Entre l’affaire dite des chantiers de la Corniche ouest de Dakar et le remaniement ministériel qui se profile, les supputations ont bien de la place. Macky Sall est-il le cerveau qui commandité et sourcé le "corbeau" ? A-t-il seulement profité d’une situation déjà présente et créée par d’autres forces tapies dans l’ombre ? La piste d’entrepreneurs qui seraient à l’origine de cette affaire, parce que mécontents que la Cde soit le seul attributaire de ce marché, est-elle crédible ?
Selon une source bien proche de Macky Sall, ce dernier ne peut pas être le commanditaire dans la mesure où "c’est le ministre de l’intérieur Me Ousmane Ngom qui l’a informé de cette affaire". Pour ce conseiller du Premier ministre, "Ousmane Ngom l’a informé pour que le Président Wade ne le surprenne en lui demandant des informations qu’il ne détiendrait pas. C’est d’ailleurs juste par acquis de conscience parce que cette affaire était entre les mains des enquêteurs qui n’ont subi aucune pression pour orienter l’enquête dans un sens ou dans l’autre". Une version qui circule dans les milieux proches de Macky Sall. La Primature qui voudrait bien que le Président change de "lunettes" et surtout regarde dans une autre direction voit d’autres pistes. Comme par exemple celle d’un complot monté par une société concurrente à la Cde qui voudrait pas bien à travers cette opération donner quelques signaux aux responsables de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci). Des sources proches de la Primature estiment que cette piste ne serait pas à négliger alors que d’autres bien informées estiment que non. "Pour que la Police joue le jeu, il faut bien que d’autres forces entrent en action et orientent les choses dans une direction voulue", nous confie-t-on. Des sources qui veulent aussi mettre en avant l’argument selon lequel le numéro deux de l’Anoci, policier de surcroît aurait très mauvaise presse dans la police. "Ses collègues peuvent bien vouloir lui faire la peau sans que des autorités de l’Etat intervienne dans cette affaire". De même on fait un petit clin d’oeil à Pape Diop qui serait tout à fait mécontent de la façon dont sa Mairie a été écarté dans la gestion des chantiers de l’Anoci. Seulement croit-on savoir en haut lieu, "Macky Sall a au moins profité de la situation pour descendre un homme dont la proximité avec la famille de Wade, dérange". Vrai ou faux ? Dans les cas de figures, la Primature a entamé une opération de communication pour amener le Président Wade et son fils Karim, très atteints par cette affaire, à voir dans une autre direction. Téléguidée ? Le Président Wade nous dit-on, s’est déjà fait son idée sur la question en attendant que le rapport de la commission nationale de lutte contre la non-transparence, la corruption et la concussion (Cnlcc) lui parvienne. Officieusement. Après Abdoulaye Baldé qui a déjà été entendu, Pape Malick Ndiaye surnommé "le corbeau" par la presse et le commissaire Cheikh Tidiane Ndiaye, chargé de la Sécurité de l’Anoci, ont déjà été entendus par la Cnlcc. Des responsables du Consortium d’entreprises (Cde) étaient également devant les membres de la Cnlcc jusqu’au moment où nous mettions online ce mardi 13 juin à 15 heures. La société civile elle-même se prononce en rangs dispersés sur cette affaire. C’est ainsi que le Forum civil a décidé de tenir en solo, un point de presse, alors qu’initialement, il était prévu que la rencontre avec les journalistes se fasse en bonne intelligence avec la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) dirigée par Alioune Tine. L’opposition elle-même se prépare à mettre les pieds dans le plat pouyr exiger toute la lumière sur cette bien sombre affaire de pots-de-vin.
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