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Entretien avec Neega Mass, rappeur : « Macky est venu, Bolloré est revenu»

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Entretien avec Neega Mass, rappeur : « Macky est venu, Bolloré est revenu»

Chroniqueur, informaticien et musicien à la fois, Neega Mass est un artiste engagé qui évolue en France. Venu au Sénégal pour présenter son dernier album, le rappeur-slameur a fait un saut au journal Le Quotidien. Sorti en février 2016 : L’œil invisible, démontre encore une fois l’engagement de Neega Mass pour une Afrique unie et prospère. Dans cet album, l’artiste réitère sa position d’enfant du Nil et de continuateur de la pensée égyptienne de Cheikh Anta Diop et de Marcus Garvey. Il aborde l’actualité en vrai défenseur de la culture nègre et dénonce les dérives des dirigeants africains qu’il considère comme de vrais pions de l’Occident.

Vous êtes informaticien, artiste chanteur, en même temps chroniqueur à Sene­web, parlez-nous de votre parcours, Neega Mass ?
 

J’ai un parcours assez particulier. Je suis né en France, j’ai grandi au Sénégal. J’ai fait des études en informatique. Je suis ingénieur en informatique, option ( sécurité réseaux,.) Je suis également chroniqueur à Seneweb. J’ai commencé lors de l’élection présidentielle de 2012. Il y eut en France une forte mobilisation pour le départ de Wade, il n’y avait que la presse étrangère, les journalistes sénégalais étaient absents. J’avais commencé alors à faire des reportages pour le site sénégalais la même année.

Quand est-ce que vous avez commencé à rapper ou à slamer ?


J’ai commencé par faire du rap début 2004. J’ai sorti mon premier album solo «Brain wash» en 2008, avec un style hip hop/reggae, et un mélange de langues et d’instruments africains. En 2011, c’était l’album Révélations. J’ai eu à collaborer avec des artistes de renom comme Sékouba Bambino, et à assurer les premières parties de Manu Diban­go, Kassav, Sergent Garcia. Mon troisième album, L’œil invisible, est sur le marché depuis février 2016.

Vous êtes au Sénégal pour présenter votre troisième et dernier album : L’œil invisible. Il est composé de 12 titres et vous y évoquez divers thèmes. L’œil invisible fait référence à quoi ?


L’œil invisible est un décryptage de l’actualité africaine dans toutes ses dimensions : comprendre l’histoire, notre présent pour décrypter le vécu. Cet album est une continuité, de ce que j’avais commencé avec mon précédent album : Révélations. J’y aborde des thèmes d’actualité dans leur orientation géopolitique, en ce qui concerne notamment les maladies et le terrorisme (6ème Pilier, Moussiba, Kidal), qui prennent de l’ampleur en Afrique. Je parle de multinationales et de lobbies qui s’organisent dans l’ombre pour piller nos ressources et avoir un œil sur le continent.
L’œil invisible, c’est aussi l’œil "d'oujat", l’œil de complaisance, l’œil qui scrute, l’œil de la connaissance, l’œil de l’élévation, du bâtisseur. Dans l’œil invisible, il y a surtout cette dimension spirituelle qui évoque cette histoire originelle de ceux qui ont bâti les temples de l’Egypte ancienne (Enfant du Nil).

En islam il y a 5 piliers, vous vous parlez dans L’œil invisible d’un 6ème pilier. Quel est ce 6ème pilier ?


 Ce 6éme  pilier s’adresse à toutes ces personnes qui sont là pour poser des bombes et imposer un islam qu’on ne connaît pas. Ces personnes ont inventé un 6ème pilier qui n’a rien à voir avec l’islam que nous connaissons en Afrique. Ce sont ces actes de barbarisme que nous voyons que ce soit au Mali (Kidal), au Niger au Cameroun, en Centrafrique, au Tchad, en Somalie. Ce sont des personnes qui disent que dans l’islam il est permis de violer des femmes et de traiter l’homme noir en tant que bien cheptel. L’islam n’a jamais tenu de tels propos. Nous avons déjà assez de problèmes en Afrique. Nous ne voulons pas de cet islam violent, nous ne voulons pas que ce salafisme s’installe en Afrique. Notre génération luttera farouchement contre.

