C'est un règne de plus de 18 ans qui prend fin vendredi 7 décembre. Angela Merkel va quitter la présidence du parti chrétien-démocrate. La chancelière a tiré la conséquence de défaites électorales de son parti à l'automne et souhaite aussi préparer le passage de relais à la chancellerie.
Elle a annoncé qu'elle ne se représenterait plus au terme de la législature actuelle. Ces 18 années à la tête de la CDU ont conduit à une modernisation du parti chrétien démocrate mais aussi à une montée en puissance des critiques contre sa présidente.
Un jeune Allemand né au printemps 2000 lors de l’élection d’Angela Merkel à la tête de la CDU vient d’avoir le droit de vote. Il n’aura connu qu’une seule présidente du parti chrétien-démocrate depuis sa naissance et la même chancelière depuis 13 ans.
Quand Angela Merkel est élue à la présidence du parti, elle est un ovni. Une femme, venant de l’ex-RDA, protestante, sans enfant, et qui a vécu un temps en concubinage, accède à la direction d’une CDU encore marquée par les valeurs traditionnelles et catholiques de l’Allemagne rhénane. Pour beaucoup, cette femme de 45 ans est une solution de transition pour un parti longtemps dominé par le chancelier Kohl qui a perdu le pouvoir deux ans plus tôt avant qu’une affaire de caisses noires n’ébranle la CDU.
Economiquement pragmatique
Si Angela Merkel renonce en 2002 à une candidature à la chancellerie, elle s’y installe en 2005, battant, malgré un score médiocre, les sociaux-démocrates de Gerhard Schröder d’une courte tête.
Sous le règne d’Angela Merkel, la CDU s’est profondément modernisée. Malgré l’adoption d’un programme libéral au départ, c’est une chancelière très pragmatique économiquement qui a gouverné jetant par-dessus bord certains principes ancrés dans les textes et les gênes de la CDU : le SMIC, les crèches pour les enfants, favorisant le travail des femmes, le service militaire ou bien l’énergie nucléaire.
Ces changements ont permis au parti de s’ouvrir à d’autres couches et de permettre de nouvelles alliances notamment avec les Verts. Mais ils ont aussi froissé les plus conservateurs et l’aile libérale du parti. Et l’accueil de nombreux réfugiés à partir de 2015 a augmenté la fronde au sein du parti contre Angela Merkel.
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