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PENURIE CRIARDE DE MAIN D’ŒUVRE : Le Canada ouvre ses portes à 265.000 nouveaux immigrés en 2010

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PENURIE CRIARDE DE MAIN D’ŒUVRE : Le Canada ouvre ses portes à 265.000 nouveaux immigrés en 2010

La pénurie de main d’œuvre pousse le Canada à ouvrir encore ses portes pour l’année 2010. Le Plan d’immigration fédérale qui vient d’être dévoilé prévoit pour l’année prochaine l’entrée dans le pays entre 240.000 à 265.000 nouveaux résidents permanents. Un niveau de taux d’immigration qui avoisine ceux de ces dernières années. Seulement, le Canada met désormais l’accent sur l’immigration économique.

Malgré une économie relativement stable, le Canada est aujourd’hui confronté à un problème énorme de renouvellement de son personnel travaillant. Plusieurs analystes prévoient des pénuries de main-d’œuvre qui toucheront l’ensemble des régions et des secteurs au Canada vers 2010. Une étude récente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante fait ressortir une hausse croissante à long terme du taux de postes vacants parmi les petites entreprises au Canada. On estime qu’en 2005, 233 000 postes sont demeurés vacants pendant au moins 4 mois dans les petites et moyennes entreprises.

Les pénuries de main-d’œuvre soulevées proviennent de divers facteurs comme le vieillissement de la population et la chute du taux de natalité. L’économie canadienne est structurée dans un sens où elle exige chez les travailleurs des compétences et des connaissances accrues. La productivité et la compétitivité nécessitent aussi une main d’œuvre bien formée. Les nouveaux arrivants sont souvent obligés de passer par un processus de déqualification et de requalification pour s’adapter aux exigences du marché. Le nouvel arrivant se heurte souvent à l’exigence d’une expérience canadienne, mais aussi et surtout au diktat des ordres qui en réalité gouvernement le marché du travail. Certains travailleurs sont obligés de retourner à l’école malgré des diplômes de haut niveau dans leurs pays respectifs.

Certains secteurs se caractérisent par une pénurie de main-d’œuvre prononcée dans certaines régions, et par des surplus importants ailleurs au pays. Il n’est donc pas étonnant que les employeurs partout au Canada se préoccupent de plus en plus du problème combiné des pénuries et des surplus de main-d’œuvre.

Dans le secteur de l’installation, de l’entretien et de la réparation d’appareils ménagers et dans celui de l’électronique, 78 % des employeurs déclarent que leur principal problème est le recrutement d’employés qualifiés. Plus du tiers des travailleurs actuels sont âgés de 55 ans ou plus. Vingt-cinq pour cent des employés envisagent de prendre leur retraite d’ici cinq ans. (Conseil du secteur de l’installation, de l’entretien et des réparations).

Le Conseil canadien du transport de passagers estime à son niveau que l’industrie du transport par autocars sera confrontée à une grave pénurie de mécaniciens et de conducteurs compétents pour remplacer les employés qui prendront leur retraite d’ici cinq à sept ans, l’équivalent d’environ 45 % de la main-d’œuvre actuelle.

Une Immigration économique

Ce contexte de pénurie de main d’œuvre pousse le Canada à orienter son plan 2010 sur l’immigration économique. Le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme Jason Kenney qui a déposé dernièrement le Rapport annuel au Parlement sur l’immigration de 2009 a indiqué que « Le plan de 2010 met l’accent sur l’immigration économique afin de soutenir l’économie du Canada pendant et après la reprise économique actuelle ». « Même si d’autres pays ont réduit leurs niveaux d’immigration pour faire face à court terme à la conjoncture économique difficile à l’échelle mondiale, le gouvernement maintient ses niveaux d’immigration pour répondre aux besoins économiques à moyen et à long terme du pays », ajoute le ministre Kenney.

Seulement une telle approche nécessite de nouvelles mesures administratives fédérales pour faciliter l’arrivée d’immigrants économique. C’est ainsi que Citoyenneté Immigration Canada va continuer à réduire l’arriéré des demandes présentées par des travailleurs qualifiés du fédéral dans le cadre du Plan d’action pour accélérer l’immigration. Ce plan 2010 qui est déjà mis en œuvre a permis de réduire de six à douze mois les demandes du Programme fédéral des travailleurs qualifiés. Alors que dans l’ancien système, ces derniers devaient attendre au moins 6 ans. Cette rupture a permis la réduction des arriérés des demandeurs des travailleurs qualifiés de 630 000 à 425 000 demandes, ce qui représente une réduction de plus de 30 % selon la note officielle du ministère.