Dans cet album, nous avons constaté beaucoup de featuring : des Maliens, Mauritaniens. Il y a des morceaux chantés en wolof, français, arabe, créole, diola, Mandingue, bambara, peulh… Qu’est-ce qui explique ce mélange ?


Je suis tout, je suis panafricain. Et je prône l’union des peuples d’Afrique pour un projet politique qui va dans le sens de l’unité, l’unité des cultures. On a tracé pour nous des frontières. Il est temps qu’on brise ces frontières, pour en tracer de nouvelles nous-mêmes.

Neega Mass est aussi connu pour ses positions tranchées contre le système colonial mais surtout la classe politique africaine. Est-ce ce qui vous a valu le surnom de «grioot panafricain» ?  


Je clash tout le monde ! Il faut que les Africains retournent aux sources de leur patrimoine africain. Dans un morceau comme L’enseigne-ment, je fais allusion à l’enseignement qu’on nous donne en Afrique. Ce n’est pas la réalité, ce sont des personnes qui nous ont colonisés qui ont écrit une histoire qu’on enseigne, malheureusement, à l’école.
On a toujours falsifié notre histoire. Je dis par ailleurs aussi qu’on n’a pas assez de leaders en Afrique. Nos leaders actuels sont des marionnettes de l’Occident. Ils n’ont pas de leadership. Ils n’ont pas cette capacité de dire non à l’Occident et voilà le modèle africain que nous voulons imposer.

Que diriez-vous alors du Président sénégalais Macky Sall ?
Nos dirigeants africains ont tous les mains liées ! Si vous utilisez une monnaie que vous ne produisez pas, si vous utilisez des produits dont vous n’avez pas le contrôle, si vous n’avez aucun contrôle de votre sécurité, de vos sociétés… Aujourd’hui, les sociétés privées au Sénégal ne sont qu’étrangères. On n’a pas le contrôle de nos banques. Comment un Président peut avoir de la crédibilité vis-à-vis de l’Occident et de nos peuples, s’il ne contrôle rien du tout ? Si aujourd’hui, toutes les sociétés françaises qui sont au Sénégal partent, le Président Macky Sall va, à coup sûr, entamer des négociations.

 

Que faudrait-il faire, à votre avis ?


Il faut avoir le courage de poser d’autres stratégies en mettant en avant notre potentiel, miser sur le gagnant gagnant avec des partenariats économiques avec des pays qui peuvent nous apporter de la valeur ajoutée. Si on favorise et joue la carte de la concurrence, les choses vont changer. Macky Sall est venu, Bolloré est revenu. Et ne parlons même pas des accords de défense signés avec la France. Une grosse partie de notre territoire ne nous appartient plus !

[email protected]



23 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (14:37 PM)
    pourtant sa rap nekhoul ba tey ... boy do deme todjio fene  :roadrunner: 
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (14:42 PM)
    Toi tu es en france et toi napporte absoluement rien a letat francais ,et tu veux que les francais quitte le senegal:



    sache si ce nest pas bolloré ce sera un autre multinational

    trop con ces genre danalyse , impertinent

    quitte la france solou tolé fofou  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/danse.gif" alt=":danse:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/danse.gif" alt=":danse:">  
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    Auteur

    A Toi My Neega

    En Juin, 2016 (14:55 PM)
    Il y a sérieux problème avec le panafricanisme revendicateur. Il ignore les réalités de ce monde globalisé. L’Afrique n’est pas soumise, elle est mise au banc. Elle pèse moins sur le commerce mondial que Singapour par exemple.



