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Politique

Abdou Khadre Cissokho, ancien président de l’assemblée nationale : «Etre président de la République, c'est plus un sacrifice qu'autre chose»

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Abdou Khadre Cissokho, ancien président de l’assemblée nationale : «Etre président de la République, c'est plus un sacrifice qu'autre chose»

On l'entend rarement depuis la défaite électorale du Parti socialiste en 2000 au point de penser qu'il est à la retraite politique. Pourtant Abdou Khadre Cissokho est le numéro 2 du Parti socialiste et travaille aux côtés de Ousmane Tanor Dieng pour faire revenir le Ps au pouvoir. L'ancien président de l'Assemblée y croit fortement. Dans l'entretien qu'il a nous accordé en marge d'une réunion qu'il a tenue avec ses militants du département de Bakel à Paris, il a réaffirmé la nécessité d'une candidature de l'unité et de rassemblement de Bennoo et a donné son point de vue sur beaucoup de sujets d’actualité.



Wal Fadjri : On ne vous entend presque pas depuis la défaite du Parti socialiste en 2000. Peut-on dire que vous avez pris votre retraite politique ?

Abdou Khadre Cissokho : Non, je n’ai pas pris ma retraite politique. Je suis encore le deuxième personnage du Parti socialiste. Je ne parle pas beaucoup à la radio, mais je travaille beaucoup sur le terrain. Je suis en France depuis un mois parce qu'au chaque mois de septembre, je viens en France voir ma famille et également faire le point sur ma santé.

Aujourd'hui (l'entretien a eu lieu mercredi), vous avez rencontré vos militants de la localité de Bakel. Est-ce une forme de rentrée politique pour vous ?

On peut dire que c'est une rentrée politique à Paris parce que j'ai rencontré des frères, des amis, et des camarades engagés sous la direction du camarade Cheikhna Camara. On a pu faire le tour d'horizon de toute la situation politique que nous vivons aujourd'hui au Sénégal et également la situation politique et de développement du département de Bakel.

Comment analysez-vous la situation politique au Sénégal ?

On est à la veille des élections présidentielles de 2012. Tous les partis sont en train de se préparer, notamment la coalition Bennoo, pour trouver leur candidat de consensus, peut-être, d'ici la fin de ce mois-ci. Ça tarde à venir, mais ce sont des situations très délicates. C'est une coalition qui est bien structurée. Nous avons d'ailleurs la chance d'avoir une coalition comme Bennoo qui a été créée à la veille des élections locales, qui, après, s'est structurée, s'est développée. Elle a beaucoup travaillé dans le sens du rapprochement des différents partis. Les leaders ont appris à se connaître. Ensuite, dans le domaine de la préparation d'un programme commun. C'est la première fois qu'une coalition va aux élections avec un programme qui, d'ailleurs, s'adosse, au programme des assises nationales, qui s'adosse à un code de conduite et d'un projet de Constitution. Si Benno réussit les élections présidentielles, nous organisons des élections législatives et immédiatement après un référendum pour adopter la nouvelle Constitution du Sénégal.

Vous parlez comme si Bennoo a déjà trouvé son candidat

Bennoo n'a pas encore son candidat. Mais, je parle en ayant la conscience que Bennoo est la force politique la plus déterminante du Sénégal. Si les choses se passent démocratiquement, si les élections sont transparentes, Bennoo devrait se tailler la part du lion.

Pensez-vous que Benno pourra trouver son candidat d'unité et de rassemblement ?

C'est obligatoire ! Je sais que ce sera difficile. Il faut qu'il y ait beaucoup de dépassement. Déjà, je ne connais pas trop le nombre de candidats, mais il est assez restreint. Je pense qu'avec le dialogue qui nous a toujours caractérisé, nous parviendrons à trouver un candidat consensuel. Il nous faut absolument un candidat consensuel pour que nous partions ensemble aux élections.

Pensez-vous que Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse pourront dépasser leurs ambitions personnelles au profit de la coalition ?

Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng se connaissent bien, qui ont pris l'habitude de se rencontrer et d'échanger. Ce sont deux hommes qui connaissent bien la situation actuelle du Sénégal et qui doivent pouvoir prendre leurs responsabilités. Dans le monde politique, on tient compte beaucoup de la représentativité des partis. Cet élément doit servir de base à tous les candidats à la candidature pour se donner la chance la plus absolue pour gagner.

On ne peut pas choisir un candidat contre la volonté du parti le plus représentatif. Il faut que le candidat réponde aux dix critères qui ont été mis en place et surtout que ce candidat soit issu du parti le plus représentatif. Je pense que les deux hommes vont pouvoir discuter ensemble. De toute façon, ce sera un pouvoir partagé. L'après-midi, Wade va permettre à Bennoo, s'il réussit, de mettre en place un pouvoir équilibré pour un Sénégal nouveau. Il y aura un président de la République avec un pouvoir limité qui reste toujours l'arbitre et qui aura un Premier ministre assez autonome pour gérer de façon autonome son gouvernement et qui sera responsable devant l'Assemblée nationale renforcée. Ces trois pouvoirs équilibrés rentreront dans le schéma de réflexion qu'auront ces deux candidats à la candidature du Bennoo, s'il n'y a que ces deux candidats. Il y a un groupe de facilitation qui a été mis en place pour travailler à trouver le candidat et qui doit garder le secret des délibérations.

Vous dites qu'il faut que le candidat de Bennoo sorte du parti le plus représentatif. Est-ce que cela veut-il dire que ce sera Ousmane Tanor Dieng ?

Je vous ai dit que c'est une base indispensable de discussion. Si l'on ne prend pas le candidat du parti le plus représentatif, cela peut entraîner des conséquences très désastreuses pour la coalition. Qu'est-ce que nous cherchons ? Nous cherchons à fédérer le maximum d'électeurs qui doivent venir de la représentativité, mobiliser des partis pour permettre de rafler le maximum d'électeurs pour le vote. Si c'est le Parti socialiste qui est le plus représentatif aujourd'hui - c'est mon humble avis - ça doit être le candidat du Parti socialiste qui doit être proposé comme candidat. Je sais que les deux candidats (Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, Ndlr) ont dit qu'ils respecteront le choix du consensus. Mais moi, je souhaiterais que le candidat le plus représentatif soit l'élément majeur de prise de décision.

Et si c'est Moustapha Niasse qui est choisi, que fera le Parti socialiste ?

Je ne peux pas vous en parler maintenant parce que, peut-être, ça va fausser le débat ou les discussions qui doivent avoir lieu entre, d'une part, les candidats et le groupe de facilitation, et d'autre part entre les candidats eux-mêmes. Il vaut mieux souhaiter que ces discussions se fassent en tenant compte, non seulement de la représentativité des partis, mais aussi de cette notion de pouvoir partagé et équilibré.

Selon vous, sur quelle base faut-il définir la représentativité de tel ou tel parti ?

Le premier indicateur, ce sont les élections présidentielles passées (2007, Ndlr). Ensuite, nous avons les élections locales. Là aussi, on s'est rendu compte que le Parti socialiste est nettement le plus représentatif par rapport aux autres partis. Il y a aussi le travail de terrain qui a été fait. Ousmane Tanor Dieng et son parti ont sillonné régulièrement le pays. Ils ont fait toutes les régions, tous les départements. Ce contact est aussi très important. C'est un apport inestimable à la coalition Bennoo pour gagner les élections. C'est Bennoo qui a permis d'éveiller le centre d'intérêt vers ce besoin d'alternance. Il vaut mieux que ce soit lui qui porte cet espoir de changement.

‘Quand on joue bien son rôle, être président de la République, c'est plus un grand sacrifice qu'autre chose’

Pensez-vous que les Sénégalais sont prêts à faire revenir le Parti socialiste au pouvoir ?

