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PROBABLE REPORT DU SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE GUINEENNE : Temps de périls pour la Guinée ?

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PROBABLE REPORT DU SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE GUINEENNE : Temps de périls pour la Guinée ?

En observant la situation actuelle en Guinée, on a de plus en plus l’impression que ce pays est en passe de rater à nouveau son rendez-vous avec l’Histoire. Les affrontements de dimanche dernier, la «décapitation» de la Ceni, la sommation faite, au ministre de l’Elevage, Mouctar Diallo, de démissionner, par le général Sékouba Konaté pour défaut de neutralité, entre autres, constituent autant de signes avant-coureurs qui hypothèqueraient sérieusement les chances de tenir le second tour à la date échue du 19 septembre. Il ne reste plus qu’aux Guinéens d’espérer que la sagesse l’emporte sur la passion lors de la rencontre cruciale prévue, hier lundi, entre le gouvernement et les deux candidats.

La hantise d’un nouveau report

Les événements se sont précipités ce week-end à Conakry suite à la condamnation à un an ferme, par le tribunal de Dixinn, du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Ben Sékou Sylla, pour fraude électorale. Le populeux quartier d’Hamdalaye, qui abrite les sièges des deux protagonistes du second tour, a été le théâtre d’une bataille rangée (1 mort et une cinquantaine de blessés) entre les militants de Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) et d’Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg). Suffisant pour que le gouvernement prenne sur lui la responsabilité de suspendre la campagne électorale, en attendant d’étudier, avec les candidats concernés, les modalités de sa poursuite. Et pour ne rien arranger, la vice-présidente, Hadja Mame Camara, nommée pour assurer l’intérim de Ben Sékou Sylla ainsi qu’Amadou Oury Baldé, vice-président, sont contestés à cause de leur appartenance respective à l’Upr et au Pup, deux partis souteneurs de Dalein Diallo. Le Rpg exige, en effet, que les postes de vice-président de la Ceni soient occupés par des responsables de la société civile.

Rajoutant à la confusion ambiante, le général Sékouba Konaté, président intérimaire, a personnellement demandé la démission de son ministre de l’Elevage, Mouctar Diallo, pour défaut de neutralité. De l’avis du secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, Abdoul Aziz Diop, les cartes d’électeurs numériques ne sont pas encore disponibles à Conakry et les 500 nouveaux bureaux de vote ne sont pas également reconfigurés. Last but not least, des membres du groupe de contact international estiment qu’il y a un gap de 23 milliards de francs guinéens nécessaires pour boucler le budget du second tour. Qui va financer une telle somme ? Et dans quelles conditions ? Toute la question est là. A la lumière de plusieurs facteurs déterminants du processus électoral en cours et de l’avis de nombre d’analystes politiques, des mains invisibles seraient en train de tirer les ficelles pour retarder la tenue du second tour.

Les enjeux sous-régionaux

«Si la Guinée tousse, les pays limitrophes, en général, le Sénégal, en particulier, éternue.» Il faut rappeler que beaucoup de Guinéens avaient été obligés de s’exiler pour échapper à la furie répressive de Sékou Touré et du régime dictatorial de Lansana Konté. Ils sont plus de 4 millions de Guinéens à vivre sur le sol sénégalais. L’instabilité politique de la Guinée ne peut que contraindre les pays voisins à accueillir des vagues successives de refugiés avec tout ce que cela comporte comme risque sanitaire, catastrophe humanitaire et insécurité. C’est pourquoi, la diplomatie sous-régionale, à travers la médiation sénégalaise et surtout burkinabè, s’est mise en branle pour éviter l’irréparable. L’Union africaine joue également des pieds et des mains pour que la situation en Guinée reste sous contrôle dans l’intérêt bien compris de tous les Africains. En se battant surtout pour accompagner la Guinée dans l’instauration d’une véritable démocratie et le retour à l’ordre constitutionnel, l’Union africaine veut faire de ce pays un exemple à suivre pour tous les pays africains qui sont impliqués dans des transitions politiques. Elle voudrait surtout, en menant le processus électoral à son terme, convaincre définitivement les militaires africains à s’inspirer de l’exemple guinéen pour garantir la neutralité républicaine dans leurs pays respectifs. Elle voudrait, enfin, montrer à la Communauté internationale que les problèmes intra-africains peuvent être résolus par les Africains eux-mêmes.

En tout cas, les Américains surveillent attentivement le processus de paix, en tentant de mettre en avant les guinéens pour éviter  d’être accusés d’ingérence. Et la classe politique guinéenne, dans sa quasi-totalité, est consciente que tout recul serait synonyme de suicide. Un nouveau cycle de violence pouvant alors emporter les acteurs politiques eux-mêmes.



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