Le 7 janvier, la vie d'un autre jeune homme a aussi basculé dans l'horreur. Il ne fait pas partie des tués, ni des blessés, mais fait bien partie des victimes. Son nom, Mourad Hamyd, a circulé pendant des heures sur les réseaux sociaux, l'accusant d'être le troisième homme de la terrible attaque dans les bureaux du journal Charlie Hebdo. Tout cela alors qu'il était sagement au cours. Son crime? Être le beau-frère du cadet des frères Kouachi. Accusé du pire, le jeune homme est encore abasourdi et sous le choc.
Toute l'histoire s'emballe mardi dernier. Alors qu'il est à l'école, à Charleville-Mézières, on le prévient que son nom circule sur les réseaux sociaux. Il figurerait parmi "les suspects" repris sur l'avis de recherche national lancé après la tuerie à Paris. De simple lycéen sans souci, le voilà catapulté dans le rôle d'ennemi public numéro 1. Ne sachant pas quoi faire, il poursuit les cours avec ses camarades. Ce n'est finalement qu'après être rentré chez lui en fin de journée et après avoir discuté de la situation avec ses parents que Mourad décide de se rendre à la police pour prouver son innocence.
Il se rend donc dans les bureaux de la police locale en compagnie de son père et explique aux agents que, non, il n'a rien à voir avec toute cette horrible histoire. Entretemps, ses amis ont déjà commencé à prendre sa défense et martèlent des messages de soutien sur les réseaux sociaux. A côté du "Je suis Charlie" apparaît "Mourad Hamyd innocent". Pour Mourad et sa famille, ces faits sont odieux, des actes barbares qu'ils condamnent sévèrement et de rappeler que "l'islam, ce n'est pas ça". Si sa participation à l'attaque est rapidement écartée, au final le jeune homme aura tout de même passé 48 heures en garde à vue... pour rien.
Son nom aura été sali simplement parce qu'une de ses soeurs est l'épouse de Chérif Kouachi. Un beau-frère qu'il croise à peine, lorsque le couple vient rendre visite à ses parents, mais rien ne lie véritablement les deux jeunes hommes. D'ailleurs le couple ne vit pas dans la région et leurs passages se font rares. Pour le jeune homme, ces accusations à tort ont été particulièrement éprouvantes.
Lui qui se rêve médecin, se fait discret et est plus timide que grande gueule, toute cette histoire est bouleversante. "J'étais sidéré, complètement dépassé par les événements, mais les policiers ont été très corrects avec moi" confie-t-il au Nouvel Obs. "Cet attentat, c'est l'horreur, c'est un crime horrible et je pense aux victimes et à leurs familles. Je n'ai rien à voir avec cette histoire, Chérif est juste mon beau-frère avec qui nous avons des rapports assez lointains". "On a mêlé mon nom à ces crimes barbares, mais je ne suis qu'un lycéen qui vit tranquillement avec ses parents".
1 Commentaires
Anonyme
En Août, 2016 (06:10 AM)Participer à la Discussion