Je crois que cette notion, c'est de l'intoxication. Parce que l'alternance, c'est quoi ? Cela veut dire aujourd'hui, nous sommes au pouvoir, demain ce sera un autre. Sinon le mot ‘alternance’ n'a pas de sens. C'est pourquoi je pense que cette notion de dire qu'on ne veut pas que les socialistes reviennent au pouvoir comme si on remettrait Senghor au pouvoir - qu'il repose en paix - ou qu'on veut remettre Diouf à son fauteuil. Diouf a pris sa retraite et il a d'autres responsabilités qui le passionnent. Et le Parti socialiste se renouvelle. Ce sont des Sénégalais qui ont adhéré à des valeurs de paix, de justice, de responsabilité, de solidarité, d'amour. Ces valeurs-là, c'est la jeunesse sénégalaise qui les porte. Si l'on caricature en disant qu'on ne veut pas que le Parti socialiste revienne, c'est comme si le Parti socialiste n'a pas changé et qu'il est revient tel qu'il était. Le Parti socialiste s'est enrichi de ses douze années d'opposition après avoir bénéficié d'une quarantaine d'années de pouvoir. Ensuite, il s'est enrichi de la jeunesse sénégalaise.

Et le Ps a démontré aux élections locales ce dont il est capable. Quand on dit que c'est le Parti socialiste qui revient au pouvoir, ce n'est pas tout à fait cela. Parce que si le Parti socialiste est choisi comme candidat de Bennoo, ce sont 35 partis qui viennent au pouvoir. Ce n'est pas le Parti socialiste. Ce pouvoir sera partagé non seulement au sein des trois pouvoirs équilibrés, mais également au niveau de tous les organes républicains qu'on va mettre en place. Ce sont les ministères, les directions, la justice, l'armée. Tout cela va être reconstitué pour répondre à la nouvelle constitution. Donc ce n'est pas le Parti socialiste qui vient seul au pouvoir. S'il revient, ce sera avec 35 autres formations politiques. Donc cette notion est fausse, ne serait-ce que pour cela. Elle est fausse également quand on admet le système d'alternance dans notre pays. Et l'alternance est une valeur de la démocratie. Si cela est vrai, il faudrait qu'on abandonne cette notion.

Mais vos quarante ans de pouvoir ne sont-ils pas un handicap ?

Ce sont quarante ans de gestion du pays extrêmement positifs avec Senghor qui, a quand même, créé l'Etat de droit au Sénégal, qui a mis en place toutes les institutions républicaines. C'est Abdou Diouf qui a donné une impulsion au développement économique de ce pays, qui a consolidé les institutions républicaines jusqu'au Sénat avec un Conseil économique et social qui était très performant et une armée républicaine qui a assuré des missions très importantes non seulement dans les frontières africaines, mais au-delà, comme en Arabie Saoudite. Cet apport de l'Etat de droit et de la fonctionnalité des institutions est colossal. (…). Nous avions, dans une cohérence absolue, mis en place un plan de développement, sur quinze ans, de l'éducation, sur quinze ans, de la santé, sur quinze, du développement économique et social. Nous avons mis en place et terminé en 2000 la restructuration et la décentralisation avec les communautés rurales, les communes, les régions. En 2001, si le Parti socialiste était resté, la décentralisation aurait été effective entre 2001-2005 par le transfert de moyens suffisants aux collectivités locales parce que nous avions transféré des missions, mais qui étaient assurées par les ministères. Les moyens financiers n'étaient pas décentralisés, notamment le Budget consolidé d’investissement qui devait être décentralisé dans les collectivités locales pour que les travaux puissent se faire au niveau régional. Au lieu que les appels d'offres se fassent à Dakar, ils seraient faits, par exemple à Kolda, à Tambacounda. Les différents types de collectivités se seraient occupés de la réalisation de leurs routes, de leurs lycées, collèges, écoles primaires.

