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Six prévenus à la barre dans le volet financier de Karachi

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Procès de l'Affaire Karachi
Six prévenus dont un ex-ministre, un dirigeant de LVMH et un intermédiaire aussi renommé que sulfureux comparaissent à partir de ce lundi au tribunal correctionnel de Paris, où flotteront quatre semaines durant l’ombre de la campagne présidentielle de 1995 et celle de l’attentat de Karachi, en 2002. Le procès qui s’ouvre est celui d’une affaire politico-financière pratiquement sans équivalent dans l’histoire récente, liée à des soupçons de rétrocommissions sur des contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie saoudite qui auraient pu servir à financer les activités politiques d’Edouard Balladur. 

Ces contrats troubles, conclus en 1994, sont au nombre de cinq, quatre portant sur la livraison de frégates à l’Arabie saoudite et un autre, représentant à lui seul 5,4 milliards de francs (826 millions d’euros), sur la vente de sous-marins au Pakistan, selon les documents judiciaires que Reuters a pu consulter. Ils sont à l’origine de circuits d’argent occultes qui transitent par des sociétés écrans et des comptes off-shore et semblent revenir en bout de chaîne partiellement en France - des rétrocommissions. 

Une transaction intéresse tout particulièrement la justice : le dépôt de 10,25 millions de francs en espèces - transportés dans quatre sacs - sur le compte de l’association de financement de la campagne d’Edouard Balladur le 26 avril 1995, soit juste après le premier tour de la présidentielle. A la barre défileront trois hommes qui arpentaient les coulisses de la droite française dans les années 1990 : Nicolas Bazire, qui fut le directeur de cabinet du Premier ministre à l’époque des faits allégués et siège aujourd’hui au comité exécutif de LVMH, Thierry Gaubert, membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, et Renaud Donnedieu de Vabres, collaborateur de François Léotard lorsque celui-ci dirigeait le ministère de la Défense. 

Un industriel figure également parmi les prévenus : Dominique Castellan, ex-patron de la branche internationale de DCN, récemment rebaptisée Naval Group, une entreprise spécialisée dans la construction de navires de guerre. Enfin, deux hommes de réseaux nés au Liban : Abdul Rahman al Assir et Ziad Takieddine, lequel a accédé à la notoriété dans une affaire au parfum similaire, celle des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Ces six hommes, qui contestent pour la plupart les faits qui leur sont reprochés, doivent répondre notamment d’abus de biens sociaux, de recel ou de complicité d’abus de biens sociaux.

Deux autres protagonistes, Edouard Balladur et François Léotard, n’ont en revanche rien à craindre de ce premier procès puisqu’ils doivent normalement comparaître séparément devant la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à juger des ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. 

 Edité par Sophie Louet


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