En quelques années, 105 enfants sont décédés dans son centre de soin.
Comment une jeune Américaine, sans aucune formation en médecine, s'est-elle retrouvée à gérer une clinique ougandaise spécialisée dans le traitement des enfants en état de malnutrition? C’était l’une des questions auxquelles devait répondre le procès de Renee Bach, conclu ce vendredi 31 juillet en Ouganda.
Un reportage de la NPR, la radio publique aux États-Unis, révélait en 2019 l'histoire de cette jeune femme et de sa clinique où, en quelques années, au moins 105 enfants sont morts —sur les 940 qu’elle a accueillis.
La ville de Jinja en Ouganda est un haut lieu de l’humanitaire évangélique américain. De nombreux jeunes s’y retrouvent afin de mener divers projets d’aide à la population, la plupart du temps par conviction religieuse.
C’est la raison pour laquelle, à 19 ans, Renee Bach y a déménagé grâce à de l’argent récolté via sa paroisse. Elle y loue alors une grande maison et décide d'y organiser des distributions de nourriture. Assez vite, elle est contactée par un hôpital afin de nourrir des enfants sous-alimentés.
Bach y trouve alors sa vocation et décide de transformer son organisation «Serving his children» (Servir ses enfants) en un centre d’aide aux enfants en état de malnutrition.
Négligence médicale
D’après des témoignages de volontaires du centre et selon des notes du blog où elle relatait son expérience, Bach réalise elle-même certains examens et interventions médicales sur des enfants mal nourris mais aussi souvent gravement malades.
Les mères de deux des enfants décédés pendant ou après leur traitement dans le centre ont porté plainte contre Bach et son association, avec l’aide d'une organisation dirigée par l’avocate ougandaise Primah Kwagala.
Le procès s’est conclu par un accord entre les parties. Bach et son organisation ont versé 9.500 dollars (8.000 euros) environ à chacune des plaignantes. «Aucun argent ne ramènera leurs enfants, a déclaré Kwagala, mais elles ont été apaisées car elle ont finalement pu voir les dossier médicaux de leur enfants et pu s’entretenir avec Bach, qui s’est excusée.»
Des experts en malnutrition avaient expliqué à la NPR que les enfants mal nourris sont extrêmement fragiles et que toute intervention doit être supervisée par un médecin spécialiste car même une opération bénigne peut être fatale.
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