Les régions s'occuperaient des travaux d'envergure régionale et les mairies s'occuperaient des travaux d'envergure communale. Cela était bien spécifié. Ça aurait allégé le travail administratif et l'administration centrale ne s'occuperait que du contrôle et du suivi du développement économique et social. Mais ça a été bloqué net en 2000. Il y a eu une déperdition totale, une confusion totale dans la création des communes, dans la démultiplication des départements et des régions. Je crois que c'est très mauvais. Il y a des régions où il n'y a aucune infrastructure. Il y a des gouverneurs, des préfets, des sous-préfets qui sont entassés dans un même bureau. Les fonctionnaires départementaux n'existent plus. Je crois que c'est très dangereux pour le développement d'un pays. On a bloqué tout le système de la décentralisation et pendant ce temps, les ministères se tournent les pouces à Dakar. Ils ne font que des tournées qui camouflent, qui cachent le mal qui est profond. Voyez les hôpitaux, ils ne fonctionnent plus. Les hôpitaux régionaux ne fonctionnent plus. La région n'a aucun moyen de faire fonctionner un hôpital. On érige des hôpitaux avec une gestion autonome, mais l'Etat continue à envoyer de l'argent à l'hôpital - c'est le président du Conseil régional qui est le président de l'hôpital - sans que la région ne soit au courant.

Ça, c'est inadmissible. Ou alors ce sont les ressources naturelles qui sont confiées aux régions, mais on coupe, ou on exploite une mine d'or sans que la région ne soit au courant, ne donne son avis sur la protection de l'environnement, ne donne son avis sur l'exploitation de cette mine qui concerne la vie des populations locales. L'extraction de l'or se fait en dehors des populations locales. Aujourd'hui, Kédougou aurait dû être une véritable ville minière avec, s'il le faut même, une transformation finie de l'or. Les petits villages et les arrondissements auraient dû avoir, avec l'exploitation de l'or, le bitumage de leurs routes, une saturation de l'eau potable. Mais avec une somme modique de 400 millions qui n'arrivent pas aux collectivités locales… Je crois qu'il y a un Etat moderne qu'on a voulu avoir avec Diouf, après avoir mis en place un Etat de droit avec Senghor. Cet Etat moderne est totalement enterré en l'an 2000.

Mais vos adversaires soutiennent aussi que pendant vos quarante ans, vous n'avez rien fait

C'est trop facile de dire qu'on n'a rien fait. Si l'autoroute à péage doit alourdir l'endettement des Sénégalais, ce n'est pas un système de développement conséquent. On ne sait pas d'ailleurs si cela va marcher. Mais souhaitons que ça marche. L'autoroute à péage avait été prévue par Senghor. Mais nous avons dit qu'il fallait attendre et élargir la route pendant qu'on désenclave l'intérieur du pays. C'est ainsi qu'on a goudronné toutes les routes qui desservaient les départements. Tous les départements avaient été reliés au goudron en l'an 2000. C'était un travail colossal qui a été fait. Au temps du régime socialiste, le Sénégal avait plus de routes bitumées qu'un pays aussi riche que la Côte d'Ivoire. Ce qui prouve que le Sénégal, sans ressources, a pu conduire son développement. En 2000, le maximum de routes intérieures, notamment de Kédougou et de Kolda étaient programmées. Les appels d'offres ont été même lancés. Comment se fait-il que ces routes aient été bloquées alors que les appels d'offre avaient été lancés et que les fonds étaient disponibles ? Douze ponts avaient été prévus entre Kidira et Bakel. Ils n'ont pas été achevés en l'an 2000 parce que Diouf avait fait arrêter les travaux car on était en pré-campagne électorale et ne voulait pas que cela soit une publicité pour lui.

Ces ponts n'ont pas été achevés, certains ont été abandonnés avec l'alternance alors que l'argent existait. Cela prouve que l'alternance qui devait être un moyen de rebondir sur les acquis et d'approfondir le développement de notre pays, a rejeté les acquis et a voulu se créer un développement tout à fait en inadéquation avec le développement harmonieux du pays. Ça, c'est vraiment malheureux. Il y a une forte concentration des routes à Dakar - qui avaient été prévues au temps du régime socialiste - mais cela n'a pas été fait à moindre coût de telle sorte que le désenclavement de l'intérieur du pays n'a pas pu se faire. Ils ont tout simplement fait la route Mbour-Kaolack et tout récemment ils ont refait la route Kaolack-Tambacounda, mais on n'a pas entretenu celle de Bakel-Tambacounda pendant dix ans et celle de Kédougou est restée pendant douze ans sans entretien. Les entretiens n'ont démarré que cette année. Je crois que cela est dangereux : on doit partir des acquis, avec sa nouvelle sensibilité apporter sans doute de nouvelles méthodes, pour poursuivre un développement plus accéléré du pays. Mais si l'alternance doit nous amener à reculer, je crois que c'est très dangereux.