    Accuser les « Autres » ou convoquer un passé « merveilleux » ne nous fera pas avancer d’un centimètre. Le problème ne peut pas être la présence de Boloré mais surtout l’absence d’entreprises nationales performantes. Il faut plutôt remercier ces entreprises étrangères qui emploient des sénégalais et créer au moins un minimum de richesses.

    L’esprit d’entreprenariat doit être cultivé dans nos pays car il faut l’admettre nos hommes d’affaires et dirigeants politiques sont plus dans des réflexes de rapines que investissement. Le gout du risque aussi manque cruellement dans nos cultures. Or sans prise de risque il n’y pas d’innovation.



    Paresse intellectuelle + certainisme (d’où le succès des marabouts et autres sorciers) + esprit de rapine +recherche permanent de boucs émissaires = Afrique Noire

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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (15:06 PM)
    Quelle titre ! Seneweb est fort en ce domaine ! Donc si Karim vient les arabes reviennent.

    Le titre doit être essentiellement centré sur ce "rappeur", son oeuvre. Il vit en France mais nous sort tout le temps des trucs anti français. Il se dit panafricain, aime t-il vraiment l'Afrique? Il ne revient au Galsen que pour vendre son album ensuite il retourne dans son cocon douillet en France.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (15:10 PM)
    Ca reve grave man !! ca plane pour toi on dirait :)



    tout ca ne pese pas tres lourdé comme argument. les choses ne sont aussi simples que certains voudraient. Salafisme, Boloré, Lobbies, etc... un soupe kandjia de delires panafricanizo!



    memes ce qui etaient plus courageux comme sankara n'y sont pas arrivés. alors ce n'est pas avec un ballafon, deux Kora et un riti que l'afrique verra le bout du tunnel... IL FAUT TRAVAILLER il n'y a pas de secret. avoir des banques, societe de chemin de fer, automobile, etc qui tiennent la route ...
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    Auteur

    Débat D'idée

    En Juin, 2016 (15:16 PM)
    En vérité, Neega Mass vous faites du postcolonialisme une notion dont

    les intellectuels africains dits humanistes et libéraux ont eu besoin pour comprendre

    leur époque. La tâche que s’était assignée le courant post-colonial était

    de " déconstruire les savoirs impériaux qui ont rendu possible la domination des

    sociétés non européennes ".



    Cheikh Anta Diop votre maître a adhéré très tôt au panafricanisme et s'est fait le disciple des hommes blancs
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (15:21 PM)
    regardez les bien ces soi disant panafricanistes...

    regardez les rek...

    en plus ils fileraient en 4e vitesse si on leur ouvre les portes de l'Europe

    pauvres complexés

    allez bosser way, enlevez vos locks déjà ...

    boulenn niou damm

    on a dépassé ça bouyagg nioune
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (15:21 PM)
    NAFILA DE LA 3ème NUIT de RAMADAN



    Pour Bénéficier des avantages dus à quelqu’un qui aura donné à MANGER À 1000 PERSONNES au terme d’une journée de jeûne…

    Et des AVANTAGES DUS AUX PLUS GRANDS SAINTS ET CEUX TUÉS LORS D’UNE GUERRE SAINTE…



    youtu.be/QHvAI41FBn8
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (15:48 PM)
    Il a parfaitement raison, Bolloré finance souvent les campagnes de certains dirigeants pour ensuite bénéficier de marchés à cout de milliards en contrepartie, rappelez vous quand Macky a été invité à l'émission de 18h politique sur itélé qui n'est rien d'autres qu'une propriété de V bolloré surement pour une visibilité internationale, et moi au début je me disais qu'est ce que cette émission peut bien foutre de Macky

    Bref un pire businessman ce monsieur Bolloré
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (16:15 PM)
    NIGGER RASS FOUMOU TOTHI??? :xaxataay:  :xaxataay:  :xaxataay: 
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    Auteur

    Prince Kadou

    En Juin, 2016 (17:19 PM)
    Très content de lire ce article big up neega un vrai panafricaniste thia kaw thia kaname reck inchallah
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    Auteur