Devant les Parlementaires, le ministre Kenney a indiqué que « L’amélioration du Programme fédéral des travailleurs qualifiés fait partie de l’engagement global du gouvernement du Canada à l’égard de la modernisation du système d’immigration afin de maximiser sa contribution à notre croissance économique globale ».

Le Plan 2010 donne plus de prérogatives aux provinces et territoires canadiens de déterminer leurs besoins spécifiques par rapport aux immigrants admis au Canada en vue d’utiliser ces derniers en corrélation avec leurs besoins économiques.

A ce titre, le Québec se taillera la part belle avec 20 % d’immigrants de plus en 2010, soit 55 000. Déjà pour 2008, Québec avait prévu une hausse modérée du seuil actuel de 45 000 nouveaux arrivants. La belle province visait un objectif variant entre 46 700 et 49 000 immigrants.

Abdou Karim DIARRA (canada) avec sen24heures.com

ENCADRE

Le chemin du cauchemar

La carte de résidence permanente en poche ne t’ouvre pas les portes du bonheur au Canada. Pire, c’est le début du chemin de croix pour le nouvel arrivant. Le choix de venir au Canada doit être très mûrement réfléchi pour un candidat ayant déjà une certaine assise professionnelle dans son pays. La garantie d’une insertion socio-professionnelle n’est pas assurée automatiquement. Le chemin de croix commence par des écueils administratif et corporatiste à surmonter.

D’abord, le nouvel arrivant doit chercher des délivrances à ses diplômes et surtout prendre le temps d’apprécier le système économique et social du pays. Ces procédures parfois coûteuses peuvent prendre des semaines avant d’obtenir les autorisations nécessaires. Le permis de travail en poche, le rêve de voir s’ouvrir le marché du travail devient un cauchemar. Cv dans un sac, on parcourt les bureaux, services de placement, boutiques, magasins à chercher un emploi.

Des applications sont faites à partir d’internet où les entreprises préfèrent mettre certaines de leurs offres d’emploi. Malgré ces efforts, le cauchemar continue. L’immigrant s’entendra dire qu’il est trop diplômé, en termes plus simples, un ingénieur doit se faire passer technicien supérieur ou technicien, un médecin doit devenir infirmier ou aide-infirmier. On te collera le plus souvent « manque d’expérience canadienne ou québécoise ».

Cette situation t’oriente vers des centres d’aide aux immigrants pour apprendre comment rédiger un Cv et comment faire des démarches d’emploi. L’immigrant apprend dans ces centres que 90% des offres d’emplois ne sont pas déclarées. Elles s’offrent à partir d’un système de réseautage. Plus, l’immigrant a un réseau relationnel étendu plus, il a la chance de trouver un emploi rapidement au Canada.

Une fois le Cv acclimaté à la sauce canadienne, l’écueil des ordres professionnels devient un autre cauchemar pour le nouvel arrivant. Au Canada et au Québec, les ordres régissent les professions. Alors pour être membre d’un ordre, il faut obtenir une équivalence ou un diplôme canadien et une certaine expérience de travail au Canada. Difficile de répondre à tous ces critères. Finalement, l’immigrant d’un certain standing dans son pays, a deux options. La première, c’est de tout balancer sur le fleuve Saint-Laurent pour rentrer dans son pays d’origine.

La deuxième, c’est d’accepter de se dévaloriser pour aller gagner sa vie en travaillant dans les champs comme travailleur agricole, dans les cafés genre Mac Do et Tim Hortons, dans les entrepôts et manufactures, dans les centres d’appels et garderies d’enfants. D’autres s’orientent vers le métier de chauffeurs de taxis, d’agents de sécurité, de danseuses nues, d’escortes pour les filles pour financer leurs études et vivre au Canada. Le consultant canadien d’origine sénégalaise Souleymane Zaccharia Cissoko estime que « le Canada a une politique de peuplement, mais non d’immigration ».

« Le Canada, c’est aujourd’hui prés de 30 millions de personnes sur un espace d’environ 1 million de km2. Le Canada est le deuxième plus grand pays au monde en termes de superficie totale, après la Russie. Les autorités fédérales cherchent à assurer la continuité de la croissance économique en s’appuyant sur une installation massive d’immigrants. En réalité, il n’y a pas une véritable stratégie pour les nouveaux arrivants » souligne le consultant. Certes, on ne peut nier des réussites, mais pour la plupart, le Canada reste encore un cauchemar.

A. K. DIARRA(canada)avec sen24heures.com



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