[ Musique ] Concert Didier Awadi, Fanny, Daddy P, Bouba Kiroukou : Brassens en version rap, Rnb, ragga…

Lors d’une soirée mardi, à l’Institut français de Dakar, les chanteurs Didier Awadi, Fanny, Marième Fall, Bouba Kiroukou, Daddy P, etc., ont donné un nouveau souffle rythmique version rap et Rnb au répertoire du chanteur français Georges Brassens. 

C’est un tonnerre d’applaudissements qui salue leurs prestations. ‘Ils l’ont réussi ! Oui je trouve, ils l’ont fait !’, chuchotent quelques spectateurs empruntant les marches des gradins du théâtre de verdure pour rentrer. Ils étaient venus nombreux pour certains (ré) écouter et d’autres découvrir les chansons de Georges Brassens. Le rappeur Didier Awadi et son groupe de jeunes chanteurs urbains viennent de descendre de la scène. Ils ont eu droit à un standing ovation le temps d’une soirée Brassens remix. Pendant plus d’une heure, ils ont revisité le répertoire du guitariste, l’homme à la pipe. Quinze morceaux remixés dont Le Fossoyeur, Fernande, Quand on est cons…. Les textes chantés restent sacrés. Par contre, les mélodies ont reçu un coup de jeunesse à l’image des interprètes du jour.

Le Sénégalais Boubacar Diallo dans A l’ombre du cœur de ma vie introduit le son du tam-tam pour avoir un souffle nouveau. La chanteuse Moona du Bénin aussi a apporté sa touche particulière dans Ceux qui ne pensent pas comme nous servi sur un rythme rap. Awadi choisit Fernande pour sa philosophie révolutionnaire et son ton engagé. Le melting-pot des artistes venant d’horizons divers : Daddy P des Iles Comores, Fanny du Burkina Faso, Tibass Kazematik de la République démocratique du Congo, les musiciens Cheikh Tidiane Tall, etc., a donné envie de réécouter les tubes. La plupart d’entre eux ignorent le vrai sens des paroles interprétées. Dans la loge, le directeur de l’Institut français du Sénégal, Jean-Luc Le Bras renseigne les chanteurs. ‘Vous savez pourquoi il s’est fait tout petit devant une poupée’, demande-t-il à Daddy P qui a interprété le morceau. ‘Non’, réplique l’artiste sagement. ‘Parce que sa compagne qui était Allemande s’appelait Pupchen qui veut dire petite poupée. Et toutes les chansons, que vous avez chantées, sont en référence à sa femme’, explique Le Bras en vrai connaisseur.

Les artistes vouent une admiration sans faille à Brassens. Le chanteur Diallo est épaté par le ‘vocabulaire très fort’ découvert, même s’il a douté au début de cette expérience d’être à la hauteur de la tâche demandée. Sa collègue Marième Fall, fan de la musique française, qui a chanté Le Fossoyeur, s’est réjouie de l’émotion que procurent les chansons de Brassens. Même si Brassens leur a donné du stress et beaucoup de frayeurs comme l’avoue Didier Awadi, directeur artistique de cette ballade musicale, il leur a permis de travailler sur un genre musical nouveau.Emerveillé par le spectacle, Le Bras en fait une commande pour son pot de départ en juin prochain. Mais en attendant, c’est l’école Jean Mermoz qui les accueille en premier.