    Italy

    En Juin, 2016 (17:40 PM)
    Neega Mass est le premier à ne pas croire à ses propres propos.Il y a quelques jours sur le plateau de Sénégal ca kanam,il prétendait critiquer la France en roulant des r et en rappant en français tout au long de l'émission.Quel hypocrite.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (17:41 PM)
    je suis avec toi NEEGA MAAS. CAR VOUS AVEZ RAISON. macky est venu et les français sont revenus. c'est les minables des apristes



    qui commentent pour défendre leur minable qui ne connais rien d'autre que de se courber le dos.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (18:18 PM)
    Il n'aime pas le systéme des colons et il vie en France.

    Tu n'as qu'à revenir vivre au sénégal
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (19:00 PM)
    Ainsi, pour remporter la concession de celui de Dakar en 2007, M. Bolloré a utilisé tous ses leviers d’influence. Outre son affichage au côté de M. Sarkozy, il a mobilisé MM. Alain Madelin et François Léotard pour appuyer son dossier, et missionné M. Arnaud Lagardère pour tenter de décourager son principal adversaire, le mastodonte des Emirats arabes unis Dubai Ports World (DPW) (4). Il a aussi fait consacrer une émission spéciale au président sénégalais sur la chaîne de télévision de son groupe, Direct 8, et une double « une » dans ses journaux dits gratuits, Matin plus (devenu au début de 2008 Direct matin plus) et Direct soir. Avec un titre d’une touchante sobriété : « Abdoulaye Wade : un grand d’Afrique » (Direct soir, 20 mars 2007). :sunugaal: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (19:02 PM)
    Les guerres africaines de Vincent Bolloré







    « Pour nous, les médias, il offre 

    l’image parfaite du héros contemporain.

    Renouant avec les chevaliers d’industrie, 

    il nous ferait oublier la crise. 



    Reportage de TF1 

    sur Vincent Bolloré (1986) (1).



    Pendant longtemps, les médias français se sont attendris sur le visage poupin de M. Vincent Bolloré. Le « petit prince du cash- flow », comme on l’appelait dans les années 1980, incarnait le « capitalisme nouveau », l’entrepreneur éthique, qui avait su concilier paix sociale et rentabilité financière. Micros et caméras se bousculaient devant le responsable de la Confédération générale du travail (CGT) de sa papeterie d’Odet, en Bretagne, qui affirmait main sur le cœur vouloir « jouer le jeu du profit » et préférer la « modernité à la lutte des classes ».



    Mais le portrait du golden boy breton des « années fric » a, depuis, pris quelques rides. Il y eut d’abord ces opérations boursières dans les années 1990, contre le groupe Bouygues en particulier, qui lui valurent une réputation d’homme d’affaires rapace, empochant de juteux dividendes sur les cadavres trahis. Il y eut aussi cette familiarité affichée avec insolence, de son yacht de luxe à son jet privé, avec un Nicolas Sarkozy fraîchement installé à l’Elysée. Soupçons, collusions, l’ange milliardaire est, dans une partie de la presse, devenu démon (2).



    Et voilà que remonte à la surface une autre facette de M. Bolloré : les activités de ses entreprises en Afrique. En vingt ans, ce continent est devenu un des piliers d’un groupe dont il a longtemps constitué la « face cachée ». L’Afrique ne représente, certes, qu’un quart de son chiffre d’affaires officiel (1,4 milliard d’euros sur 6,4 en 2007). Mais, avec ses dix-neuf mille salariés, ses deux cents agences réparties dans quarante-trois pays et les installations hautement stratégiques qu’il contrôle (ports, transports, plantations), M. Bolloré y agit comme un empereur conquérant dont les réseaux politiques et médiatiques constituent les armes favorites.



