Des centaines d'enseignants vacataires ont marché pendant huit jours pour rejoindre Alger et demander leur titularisation. Bloqués par les forces de l'ordre à 50 kilomètres de la capitale, les manifestants ont décidé de camper sur place et d'entamer une grève de la faim.
La "marche pour la dignité" a été lancée le 27 mars. Les enseignants vacataires, partis de Bejaïa, devaient rejoindre Alger, à plus de 200 kilomètres de là.
Saidi Bachir est le porte-parole des enseignants contractuels.
"Pour le même travail, un enseignant contractuel gagne la moitié du salaire d'un permanent"
Lundi, à la sortie de Boudouaou [à une quarantaine de kilomètres d'Alger], un important dispositif policier nous a bloqué la route. Du coup, nous avons décidé d’installer un campement. Nous sommes près de 1 500 enseignants du primaire et du secondaire. Une centaine d’entre nous a commencé une grève de la faim ce jour-là.
Le problème avec les enseignants dits "vacataires" en Algérie, c’est que certains sont en poste depuis 10, voire 15 ans et mais ne sont toujours pas titularisés. Or, normalement, au bout de cinq ans d’expérience, nous sommes censés être titularisés. En plus, pour le même travail, un enseignant contractuel gagne 20 000 dinars [161 euros] par mois, c’est la moitié du salaire d’un permanent.
Au fur et à mesure de notre route, de nouveaux enseignants nous ont rejoints. Même des enseignants titulaires sont venus nous soutenir. Nous avons également été aidés par les habitants des villes dans lesquelles nous sommes passées ; certains nous ont par exemple apporté des vivres et des couvertures.
Ce mardi, deux enseignants ont été évacués, ils se sont évanouis à cause de la fatigue de la marche et de la grève de la faim. Mais nous n’arrêterons pas notre mouvement tant que notre problème ne sera pas réglé.
La police a empêché les enseignants de poursuivre leur route vers Alger. Photo envoyée par un Obsevateur.
De son côté, le ministère de l'Éducation nationale campe sur sa position. Selon la presse locale, la ministre Nouria Benghebrit a rappelé que la titularisation ne sera accordée qu'aux enseignants sortant des Écoles normales supérieures.
Saidi Bachir, en collaboration avec Maëva Poulet
Des habitants ont apporté des couvertures aux manifestants. Photo envoyée par un Observateur.
Campement improvisé à Boudouaou, lundi 4 avril. Photo envoyée par un Observateur.
Les enseignants ont marché pendant huit jours avant d'être bloqués à quelques dizaines de kilomètres d'Alger. Photo envoyée par un Observateur.
Les manifestants campent à Boudouaou, à 50 kilomètres d'Alger. Photo envoyée par un Observateur.
Les manifestants campent sous la pluie à Boudouaou. Photo envoyée par un Observateur.
La police a empêché les enseignants de poursuivre leur route vers Alger. Photo envoyée par un Observateur.
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