372 milliards pour finir ses chantiers : le président Wade met en avant son fils et se détourne de l’essentiel

XIBAR.NET (Dakar, 24 Juin 2010) - 372 milliards de francs Cfa : c’est la rondelette somme que le président Wade compte investir en 2011, à quelques mois de la fin de son deuxième mandat, pour finir ses grands chantiers. Mais, les populations risquent de se promener sur les routes et échangeurs que construira son fils Karim Wade, avec des ventres vides, voire en rampant.

Le président Wade est déterminé à obtenir un troisième mandat à la tête du Sénégal en 2012 ; en dépit de ses 86 ans. Pour se faire, il mise sur la modernisation des deux grandes capitales religieuses du pays que sont Touba et Tivaouane. Outre la fibre religieuse, Abdoulaye Wade entend jouer sur celle des infrastructures routières. Ici et là, c’est son fils Karim Wade qu’il mettra sur la sellette, puisque ministre, entre autres départements, des Infrastructures et de l’Aménagement du territoire. Il veut qu’il lui succède, quand il obtiendra le pouvoir en 2012. Mais, fondamentalement la démarche de Wade rappelle la civilisation du coq : propre dehors, sale dedans. Car, les 372 milliards qu’il dégagera en 2011 ne profiteront qu’aux deux grandes cités religieuses islamiques sénégalaises et pour l’amélioration de la mobilité urbaine. Il fera construire sous la direction de son fils Karim de belles routes et avenues, pendant que le deuxième hôpital de Ziguinchor aura fini de mourir de sa bonne mort, faute d’être achevé, pour seulement 300 millions de francs Cfa.

L’année prochaine, quand il inaugurera les « bijoux » que réalisera son fils bien-aimé, les élèves et étudiants se morfondront, faute de bourses, d’amphithéâtres et d’outils pédagogiques. Abdoulaye Wade va miser sur l’électorat mouride et tidjane à quelques mois avant le prochain scrutin présidentiel dans l’espoir de se faire réélire par les ménagères, dont les paniers seront plus vides, leurs enfants qui manqueront d’emplois et leurs maris qui vivront, plus qu’hier l’angoisse existentielle. Reste maintenant à savoir s’il pourra hypnotiser les mères, les fils et les pères sénégalais pour briguer un troisième mandat, qu’il laissera gouverner par son fils, dans un Sénégal où persisteront les délestages et la cherté de la vie. Même le troisième âge sera sevré de son plan Sésame. C’est le prix qu’il a décidé de faire payer aux Sénégalais, pour terminer ses chantiers, avant 2012.