    La bataille qui fait le plus de bruit dans les médias est celle des ports africains, lesquels constituent la clef de voûte de son réseau local de transport et de logistique. Le groupe Bolloré est en effet propriétaire de plusieurs sociétés qui ont fait fortune, à l’époque coloniale, dans le transport, le transit et la manutention des produits d’import-export avec le continent. Les deux principales sont la Société commerciale d’affrètement et de combustibles (SCAC) d’une part, rachetée en 1986 et fusionnée par la suite avec d’autres branches du groupe pour donner naissance à SDV Logistique internationale ; et d’autre part SAGA, sœur jumelle de la précédente, rachetée après moult intrigues en 1997. En outre, Bolloré profite de la vague de privatisations imposée aux pays africains par les institutions financières internationales (IFI), obtenant la concession d’infrastructures stratégiques héritées, elles aussi, de l’époque coloniale — comme, en 1995, la Société internationale de transport africain par rail (Sitarail), qui relie le Burkina Faso à la Côte d’Ivoire, et, en 1999, la Camrail, compagnie ferroviaire du Cameroun qui joue un rôle essentiel dans le désenclavement du Tchad et de la Centrafrique.



    En ce qui concerne les installations portuaires, Bolloré a — en seulement cinq ans — raflé, à travers ses différentes filiales et parfois en partenariat avec d’autres opérateurs, la gestion de plusieurs terminaux à conteneurs mis en concession : Douala (Cameroun), Abidjan (Côte d’Ivoire), Cotonou (Bénin), Tema (Ghana), Tincan (Lagos, Nigeria) et plus récemment Pointe-Noire (République du Congo)...



    En connexion avec les deux cents agences dont dispose le groupe dans une quarantaine de pays africains, et avec ses chemins de fer, ses milliers de camions et ses millions de mètres carrés de surface de stockage, la gestion des ports assure de fait au groupe Bolloré une redoutable emprise sur le continent. Sous la marque ombrelle Bolloré Africa Logistics, créée en septembre 2008, il est devenu le « premier réseau intégré de logistique en Afrique  (3). Mais, derrière les communiqués triomphants, c’est une véritable guerre aussi politique qu’économique qui se joue autour des ports africains.



    Ainsi, pour remporter la concession de celui de Dakar en 2007, M. Bolloré a utilisé tous ses leviers d’influence. Outre son affichage au côté de M. Sarkozy, il a mobilisé MM. Alain Madelin et François Léotard pour appuyer son dossier, et missionné M. Arnaud Lagardère pour tenter de décourager son principal adversaire, le mastodonte des Emirats arabes unis Dubai Ports World (DPW) (4). Il a aussi fait consacrer une émission spéciale au président sénégalais sur la chaîne de télévision de son groupe, Direct 8, et une double « une » dans ses journaux dits gratuits, Matin plus (devenu au début de 2008 Direct matin plus) et Direct soir. Avec un titre d’une touchante sobriété : « Abdoulaye Wade : un grand d’Afrique » (Direct soir, 20 mars 2007)...



    Ces efforts ne furent pourtant pas récompensés : la gestion du terminal portuaire de Dakar échut finalement à DPW en octobre 2007. Bien qu’il conteste en sous-main cette attribution, M. Bolloré n’en garde pas moins, devant la presse, le sourire des beaux joueurs. Et entonne le refrain libéral : l’échec sénégalais ne démontre-t-il pas que, loin de la fuir, comme on l’en a toujours accusé, son groupe joue le jeu de la saine concurrence ? N’est-ce pas la preuve qu’il n’y a, pas plus au Sénégal qu’ailleurs, de « chasse gardée » pour les multinationales françaises (5) ? « Si on gagne, on gagne, si on perd, on perd, c’est la vie des affaires  conclut-il, philosophe (6).



    Une jolie façon d’enterrer les polémiques qui entourent l’attribution des concessions portuaires dont il a lui-même bénéficié, comme à Douala au Cameroun, ou à Abidjan, où l’Etat ivoirien lui a confié ce marché de gré à gré (et en pleine guerre...), en 2004.



