«Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, il s'agit de la nouvelle Cour de justice. Cette Cour de justice que nous avons héritée de la tradition juridique française, qui a été créée en France en 1791, deux ans avant la Révolution, et qui a beaucoup évolué. Une Cour de justice qui est, en fait, une juridiction d'exception », a d’emblée exposé la présidente du groupe parlementaire Takku Wallu (opposition).
La députée et par ailleurs avocate de profession, Aïssata Tall Sall d’enseigner : «Comme on l'a dit, deux faits la caractérisent. Le premier fait est que la Cour de justice n'a pas d'affaire. C'est une loi de premier et de dernier ressort. Sans révision du procès, il n'y a aucune possibilité de réouverture de la cour. Ceci pour vous dire que nous devons réfléchir attentivement avant de traduire quelqu'un devant la Cour de justice. La deuxième particularité de la Cour de justice, c'est que ce sont les députés qui prononcent l'acte d'accusation.»
La parlementaire de soutenir qu’aujourd'hui, «nous sommes la justice ». « Car c'est nous qui allons nous attribuer le mérite de traduire les députés en justice. Nous avons pris la place des procureurs. Alors que nous parlons de séparation des pouvoirs ».
Dans un autre registre, elle s’est exprimée sur la présomption d’innocence et sur l’indépendance de la justice. «Elle est un fait qui indique que cette personne est présumée avoir commis cet acte. Seules les présomptions peuvent amener le procureur de la République, que nous sommes cet après-midi dans cette salle, à pouvoir indexer pour dire ce qu'il y a des mis en cause et d'incriminés. Donc, sachons ce que nous devons faire avant de prendre notre responsabilité. Nous ne pouvons pas nous empresser d’envoyer cinq ministres à la justice », affirme-t-elle.
Continuant sa "plaidoierie", elle avance : «Aujourd'hui, tout le monde dit que les juges sont indépendants. Oui, moi qui exerce depuis des décennies, je sais bien que les juges sont indépendants. En tant qu'avocate, je crois en la justice et en la justice de mon pays. Je crois au droit et à l'équité de la loi. Et c'est sur la base de tout cela, de ma conviction envers la République et envers ces ministres qui ont pleinement servi à la nation, que j'affirme que cette loi est insusceptible de vote, car elle est illégale.»
Les députés sont en séance plénière, depuis ce matin, pour l’examen des conclusions des projets de résolution de mise en accusation devant la Haute cour de justice des anciens ministres Moustapha Diop, Amadou Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall et Salimata Diop (Ndèye Saly Diop Dieng).
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