Sénégalo-somalienne, Gacirah Diagne a suivi une solide formation en classique, jazz, moderne et en danse africaine à Dakar, Paris et New York (Alvin AiIey Dance Theater Center, BFA-City College of New York). En tant que danseuse et chorégraphe, elle a dispensé des cours de danse dans plusieurs établissements scolaires et universitaires américains, et a tourné au niveau international. Elle s’essaie à la chorégraphie à partir de 1999. Ses créations sont présentées aux Etats-Unis, Cameroun, Burkina Faso, Niger, Nigéria et Sénégal.
Depuis une dizaine d’années, elle assure la direction artistique et
l’organisation de nombreux projets et évènements dont le Festival Kaay Fecc, le Battle
National – Danse Hip Hop, l’Urbanation BBoy. En 2011, elle crée la première
compagnie de danse hip hop au Sénégal. Elle a également acquis une grande
expérience dans les domaines de l’administration culturelle en rejoignant des
structures culturelles réputées aux USA et au Sénégal. Gacirah Diagne a été
récemment nommée au poste de Conseillère technique chargée des cultures
urbaines, au Ministère de la Culture du Sénégal. Elle a accordé une interview
exclusive à Seneweb News Entretien.
Où avez-vous connu le ministre de la Culture et comment en est-il venu à vous proposer le poste de conseiller technique?
J’ai rencontré le ministre de la Culture au ministère, lors d’une rencontre avec des acteurs culturels issus du milieu hip hop. S’agissant du choix de ma personne, je pense que le ministre est plus apte à répondre à cette question.
Comment définiriez-vous les cultures urbaines?
De nos jours, les cultures urbaines regroupent les expressions artistiques et intellectuelles issues de l’environnement urbain. Les arts et les lettres, les savoir-faire, les valeurs, véhiculés par un groupe social, notamment la jeunesse. On parle d’arts de rue, de sports de rue. Les cultures urbaines c’est aussi un esprit, une façon de faire réactive, en mouvement, innovante.
Cultures urbaines, c'est une nouveauté dans ce ministère ?
Oui, c’est nouveau et c’est pertinent. C’était l’une des préoccupations du mouvement hip hop. Cela correspondait également à une volonté du ministre de répondre aux attentes des acteurs culturels. Les intentions se sont rejointes, d’où la création du poste de conseiller technique, chargé des cultures urbaines.
Qu'est ce qui justifie la prise en charge à ce niveau de ces modes d'expression?
D’une part, le ministère de la Culture est censé représenter tous les modes d’expressions culturelles, et rester en phase avec les mutations culturelles. Il se trouve qu’une grande partie de la population, et surtout la jeunesse, est impliquée dans le secteur des cultures urbaines. Que ce soit le hip hop et toutes ses composantes (rap, slam, danse, graffiti, dj’ing, mc’ing, human beatbox, streetwear, théâtre), la photographie, la vidéo, la littérature ou les rollers, les skaters, le basket, le foot freestyle, le bmx, les yamakazi. Presque toutes les disciplines des cultures urbaines se développent au Sénégal, avec une prédominance de certaines, bien sûr. Mais là est le défi, de les amener toutes à un certain niveau d’épanouissement culturel, social et économique.
D’autre part, parce que la jeunesse, qui est en grande partie impliquée dans la création et la gestion de ces modes d’expression, a récemment montré son niveau de maturité et de responsabilité. Il est normal qu’elle soit prise en considération
Le secteur a également un fort potentiel créatif et économique. Ceux qui en sont à l’origine ont, à ce jour, créé de véritables entreprises culturelles. Ils représentent des modèles pour les jeunes générations. Bien encadré et accompagné, le secteur des cultures urbaines peut être, à l’instar d’autres pays, un formidable moteur de développement. C’est le rôle du Ministère d’être à ses côtés.
Comment le ministre souhaite-t-il soutenir les cultures urbaines dans un département où les sollicitations sont nombreuses?
Les cultures urbaines bénéficieront, en plus d’un accompagnement moral, de
leur insertion dans les 3 grands axes envisagés par le ministre pour 2013, à
savoir le statut de l’artiste, les droits d’auteur, la diversité culturelle -
des questions transversales en fait à tous les secteurs culturels. La
formation, l’appui aux évènements, les infrastructures spécifiques, la
circulation des artistes sont également des questions cruciales.
4 Commentaires
Pannoniky
En Janvier, 2013 (18:29 PM)Moma Komoro
En Janvier, 2013 (18:32 PM)Antoine
En Janvier, 2013 (20:10 PM)Le probleme de l'afrique c'est les africains. Iniane, sokhor, meneu fenn, sont les valeurs les plus reconnaisantes du senegal.
Les pays qui avancent, sont les pays qui investissent dans l'education et la jeunesse de son pays.
Xtrem Bb
En Janvier, 2013 (22:55 PM)Participer à la Discussion