Quelle est votre position sur la candidature du président Wade que certains qualifient d'anticonstitutionnelle ?

Je suis tout à fait formel : c'est une candidature anticonstitutionnelle. Il a été élu en 2000, il a renouvelé son mandat en 2007, il ne peut plus être candidat. Ce n'est pas l'individu Wade qui est concerné, mais l'institution elle-même. La Constitution dit que le président de la République ne peut se présenter que deux fois (...).

Ce débat risque de plonger le pays dans une crise

Je crois que le président Wade est un homme suffisamment intelligent pour ne pas aller jusqu'au bout. Jusqu'à présent, il déclare qu'il va se présenter. J'ai vu un article dans le journal Libération du 11 novembre (2010) où il est dit qu'il se présentera et où il disait qu'il coiffera même ses adversaires au poteau. Le conseil que je lui donne, c'est d'éviter de mettre son pays à feu et en flammes parce que c'est très dangereux du fait que le pays est déterminé à ce qu'il ne se présente pas car c'est anticonstitutionnel. Je crois que c'est beaucoup plus sage de renoncer à sa candidature et de choisir dans son parti quelqu'un qui pourrait porter les couleurs du Pds. Tous les constitutionnalistes mondiaux et la plupart des constitutionnalistes sénégalais disent qu'il ne peut pas se présenter. Les quelques constitutionnalistes qui disent le contraire ne sont pas plus instruits que les constitutionnalistes sénégalais et français par exemple. Ceci doit inspirer le président de la république à jouer le jeu démocratique parce qu'il est venu en 2000 en jouant fort bien le jeu démocratique. Il a accédé au pouvoir grâce à la démocratie, grâce à des élections libres, régulières et transparentes. Il faudrait que cet acquis du peuple sénégalais puisse être conservé pour que le Sénégal puisse permettre à ses enfants, régulièrement, d'endosser la responsabilité de gérer le pays. Quand on joue bien son rôle, être président de la République, c'est plus un grand sacrifice qu'autre chose. Un président de la République doit rentrer pauvre et sortir pauvre de son mandat. Il doit enrichir les Sénégalais. C'est ça le travail d'un président. Ce n'est pas un métier alléchant, c'est un métier de sacrifice, de travail, d'honneur certes. (…).

Mais je pense que c'est un métier passionnant. Mais, si on veut le remplir pleinement, il faut accepter de jouer le jeu en respectant la loi fondamentale du pays. Celle-ci sera reprise, si Bennoo gagne les élections, et sera définitive pour le Sénégal. Aucune institution ne pourra la modifier sans passer par un référendum. Donc ce sera le peuple qui va modifier cette loi fondamentale quand c'est nécessaire. Je pense que Wade ne doit pas se présenter aux élections s'il veut que son pays continue d'être un pays de paix, un pays de Teranga et un pays de solidarité entre ses enfants, un pays de bonheur, un pays qui a toujours évité une fracture au sein de son peuple. Malgré les quelques difficultés que nous rencontrons en Casamance, on peut dire que le peuple sénégalais, malgré sa diversité ethnique, est un peuple uni et solidaire. Je crois que cette unité et cette solidarité, ce n'est pas tous les peuples qui les ont. Il y en a qui souffrent, qui n'arrivent même à avoir un pays avec des frontières. Des pays avec des frontières continuent à être victimes à des guerres civiles. Je pense que le Sénégal, jusqu'à présent, est un havre de paix. Il faut éviter que le renouvellement du chef de l'Etat soit une façon de provoquer une fracture sociale.

