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Loi Travail - L’exécutif cherche sa carte jeunes

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Jeunes français protestant contre la loi Travail

Reçues ce mercredi par les ministres du Travail, de la Ville et de l’Education, les organisations de jeunesse doivent exposer leurs propositions à un gouvernement prêt à lâcher un peu de lest, alors que la loi travail est amendée au Parlement. 

Pause, essoufflement ? Un mois après son lancement, le mouvement contre le projet de loi travail semble marquer le pas. A l’occasion de la cinquième journée d’action, mardi, les opposants n’étaient plus que 24 000 un peu partout en France, dont 3 300 à Paris, selon la police, c’est-à-dire entre deux et trois fois moins que les 17 et 24 mars.

Cette journée, cependant, concernait essentiellement les lycéens et étudiants. Les organisations syndicales s’attendent ainsi à une mobilisation plus large, samedi : les salariés sont également appelés à descendre dans la rue. «Il y aura bien plus de monde le 9 avril, car les jeunes ont compris que ce qui était efficace, c’était de mener la bataille avec le monde du travail», prédit ainsi William Martinet, président du syndicat étudiant Unef. Autre élément qui pourrait prendre le relais d’une contestation déclinante : le mouvement «Nuit debout», qui réunit des milliers de personnes sur les places publiques un peu partout en France.

Au-delà du projet El Khomri, une concertation va cependant s’ouvrir, ce mercredi, entre organisations de jeunesse et gouvernement, autour de la ministre du Travail, celle de l’Education et son homologue à la Ville. Objectif pour l’exécutif : attendrir l’Unef et l’UNL (lycéens), dans l’espoir d’enrayer la contestation.

Quelle est la position des jeunes ?

Rester «ferme», tout en jouant le dialogue. Réclamer le retrait du projet de loi travail, mais faire aussi entendre «ses contre-propositions pour favoriser l’emploi stable, l’accès aux droits sociaux, la formation professionnelle et la lutte contre les discriminations». Telle est la position compliquée de l’Unef à l’approche de cette concertation.«Personne ne peut être satisfait du statu quo», expliquait ainsi William Martinet, mardi sur LCI. Le numéro 1 de l’Unef compte donc gratter des avancées dans le cadre du «compromis dynamique et ambitieux»proposé par le Premier ministre. Au menu des revendications du syndicat : plus de moyens pour la garantie jeune (dispositif d’insertion à destination des 16-25 ans dont l’extension a été annoncée le 12 mars par Hollande), mais aussi «une aide financière pour la recherche du premier emploi, dont une déclinaison pourrait être le prolongement du droit aux bourses», explique Martinet. Autres pistes de l’Unef : une surcotisation des CDD pour favoriser l’accès au CDI, «un plan national pour la formation professionnelle» prévoyant notamment un«financement de places supplémentaires», une reconnaissance des diplômes par les conventions collectives pour lutter contre le phénomène de déqualification, un nivellement par le haut des rémunérations des apprentis ou la généralisation du CV anonyme.

La formation professionnelle est aussi au cœur des revendications de la Fidl, syndicat lycéen. «Il faut créer plus de lycées polyvalents, revaloriser la filière professionnelle et l’adapter aux métiers de demain», explique un porte-parole. Autre requête : le passage du code de la route gratuit pour tous les lycéens et une sorte de compte personnel d’activité (CPA) pour les jeunes afin de leur donner un statut et valoriser leur parcours. Quant aux lycéens de l’UNL, ils plaident pour une augmentation du niveau des bourses ou encore une couverture maladie universelle.

Ce dont ne veut pas le gouvernement

Cela ressemble à une de ces équations politiques insolubles qui jalonnent le quinquennat de François Hollande : se montrer le plus ouvert possible aux revendications des syndicats étudiants, sans modifier la loi travail. Car les réponses de l’exécutif en direction de la jeunesse sont en préparation depuis dix-huit mois et doivent figurer dans la future loi «égalité et citoyenneté», dévoilée la semaine prochaine lors d’un comité interministériel qui se tiendra mercredi à Vaulx-en-Velin (Rhône). Ce texte, piloté par Patrick Kanner, «devient un élément de réponse par un hasard de calendrier», reconnaît un conseiller ministériel. Car sur la loi El Khomri, les marges de manœuvre - politiques et budgétaires - semblent très faibles depuis que le gouvernement y a intégré la généralisation de la «garantie jeunes», ce qui lui a permis de«rebrancher les fils» avec le syndicat étudiant Fage.

Par ailleurs, plusieurs points avancés par l’Unef sont d’ores et déjà recalés et ce, quel que soit le véhicule législatif, loi El Khomri ou loi Kanner. Le gouvernement ne veut pas de la création d’un RSA jeunes - «Nous préférons promouvoir la garantie jeunes qui s’inscrit dans une logique d’insertion, là où le RSA est plus dans l’assistanat», fait-on savoir au ministère de la Jeunesse. Pas question non plus de la prolongation des bourses étudiantes au-delà de l’obtention d’un diplôme. Ou encore du CV anonyme : «Et on fait quoi pour l’entretien, les jeunes viennent en cagoule ?» justifie une source ministérielle.

Quelles sont les pistes du gouvernement ?

Au ministère du Travail, sans dévoiler la moindre piste précise avant le rendez-vous de mercredi, on explique que «tout ce qui favorise l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, a fortiori les plus en difficulté, c’est bien». Un ministre en est convaincu : «Valls veut faire un geste en direction de l’Unef.» Plusieurs pistes sont à l’étude. En matière de logement, l’idée serait d’élargir la caution à l’ensemble des jeunes, notamment à tous ceux qui ne sont ni salariés ni étudiants. C’est-à-dire principalement les travailleurs indépendants ou en les jeunes en formation. Ensuite, le gouvernement réfléchit à faire baisser le coût du permis de conduire, en proposant des cours de code avant la majorité en lien avec l’Education nationale ou le service civique. Autre piste : offrir une garantie des soins pour les jeunes désocialisés. Mais à chaque fois, c’est le même problème : «Ça coûte cher et on n’a pas de cagnotte»,sourit un ministre.

Vendredi, Manuel Valls réunit trois ministres à Matignon pour faire le point, avec de possibles annonces dans la foulée. La veille de la prochaine journée de mobilisation contre la loi El Khomri, samedi…



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