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Pas toujours moral, mais pas coupable : La défense de Lamine Diack réclame l'indulgence du tribunal

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L'ancien patron de l'Athlétisme mondial Lamine Diack à sa sortie de son procès devant le tribunal de Paris, le 10 juin 2020 Thomas SAMSON AFP/Archives
Une faute éthique, un manque de vigilance, mais "pas un crime": la défense de l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, jugé à Paris pour corruption sur fond de dopage en Russie, a demandé jeudi au tribunal d'être indulgent et de tenir compte de son âge.

Le jugement sera rendu le 16 septembre 2020 à 13h30.

Après avoir plaidé la relaxe, l'un des avocats du Sénégalais de 87 ans, Me William Bourdon, n'a pas écarté l'hypothèse que les juges le condamnent. Alors, il leur a demandé "de ne pas rendre une décision qui l'empêche de mourir dans la dignité, embrassé par les siens, sur sa terre natale".

La veille, les procureurs financiers ont requis quatre ans de prison et 500.000 euros d'amende, pour corruption, blanchiment en bande organisée et abus de confiance contre l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), interdit de quitter la France depuis son arrestation, en novembre 2015.

Cinq ans de prison et la même amende ont été requis contre son fils Papa Massata Diack, dit PMD, ancien conseiller marketing à l'IAAF et acteur clé de l'affaire, resté au Sénégal et jugé en son absence.

Usain Bolt

Après l'ultime plaidoirie, Lamine Diack, vêtu d'un boubou vert pâle et chaussant des babouches jaunes, s'est rendu une dernière fois à la barre pour y défendre son bilan. Il a confié qu'il avait hésité à demander à la légende du 100 m Usain Bolt de venir témoigner de l'action positive de l'IAAF en Jamaïque.

Le père, le fils et quatre autres protagonistes, contre lesquels des peines de prison ont été requises, sont jugés pour leur implication dans un réseau de corruption internationale sur fond de dopage sanguin.

Lamine Diack est notamment poursuivi pour avoir ordonné que des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés à cause de leur passeport biologique soient retardées, à partir de la fin 2011, avec l'aide de l'ancien responsable de l'antidopage de l'IAAF, Gabriel Dollé.

Durant le procès, le Sénégalais a justifié sa décision pour sauver la "santé financière" de l'IAAF, qui aurait selon lui pâti du scandale, en pleine négociation avec un sponsor et un diffuseur russes à l'approche des Mondiaux-2013 de Moscou.

"Cela n'est pas conforme à l'éthique, il faut avouer les choses, mais ça ne relève pas du pénal", a défendu Simon Ndiaye, appelant les juges à ne pas faire de son client "un bouc émissaire".

Sebastien Coe visé

En l'absence de trois des six prévenus, dont l'ancien patron de la fédération russe d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov, le procès n'a pas levé certaines zones d'ombre, notamment sur le chantage financier exercé auprès d'athlètes pour qu'ils ne soient pas suspendus.

L'une des pièces centrales de l'accusation est un virement de 300.000 euros reçu par la marathonienne Lilya Shobukhova depuis un compte lié à Papa Massata Diack, en guise de remboursement quand elle a finalement été suspendue en 2014. Son avocat, Me Antoine Beauquier, a assuré jeudi qu'il s'agissait d'une somme que son client devait à Valentin Balakhnitchev, tout en réfutant l'implication de PMD dans un racket d'athlètes. L'accusation évalue les sommes perçues par les prévenus à 3,45 millions d'euros, mais l'argent n'a pas été retrouvé et les athlètes russes n'ont pas été entendus.

Lors du procès, Lamine Diack a aussi réfuté avoir sollicité des Russes un financement de campagne pour faire battre le sortant Abdoulaye Wade lors de la présidentielle 2012 au Sénégal, contrairement à ses déclarations durant l'enquête.

Sa défense a aussi démenti son implication dans un abus de confiance au profit de son fils Papa Massata, à travers des millions d'euros détournés sur les contrats de sponsoring.

Enfin, Simon Ndiaye a visé le successeur de Lamine Diack à l'IAAF, le Britannique Sebastian Coe, vice-président de l'instance à l'époque des faits. "Etait-il le prince qui attendait la fin du règne du roi pour monter sur le trône? Ce prince s'est-il tu?", a-t-il lancé, en demandant s'il ne "devrait pas être poursuivi" aussi.

Lamine Diack et son fils, eux, n'en auront pas fini avec la justice française. L'un et l'autre sont aussi poursuivis dans une seconde enquête pour des soupçons de corruption dans l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020.


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