La nébuleuse que restent les chantiers de Thiès, est en passe d'être reléguée au second plan par le prétendu scandale dans les chantiers de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique (Anoci). Aux chiffres avancés par l'accusateur Pape Malick Ndiaye, on a opposé jusque-là que dénégations et indignations . Une stratégie de défense qui ressemble à la politique de l'autruche, et qui n'honore pas ses collaborateurs. Aussi, les Sénégalais ont-ils le droit de savoir. La vérité. Toute la vérité. Rien que la vérité.
Dans les chantiers de Thiès, les accusations contre l'ancien Premier ministre portent sur des milliards. Dans l'accusation de perception de pots-de-vin, formulée par l'étudiant Pape Malick Ndiaye contre le secrétaire exécutif de l'Anoci, Abdoulaye Baldé, il s'agit encore de milliards. Mais devant une accusation aussi grave, la cellule de communication de l'Anoci n'a pas jusque-là joué sur la fibre professionnelle. Car, depuis le début de ce nouveau "scandale", devant des Sénégalais interloqués et en droit de savoir, elle n'a rien fait ; sauf ce qu'il est convenu d'appeler de la littérature. Or, il s'agit dans cette affaire d'opposer des documents et des chiffres. C'est à cela que ses responsables doivent s'atteler. S'il est bien d'exhumer le passé "d'imposteur" de Pape Malick Ndiaye ou encore, de le mettre sur un divan pour démontrer qu'il est un "mythomane", là n'est pas le débat. S'y appesantir, consisterait à renforcer un faux débat, à déclencher une camera obscura. Parce que, le problème fondamental reste de savoir si le Secrétaire exécutif de l'Anoci a touché ou non des pots-de-vin. Le cri du cœur de l'entreprise indexée, le Consortium d'entreprises, ne suffit pas. Dans cette affaire, ce sont des faits et des chiffres qu'attendent les contribuables sénégalais. Ce qui passe par des investigations objectives. Abdoulaye Baldé a aussi comme oublié qu'il fut commissaire de police, et que c'est son avenir politique qui est en jeu. Il aspire à briguer la commune de Ziguinchor. Il faut dès lors qu'à l'image, en son temps, du ministre Mamadou Seck, il démontre qu'il a les mains propres. Ce qui doit l'amener à oser saisir la justice. Ne pas le faire, c'est renforcer le doute ; d'autant plus qu'il n'exclut pas que derrière Pape Malick Ndiaye, se cachent ses adversaires politiques dans le Parti démocratique sénégalais. Ceux-ci chercheraient à s'opposer à sa promotion, prochainement, à une "importante station". Son "patron", Karim Wade, n'a pas été non plus inspiré lors de sa sortie, depuis Paris, dans les médias. On n'attend du président de l'Anoci, autre chose que l'indignation et des contre-accusations. C'est l'image du Sénégal qui est en jeu, et l'avenir de ses relations avec ses partenaires de la Uma islamique. Karim Wade n'a pas à protéger qui que ce soit. Il doit fonctionner au moins comme un fusible : en exigeant toute la lumière sur les accusations portées contre son collaborateur. Les Sénégalais sont assez esseulés. Leurs élus leur doivent bonne gouvernance et transparence. Tel doit être le sens de l'alternance politique que les Sénégalais avaient décidée, le 19 mars 2000.
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