes en train de revoir les termes du contrat avec nos partenaires. Ce n’est pas la privatisation qui est en cause mais ce sont des objectifs qui n’ont pas été atteints.

 



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