‘L’opposition nous a appris l'humilité, la sérénité devant les problèmes. Mais aussi l'endurance, l'engagement’

Vous avez été président de l'Assemblée nationale. Quel regard jetez-vous sur l'actuel hémicycle ?

Je ne parle pas des hommes, mais de l'institution. L'Assemblée nationale a été renouvelée par 25 % du corps électoral. Je crois qu'on ne peut pas dire dans un pays démocratique comme le Sénégal, que cette institution représente actuellement le peuple sénégalais. Là aussi, le président de la République aurait dû éviter de se lancer dans des élections où il n'y a que 25 % du corps électoral qui renouvelle l'Assemblée qui vote n'importe quelle loi avec une minorité qui est incapable de se faire entendre. Je crois que ce n'est pas normal pour un pays démocratique comme le Sénégal.

Et le ticket présidentiel que le président a finalement retiré ?

Cela a été rejeté systématiquement par les Sénégalais. Ce que je considère comme étant une bonne chose. Voilà un moment où le président Wade a réfléchi et a reculé. Je pense que, pour la candidature aussi, il faut qu'il réfléchisse et qu'il recule. Je crois que c'est mieux.

Si vous devriez tirer des leçons des onze ans de votre opposition, quelles seraient-elles ?

C'est l'humilité, la sérénité devant les problèmes. C'est aussi l'endurance, l'engagement pour son peuple. Nous tirons aussi la leçon sur la nécessité que nous devons avoir pour être toujours à côté du peuple et l'écouter. Il ne faut jamais profiter d'une élection quelconque pour dire que je suis devenu un roi. Un élu n'est pas un roi ; un élu est un serviteur. Je crois que l'opposition nous a permis de revisiter tout cela pour voir le choix à faire et d'être beaucoup plus proche de la population.

Contrairement à ce que les gens disent, le Parti socialiste est le parti le plus proche actuellement de la population, c'est le parti qui dialogue le plus avec la population, qui a compris qu'il est là pour servir la population et non de se servir de la population. J'ai travaillé pendant onze ans dans cette opposition, exprès. J'aurais pu me retirer compte tenu de mon âge, mais j'ai continué à travailler dans cette opposition pour aider les jeunes à adhérer davantage au Parti socialiste et à préparer une relève plus saine, plus dynamique, plus engagée, plus participative. Je crois que ce sont des choses qui sont tout à fait nécessaires pour ne pas faire d'erreurs dans la conduite des affaires de l'Etat. 



11 Commentaires

  1. Auteur

    Peuls,

    En Octobre, 2011 (06:47 AM)
    Très honorable Cissoko, pour tous les dignes & nobles Sénégalais, le pouvoir c'est pour avoir d'inouies chance-honneur de se sacrifier pour l'ensemble de son pays, pour servir toutes ses populations, sans disctinction d'ordre ethnique-culturel-clanique-confrérique-régionale. Pour les minables wade & bandes & certains-es le pouvoir c'est pour avoir l'infecte opportunité de sacrifier le pays, mentir-user-abuser des populations, s'enrichir indignement via des permanents saccages des deniers publics-bradages des terres-pillages des ressources, confection de licences de foutre le bordel, livraisons obscénes de privilèges indus. Que le Sénégal actuel croule sous les poids de toutes HONTES inimaginables-de toutes les plus exécrables misères, des plus dangereux drames, n'est pas si surprenant dès lors que ce sont les minables wade & bandes & certains-es au pouvoir. Ces minables ne font qu'appliquer à la lettre leurs ignobles culture-nature-éducation. PEULS.
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  2. Auteur

    Job!

    En Octobre, 2011 (07:36 AM)
    Tous le mêmes! Il a l'age de Wade et il se permet encore de rêver du pouvoir! ces gens se fichent de la République, ils se foutent du Sénégal. La preuve lui mm dit que sa famille est à Paris, à se la couler douce à nos frais ! ILS N'ONT RIEN A DIRE! Et plus il parle de routes alors que le budget prévu pour faire le goudron en dans son ventre ballonné! DOUMOU HARAM NDIAYE YI NGUENE DONE VOUS TOUS POLITICIEN VEREUX!
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    Auteur

    Kara

    En Octobre, 2011 (07:46 AM)
    Un homme mort politiquement qui veut se revenir!!!

