Accueilli à Tivaouane : Wade hué à Thiès...

A Thiès, hier, Wade a vécu le syndrome Diouf de 1988. Comme s'il était en terrain miné, le Pape du Sopi a été littéralement houspillé dès qu'il a abordé la question de ses relations avec Idy, le nom qu'il ne fallait pas prononcer. En représailles, il menace de ne plus passer par Thiès lors de ses prochains déplacements.

Si le sopiste en chef n’avait pas eu la malencontreuse idée d’aborder la question de sa brouille avec son ancien Premier ministre, il aurait été facile de se méprendre sur la composition de la masse compacte de femmes, de jeunes et d’hommes qui avaient pris d’assaut la promenade des Thiessois.

Une promenade pleine à craquer qui avait fait dire au candidat Wade, dès l’entame de son propos, que Thiès a battu le record des records. Mais c’était sans compter que cette masse, qui arborait pourtant des tee-shirts à l'effigie de Wade et aux couleurs du Pds, n’avait d’yeux que pour son maire, Idrissa Seck. Les ovations qui ont accueilli l’annonce de ce nom, auront été très éloquentes, mais pas assez pour indiquer au candidat Wade qu’il s’agissait là d’un sujet qu’il ne fallait pas aborder dans la cité du rail. Il s’est entêté et ce qui devait arriver arriva. Toutes les accusations qu’il tentera de porter sur la personne du maire de Thiès, ont été littéralement et publiquement houspillées par la foule qui, par des huées et des signes de négation de la main, lui faisait comprendre qu’il faisait fausse route. Toutes les explications qu’il s’est évertué à donner, allant de la prise en charge des études du maire de Thiès au poste de Premier ministre qu’il lui fit occuper, en passant par l’estime qu’il lui a toujours vouée et qui l’a conduit à le considérer comme son propre fils. Les huées se firent plus audibles au fur et mesure qu’il chargeait celui qui fut son homme de confiance. Et c’est complètement hors de lui que le candidat Wade demandera aux Thiessois de lui montrer où est-ce que les 40 milliards destinés à la ville ont été investis car, dit-il, c’est la première et la dernière fois qu’il se prononcera sur le sujet. Aussi précise-t-il en avoir fini avec ce problème. ‘Mais je voudrai qu’on sache qu’il m’a offensé, il est venu dans mon bureau pour s'excuser et je lui ai demandé de le faire à travers les médias, mais il m’a fait comprendre qu’il ne pourra le faire de cette manière. Aussi je l'ai pardonné comme j’ai du reste pardonné à tout le monde’. Et Wade de rappeler qu’il lui avait dit à Matam de se méfier de ceux qui tentent de lui faire monter la tête. ‘Je lui ai demandé de revenir et demander pardon. Il ne l’a pas fait, alors à chacun son destin’, dira-t-il. Et Wade d’ajouter qu’il avait pris la ferme décision, si après son passage les Thiessois ne lui faisaient plus confiance, de les laisser avec leur maire et d’emprunter à chaque fois qu’il devra passer à Thiès, la voie de contournement.

En outre, revenant sur l’objet de sa visite dans la cité du rail, le sopiste en chef dira sa volonté, s’il est réélu, de reprendre les travaux de la ville qui avaient été arrêtés afin de faire d’elle une ville lumière. C’est ainsi qu’il promet de construire à Thiès la deuxième ou troisième université du Sénégal. A cela s’ajoute, dit-il, que la ville ou ses environs vont recevoir le grand carrefour de l’Afrique de l’ouest avec les routes qui vont venir de Dakar, de la nouvelle ville, l’autoroute qui va vers Saint Louis entre autres. De même, il fera savoir que, dès demain, le Sénégal va signer avec l’entreprise Mettal une convention pour l’exploitation du fer de la Falémé.

Et, de son avis, cette entreprise va construire un nouveau chemin de fer transafricain qui passera par Thiès. Ce qui veut dire que Thiès va rester la capitale du rail. Ainsi, les cheminots ne vont plus chômer et les jeunes trouveront de l’emploi. Il demandera aussi que l'avenue Caen et la promenade des Thiessois soient rebaptisées du nom de celui qui contribuera à bâtir le Pds et qui n'a pas eu le temps de voir la consécration de leur œuvre commune, Feu Boubacar Sall. Aussi dira-t-il que si la municipalité ne le suivait pas dans son vœu, la prochaine qui sccèdera à celle-ci après les élections municipales prochaines, si elle est bleue, y veillera.

Toutes ces promesses n'auront pas calmé la colère de l’assistance qui continuera de ponctuer de huées les déclarations de Djibo Leyti Kä et du directeur de campagne du sopiste, Macky Sall, qui lui ont succédé au parloir.

...promet de redresser les Ics à Tivaouane

Le candidat de la coalition Sopi 2007 a consacré la journée d’hier à la région de Thiès. Un périple dans la région qui la conduit de Khombole à Thiès en passant par Ndiassane, Tivaouane, Joal et Thiadiaye. Dans la cité religieuse de Tivaouane, il sera reçu au stade municipal qui a été pris d’assaut, dès les premières heures de la matinée, par une foule de militants en délire. Attendu sur les lieux à midi, le sopiste en chef ne fera son entrée qu’à 14 h.

Et comme il fallait s’y attendre, il sera d’entrée de jeu interpellé sur l’épineuse question des Ics. Une interpellation qui sera de nature à irriter quelque peu le candidat sopiste pour qui la question ne s’imposait pas. De son avis, si les Ics fonctionnent toujours, elles le lui doivent, lui qui a pris des milliards de l’Etat pour les injecter dans la société. Un acte qu’il dit avoir solidifié en donnant une garantie de l’Etat sénégalais pour un montant de 70 milliards de francs. Tout ceci, dit-il, pour simplement sauver l’outil de travail des ouvriers. Car, souligne Me Wade, le gouvernement pouvait ne pas s’intéresser à une société privée qui tombe en faillite. Surtout quand il s’agit d’une société sur laquelle l’Etat ne tire aucun profit puisque les Ics ne versent ni impôt ni aucun dividende. Cet état de fait, le candidat sopiste l’impute aux socialistes qui ont mal négocié le contrat avec les partenaires. Aussi défie-t-il tout socialiste qui peut lui montrer un document démontrant que les Ics ont une seule fois versé un seul sou à l’Etat sénégalais. ‘C’est cette société que nous voulons redresser’, a dit Wade. Et d’ajouter qu’il lui était même arrivé à l’idée de demander aux travailleurs des Ics de cesser le travail et qu’il se ferait le devoir de continuer à les payer et l’Etat perdrait moins.