ABDOU FALL PORTE PAROLE DU PDS : "Aucun leadership alternatif à celui de Me Wade n’a jamais émergé"

« La refondation du Pds pose un débat capital. Lors du dernier Comité directeur, Me Wade a clairement affirmé trois volontés. D’abord reprendre personnellement en main le Pds. Par conséquent, Me Wade redevient opérationnel pour un Pds élargi, restructuré et organisé. Ensuite, le leader des libéraux a l’intention, tout en maintenant le sigle Pds, de lui adjoindre un ajout qui exprime sa volonté d‘ouverture. Enfin, à moi Abdou Fall, Habib Sy et Me Abdoulaye Diallo sont respectivement confiées les missions d’assistance dans le travail de refondation, de construction de nouvelles permanences dans les régions et le toilettage des statuts ». Voilà comment Abdou Fall, porte-parole du Pds, résume les nouveaux chantiers politiques que Me Wade compte ouvrir au sein de sa formation politique. Abdou Fall, engagé dans une « mission précise et datée dans le temps », assiste Me Wade dans « le coaching du Pds, qui commence par la confection de nouvelles cartes pour déboucher aux renouvellements et à la restructuration. Les derniers renouvellements du Pds ont eu lieu en 1996 alors qu’entre-temps la survenue de l’alternance de 2000 a entraîné une massification exceptionnelle du parti, à la suite de personnalités venues d’autres partis politiques, de la Société civile, de marabouts et de partis qui se sont fondus dans le Pds. Je veux mobiliser le maximum de militants dans le Pds ». L’objectif, c’est la sécurisation du parti présidentiel et sa pérennisation au pouvoir via une « nouvelle majorité pour Me Wade et une meilleure visibilité des effectifs du camp présidentiel ». Une majorité qui sera d’autant plus sécurisée que « tout en reposant sur le socle des militants historiques, elle sera ouverte aux nouveaux adhérents mis à l’aise. Notamment Djibo Kâ et Abdourahim Agne, sils devaient abandonner leur relative autonomie d’aujourd’hui. Il faut que tout le monde fasse bloc derrière Me Wade. Tout le monde sera concerné par le futur partage des postes et des rôles dans le Pds refondé ». En attendant, Abdou Fall affirme qu’« aucun leadership alternatif n’a encore émergé aujourd’hui dans le Pds ». Et à l’endroit de la « Génération du concret », dont des observateurs disent que l’opération de refondation est le cheval de Troie pour faire main basse sur le Pds, Abdou Fall dit avoir une approche positive. « Ce sont des jeunes qui veulent aider Karim Wade dans la réalisation des missions que Me Wade lui a confiées, ou qui ont de l’admiration pour lui. Je ne trouve rien d’anormal à ce que certains incitent Karim Wade à avoir un projet et une ambition politiques ». Dans tous les cas, le Pds en refondation, c’est avec plaisir que Abdou Fall accueillerait Karim Wade et ses amis dans le nouveau parti présidentiel, à partir du moment où ils en adoptent les valeurs et en acceptent les règles de fonctionnement. Dans la même veine, et à propos des « affaires » du Terminal à conteneurs et de la Plateforme de Diamniadio, Abdou Fall indique que « le Sénégal est redevenu une destination privilégiée pour les investisseurs. Entre le Terminal, la Zone économique spécial et la Plateforme, ce sont 800 milliards qui entrent au Sénégal. Qui plus est, les Américains ont de commun accord avec le gouvernement transféré leur coopération ailleurs. Où est le problème, si Karim Wade, avec se relations et son entregent, a contribué à cela ? Les Américains eux-mêmes traitent avec le Emiratis ». Par ailleurs, Abdou Fall affirme ne pas être offusqué par sa non-sélection dans le gouvernement de Hadjibou Soumaré, se satisfaisant de son statut actuel de vice-président de l’Assemblée nationale et de manitou de la refondation. Seulement, M. Fall n’en dénonce pas moins les crocs-en-jambe que se donnent les cadres libéraux et qui les empêchent de durer au gouvernement.