    Cet homme qui a plongé d'avantage tt le departement de Bakel dans un denuement totale.

    Il ferait mieux de prendre sa retraite et de rester a cote des sien en france.
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    Auteur

    Xeme

    En Octobre, 2011 (07:48 AM)
    Lui, on attend qu'une chose de lui, qu'il quitte le domaine maritime qu'il occupe. C'est une zone non-édifiendie. Tout le monde veut respirer l'air marin, il ne faut pas qu'un seul s'accapare tout et ensuite se permette de donner des leçons.
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    Auteur

    Awa Gueye Kebe

    En Octobre, 2011 (09:15 AM)
    ELLE EST ESPIONNE DANS LE PDS COMMENT WADE PEUT LA NOMMER MINISTRE D'ETAToubien y' a Encore Deal entre wade et idy
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    Auteur

    Cede

    En Octobre, 2011 (09:23 AM)
    C'est un homme genereux! du temps ou il etait President de l'assemblee Nationale il ne faisait pas de distinction entre opposition et pouvoir. Abdoulaye faye du PDS peut en temoigner.

    Qui a cloture et aggrandi l'Assemblee Nationale si ce n'est lui. Cisko n'a pas ce verbe creux des politiciens c'est un vrai homme du concret.

    Mame Abdou disait: si on dit que quelqu'un est bien, est-ce ses parents qui l'ont dit? Dans le cas de Cheikh Abdou Khadre Cissokho on peut repondre par l'affirmatif! Oui ses parents le lui ont temoigne de son vivant.

    Cheikh peut marcher partout sans raser les murs! ce n'est pas un transhuman!
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    Auteur

    Kara

    En Octobre, 2011 (11:01 AM)
    Un homme genereux??? il passait son temps a distribuer les derniers publics a ses clients politiques oui.

    Qu'a t-il realise a Bakel ou il es rester maire de la commune?? Ce ne sont pas ses parents de Bakel qui diront le contraire. Bien a vec sa famille peut etre mais pas pour Bakel. Alors de grace qu'il se fasse oublier .
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    Auteur

    Aaa

    En Octobre, 2011 (11:35 AM)
    Si je revois ce genre d'individu qui pense revenir au pouvoir j'ai très mal pour le pays!
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    Auteur

    Paname City

    En Octobre, 2011 (12:30 PM)
    cissokho parle nous de ton immeuble a mallakoff (banlieu parisienne) que tu as as et la ou tu habite au dernier etage. merci d'avoir vidé les caisses du senegal et je le rappelle qui ne faisaient que quelques 600 milliards de nos nos pauvres francs. :sn:  :sn:  :sn:  :sn: 
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    Auteur

    Boy Dioloff

    En Octobre, 2011 (13:38 PM)
    Sauf le respect que je vous dois, je ne suis pas d'accord. Etre président de la république, surtout en Afrique, c'est loccasion rêvée de s'enrichir, il n'y a que cela chez nous. Aucun président africain n'ose prétendre s'être sacrifé pour son peuple bien au contraire. Alors, arrêtez de vouloir nous berner. Les présidents africains arrivent au pouvoir pauvres, ils s'y accrochent et partent avec de multiples comptes bancaires disposant de fonds complètement inépuisables, tant ils ont volé, détourné, spolué les fonds qu'ils ont mandié aux noms de leurs peuples... C'EST HONTEUX ET, Y EN A MARRE, Y EN A MARRE, Y EN A MARRE, MARRE, MARRE..!
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    Auteur

    Yafay

    En Octobre, 2011 (22:16 PM)
    A ce que je sache apres l'avoir lu, il n'a pas fait etat de revenir personnellement au pouvoir. IL a meme par moment prendre la retraite compte tenu de son age. Il est resté par contre non seulement pour assister les populations mais surtout pour former les jeunes.
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