    Le sourire forcé de M. Bolloré après le camouflet de Dakar s’explique par une autre guerre, plus sourde, plus violente encore : celle qui l’oppose à un autre de ses concurrents, Progosa. L’affrontement, fratricide, dure depuis plusieurs années sur fond de lutte de réseaux politico-affairistes. Le patron de Progosa, M. Jacques Dupuydauby, est en effet l’ancien dirigeant de la SCAC, débarqué au moment de la reprise de l’entreprise par M. Bolloré en 1986. Après être passé chez Bouygues, puis s’être un temps rallié à M. Bolloré, M. Dupuydauby s’est à nouveau opposé à ce dernier pour la gestion des ports africains, notamment au Togo.



    La concurrence acharnée entre les deux hommes s’est rapidement muée en guérilla judiciaire, en Europe et en Afrique, avant de prendre des allures de conflit entre clans : alors que Bolloré est jugé proche du président Sarkozy, Progosa est peuplé de « chiraquiens » (7). Et voilà que, à l’intersection de la guerre médiatique et de la barbouzerie politico-économique, un ancien gendarme affirme avoir enquêté sur un collaborateur de M. Dupuydauby, à la demande de la société d’intelligence économique GEOS mandatée par M. Bolloré (8). « Mensonge, diffamation, escroquerie ! », crie-t-on chez Bolloré. Manifestement, la « vie des affaires » n’est pas qu’un hobby de gentlemen...



    Si les ports africains sont à ce point convoités, c’est qu’ils constituent d’inestimables sources de pouvoir à la fois politique et économique : grâce à eux, douanes obligent, de nombreux Etats remplissent leurs caisses ; à travers eux aussi, on contrôle, information précieuse, les flux entrants et sortants du continent...« L’Afrique est comme une île, reliée au monde par les mers, expliquait un ancien du groupe Bolloré en 2006. Donc, qui tient les grues tient le continent (9) ! » L’enjeu paraît d’autant plus important que l’arrivée sur le continent noir de nouvelles puissances, la Chine en tête, donne du souffle à ceux qui se proposent d’assurer la logistique, le transit et le transport des marchandises.



    Fort bien implanté dans ce secteur, le groupe Bolloré affiche régulièrement des résultats records. « En Afrique de l’Ouest, nos parts de marché sur les matières premières sont de l’ordre de 50 à 70 % suivant que l’on parle du cacao ou du coton, nous explique, réjoui, M. Dominique Lafont, directeur général « Afrique » du groupe. En Afrique de l’Est, elles sont plutôt de 15 à 30 %. Mais, partout, nous sommes le premier opérateur. Le conglomérat multiplie aussi les contrats dans le domaine de la logistique pétrolière, minière ou industrielle : avec Total en Angola, au Cameroun ou au Congo ; avec Areva pour l’uranium du Niger ; pour des mines d’or au Burkina Faso ou une centrale électrique au Ghana, etc.



    Comme pour toutes ses activités africaines, M. Bolloré fait jouer ses réseaux afin de remporter les marchés. « Les ministres, on les connaît tous là-bas, indique ainsi le directeur général du groupe Gilles Alix. Ce sont des amis. Alors, de temps en temps — je vais être clair —, on leur donne, quand ils ne sont plus ministres, la possibilité de devenir administrateurs d’une de nos filiales. C’est pour leur sauver la face. Et puis on sait qu’un jour ils peuvent redevenir ministres (10).  Au Gabon, le groupe, qui convoite la mine de fer géante de Belinga, bientôt exploitée par les Chinois, a placé la fille du président Omar Bongo, Pascaline, à la tête de sa filiale Gabon Mining Logistics. Fort de ces soutiens multiples, Bolloré évolue en bonne harmonie avec les pouvoirs amis, dans la plus pure tradition de la « Françafrique ».



