Des images de vidéosurveillance obtenues par le journal espagnol El Pais montrent Julian Assange à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s'est réfugié pendant plus de sept ans avant que la police britannique ne l'arrête avec fracas jeudi. Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté jeudi, après que l'Equateur a mis fin à son statut d'asile, en vertu d'une demande d'extradition américaine pour "piratage informatique" et d'un mandat délivré en juin 2012 par la justice britannique pour non présentation au tribunal.
Du skateboard dans sa chambre
Ses gardes du corps espagnols ont raconté quelques détails de la vie de Julian Assange au sein de l'ambassade. Comment, par exemple, ils ont fait venir un plombier d'Espagne pour un coût de 4.500 dollars afin de réparer les toilettes de Julian Assange. On craignait en effet qu'un plombier local y place des micros. Assange, qu'ils appelaient "l'invité" ou "El Juli", aimait faire la grasse matinée et, n'étant pas autorisé à quitter l'ambassade, a reçu la visite de nombreuses célébrités, comme Lady Gaga, Yoko Ono et son fils Sean Lennon ou encore la styliste Vivienne Westwood. Ils ont aussi relevé quelques excentricités dans le comportement de leur protégé. Il lui arrivait par exemple de donner des interviews à la télévision en caleçon, habillé uniquement au-dessus de la ceinture, seule cette partie étant visible à l'écran.
El Pais a dévoilé ce lundi des images de vidéosurveillance montrant le fondateur de Wikileaks au sein de l'ambassade équatorienne. On le voit notamment tenter de faire du skateboard dans sa chambre. Quelques instants plus tard, la vidéo montre comment Assange y reçoit des visiteurs. Lorsque le gardien d'Assange signale que les visiteurs doivent partir, une discussion s'engage. Les murs souillés par ses excréments L'ambassadeur d'Équateur a affirmé qu'Assange s'était mal comporté durant son séjour. Le président équatorien a aussi dénoncé l'attitude "absolument répréhensible et scandaleuse" de Julian Assange dans l'ambassade et son "comportement inapproprié en matière d'hygiène."
Ainsi, Assange aurait souillé les murs avec ses excréments, laissé des sous-vêtements sales dans les toilettes et ne faisait jamais la vaisselle. Interrogée par Sky news dimanche matin, l'avocate de Julian Assange, Me Jennifer Robinson, a réfuté ces accusations, les qualifiant de "scandaleuses." Me Robinson a assuré que l'Australien de 47 ans était prêt à coopérer avec les autorités suédoises si celles-ci demandent son extradition mais que la priorité reste d'éviter une extradition aux États-Unis.
"Centre d'espionnage"
Le président équatorien Lenin Moreno a accusé Assange d'avoir tenté de créer un "centre d'espionnage" dans l'ambassade, justifiant sa décision de retirer l'asile au fondateur de WikiLeaks. M. Moreno, qui a accédé au pouvoir en 2017, a regretté dans une interview au quotidien britannique The Guardian que le précédent gouvernement de son pays ait fourni des équipements dans l'ambassade qui ont permis d'"interférer dans les affaires d'autres États". "Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d'espionnage", a déclaré Lenin Moreno. "Cette activité viole les conditions d'asile", a-t-il ajouté, assurant que la décision de retirer l'asile à M. Assange "n'est pas arbitraire, mais repose sur le droit international."
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