Viol sur une mineure de moins de 13 ans : le prévenu, ami du père de la victime risque dix ans

Le tribunal des flagrants délits siégeant mercredi, a mis en délibéré jusqu’au 7 mai, une affaire de viol sur une mineure de moins de 13 ans

 

Tout commence le lundi 26 mars quand la mère de la victime, vendeuse de poisson, qui se lève la nuit pour changer la couche de son bébé, constate que sa fille âgée de 12 ans se tordait de douleur. L’ayant réveillée, elle refuse de répondre sur les raisons de ses maux de ventre.

 

Ce n’est que trois jours plus tard, sortant le linge sale de l’armoire, elle remarque qu’un pantalon de sa fille est tacheté de sang. Interrogée longtemps, la fille finit par avouer à sa mère qu’elle a été violée par le prévenu, un pêcheur et ami de son père qui fréquente la maison.

 

‘’Il m’a trouvé en train de m’habiller, j’étais seule dans la maison avec mes deux frères. Il m’a menacé avec un couteau, a mis sa main sur ma bouche et m’a posé sur le lit de ma mère avant d’abuser de moi’’ a expliqué, la victime devant la barre du tribunal. ‘’Ma mère était au boulot et mon père également pêcheur était partie en mer’’ a-t-elle ajouté.

 

‘’C’était la troisième fois qu’il abusait de moi’’ a-t-elle précisé. Et la mère de la victime de soutenir : ’’J’ai toujours eu des soupçons sur le prévenu. Je l’ai un jour trouvé dans ma chambre à coucher en train d’emprunter une aiguille à ma fille qui n’avait qu’une serviette autour d’elle’’.

 

Aussi, la mère a soutenu que ‘’le prévenu n’a pas une bonne réputation dans le quartier. Il a été plusieurs accusé de faire des attouchements sur des fillettes’’.

 

Le prévenu, marié et père de trois enfants a son tour catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés. ‘’Cette accusation m’inquiète vraiment. Je ne parviens pas toujours à y croire’’ a-t-il déclaré.

 

‘’Je n’ai aucune animosité avec son père ou sa mère’’ s’est-il défendu confirmant avoir déjà été accusé d’attouchements sur une fille mais que l’affaire n’a pas été portée à la justice car ce n’était pas fondé selon lui.

 

‘’Je vais dans cette maison pour satisfaire mes besoins naturels car chez nous on n’a pas de toilettes’’ a-t-il expliqué. ‘’Ce lundi, jour des faits, j’y suis pas allé. C’est le mardi que je suis parti dans cette maison pour me préparer avant d’aller en mer’’ a-t-il lancé devant la barre.

 

‘’Lundi, j’étais dans la chambre d’un ami en train de boire du thé, c’est à 17 heures que je suis allé à la mosquée pour prier’’ a souligné le prévenu qui a continué de nier les faits.

 

Les avocats de la partie civile ont tous souligné que le certificat médical qui fait état de lésions hyménales montre que le prévenu est coupable.

 

‘’La victime n’a jamais varié dans ses déclarations. Elle n’a que 12 ans mais depuis l’enquête préliminaire, elle a déclaré la même chose’’ a expliqué, un des avocats de la partie civile qui n’a réclamé que le franc symbolique.

 

‘’Il a été accusé d’acte de pédophilie mais l’habitude est une seconde nature’’, a lancé un autre avocat de la victime.

 

Le procureur a dans son réquisitoire estimé que la culpabilité du prévenu ne fait pas l’objet d’un doute. ’’Il n’a pas contesté s’être présenté dans le domicile de la victime pour utiliser les toilettes, qu’importe le jour’’, a t-elle expliqué.

 

’’Même si le prévenu a beaucoup varié dans ses déclarations devant la barre, la victime qui n’a même pas 12 ans n’a jamais changé de version’’, a poursuivi le procureur.

 

‘’Le pantalon tacheté de sang est constant. Il est mis sous scellé’’ , a-t-elle souligné tout en demandant une peine de 10 ans de prison ferme.

 

L’avocat de la défense a pour sa part souligné que ‘’l’accusation est légère. Il y a un doute et il doit dans ce cas profiter au prévenu’’.

 

‘’L’enquête a été bâclée et le dossier a été monté par la dame, la mère de la victime’’, a affirmé Me Sadio Diaw.

 

Il a dénoncé le certificat médical du gynécologue qui selon lui ‘’n’a pas éclairé le tribunal. ‘’Il parle de suspicion d’abus sexuel et lésions hyménales anciennes, ce n’est pas précis’’, a souligné le conseil du prévenu.

 

‘’Une autre personne a abusé d’elle. Je vous demande de le relaxer au bénéfice du doute’’ a-t-il lancé.