    En France aussi, le groupe recrute, depuis longtemps, des hommes influents. Le plus connu est sans doute M. Michel Roussin, un des « Messieurs Afrique » du groupe depuis plus de dix ans. Il s’était distingué dans un livre sur l’Afrique publié, en 1997, dans une collection dirigée par le beau-frère de M. Bolloré, l’ancien ministre Gérard Longuet (11). Mais c’est surtout en tant qu’ancien haut cadre des services secrets français, ancien homme de confiance de M. Jacques Chirac et ancien ministre de la coopération de M. Edouard Balladur, que M. Roussin, par ailleurs vice-président du Mouvement des entreprises de France (Medef) International, intéresse M. Bolloré.

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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (19:09 PM)
    ce que vous ne savez pas, ces gens qui critiquent neega mass ne savent pas que ce rappeur est en avance

    lisez ça

    Bolloré et le groupe des Templiers vont d’abord contribué activement au façonnage de l’image de Macky Sall sur le plan international. Son audience avec le Président de l’Assemblée nationale française, en 2008, a été arrangée par une personnalité influente du groupe Bolloré. De même que sa rencontre avec des membres du Sénat français, la même année. Au surplus, quand on connaît les relations entre le Président Nicolas Sarkozy et Vincent Bolloré (le PDG du groupe éponyme), on ne s’étonne pas de voir la France décerner la Légion d’honneur à Macky Sall.



    En outre, les positions de la France officielle sur les affaires intérieures du Sénégal renseignent à souhait sur l’ambition non dissimulée de l’Hexagone de remettre la main sur l’économie du Sénégal depuis que le Président Wade a intensifié la coopération Sud-Sud en ouvrant les portes du pays à l’Inde et à la Chine particulièrement, mais également en développant les relations avec les Emirats du Golf.



    Pour trouver une porte de sortie dans le PDS, Macky n’hésitera pas à faire une diversion en convoquant Karime wade devant l’assemblé national sans le prévenir pour une audition sur les travaux de l’ANOCI. Se que le pape du SOPI n’a guère digère.







    Le vendredi 16 novembre 2007, le comité directeur décide de supprimer le poste de numéro 2 du PDS et la réduction du mandat du président de l'Assemblée nationale de 5 à 1 an.



    Le 22 septembre 2008, Sada Ndiaye dépose un amendement pour la modification de l'article 62 de la constitution organisant le mandat du président de l'Assemblée. Il vise à réduire le mandat de Macky Sall.



    Le dimanche 9 novembre 2008, il démissionne du PDS et crée un Directoire qu'il confiera à Alioune Badara Cissé



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    Auteur

    Makhouss

    En Juin, 2016 (23:53 PM)
    je kiffe pas la musique de Neega Mass mais cette fois il as raison les français niquent les africains avec leur putain de monnaie de singe le CFA et surtout les APE
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (23:58 PM)
    Que des conneries.On se dit ingenieur en informatique et on trouve rien à apporter que ce plat rechauffé depuis plus de cinquante ans.Pauvre Afrique, tes enfants traversent les oceans pour aller se camoufler en occident pour y survivre de petits boulots et viennent donner des leçons de patriotisme à ceux qui se battent quotidiennement:je suis contre la France,les USA.......contre les multinationales, contre les APE , contre les accords de défense,contre.......contre.Des moulins à vent qui repetent comme des perroquets les mémes recriminations depuis un demi_siécle.Quel est leur apport à la construction nationale.

    Il est temps d'arréter la victimisation et de mettre au travail!
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (07:54 AM)
    u렺+m
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (09:14 AM)
    POSTE 16 DEUGUEU BOU WER PEKH NGA WAKH. IL N'Y A PAS A CHERCHER DE MIDI A 14H
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    Auteur

    Anonyme Hanibal

    En Juin, 2016 (09:30 AM)
    tes rastas pue. rasta de fe khessaw demal sangou doul way yew.

     :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot: 
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    Auteur

    Pas De Religion

    En Juin, 2016 (09:33 AM)
    Pour ton bien je te conseille de ne pas parler de la religion tu es musulman ok mais tu es encore ignorant pour prendre micro.

    Bon courage!!!
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