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Politique

Amath DANSOKHO,secrétaire général du Pit :EN CONSEIL DES MINISTRES, WADE NOUS OBLIGEAIT A FAIRE UNE PRIERE

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Amath DANSOKHO,secrétaire général du Pit :EN CONSEIL DES MINISTRES, WADE NOUS OBLIGEAIT A FAIRE UNE PRIERE
C'est comme s'ils s'étaient passé le mot. Après le secrétaire général de la Ld/Mpt, c’est au tour de celui du Parti de l’indépendance et du travail de brocarder Abdoulaye Wade et son gouvernement. C’était, avant-hier, dimanche, à Paris, à l’occasion de la fête de l’Humanité, le quotidien des communistes français. Devant un public mélangé de Sénégalais, de Français et d’Africains, qui dégustaient en même temps le plat national (Tiebou dieune), en vente dans le stand du Pit, Amath Dansoko accusé le président de la République de reprendre la guerre en Casamance pour avoir un prétexte de repousser les élections législatives et présidentielle couplées du 25 février 2007. Pour lui, il est clair que c’est le chef de l’Etat, depuis qu’il était dans l’opposition, qui embrouillait et continue d’embrouiller la crise casamançaise. Au moment où une partie du public buvait du thé à la sénégalaise, le secrétaire général du Pit annonce que le programme de la Cpa sera finalisé le 15 novembre prochain. Il a souligné que son parti est aussi favorable à une candidature unique de la Cpa, prenant ainsi le contrepied de son ami Abdoulaye Bathily qui soutenait, vingt-quatre heures plus tôt, la pluralité des candidatures.

‘Le Sénégal était connu dans le monde pour sa stabilité. Peut-être à cause du caractère raisonnable, voire lucide, de ses deux premiers présidents avec lesquels nous avons mené une opposition. Ce qui nous a conduit à soutenir Abdoulaye Wade en 2000 pour faire l’alternance. Je précise que c’est un véritable mouvement populaire que nous avons constitué pour que l’alternance se réalise. Et s’il en a été ainsi c’est, précisément, parce que les partis de gauche ont fait le choix de soutenir Abdoulaye Wade qui n’avait jamais dépassé les 20 % aux précédentes élections présidentielles auxquelles il a participé depuis 1978. Le levier de sa victoire a été construit par des partis de gauche. Malheureusement, dès qu’il s’est installé, il a tourné le dos au programme qu’il a confectionné avec nous. (…).

‘C’était un programme de transformation et surtout de rupture sur certaines façons de conduire les affaires du pays. Mais dès qu’il s’est installé, la première chose qu’il a faite, c’est de s’attaquer à la laïcité. Tenez-vous bien : en Conseil des ministres, il nous obligeait tous à faire une prière devant les caméras de la télévision. On priait bien sûr. Mais il n’avait aucun droit d’imposer aux ministres une prière en Conseil des ministres. Evidemment, je me suis opposé à cette ligne de destruction de la laïcité qui est un fondement de la convivialité sénégalaise. Au Sénégal, vous avez la moitié des enfants qui est musulmane et l’autre chrétienne, selon que la maman ou le père sont chrétiens ou musulmans.

‘Le deuxième point de confrontation a été les syndicats. Il avait décidé de détruire les syndicats. Je lui ai dit clairement que je ne participerai pas à un gouvernement qui a pour but de détruire les syndicats, quel qu’il soit. Le syndicat est une affaire des syndiqués en tout premier lieu. Mais s’il n’a pas attaqué les syndicats, il a organisé la tuerie de la principale centrale syndicale du pays. Mais le plus important c’est ce qui se passe actuellement. Ce titre (il montre un numéro de Walf intitulé : ‘Où va le Sénégal ?’), dont je vous suggère à tous de le lire, donne la mesure exacte de la situation dans laquelle il a plongé notre pays. Il n’y a pas un domaine qu’il n’a pas détruit. Dès qu’il est arrivé, il s’est s’attaqué aux paysans. Depuis le milieu du XIXe siècle, la principale production commerciale du Sénégal, c’est l’arachide. Les paysans n’ont jamais été aussi pauvres que cette année-là. L’année suivante, ils étaient obligés de vendre toutes leurs réserves. En 2004 et 2005, c’était la même chose. Et cette année, la commercialisation de l’arachide n’a pas eu lieu, une toute infime portion a été vendue. Personne ne sait comment ces hommes et ces femmes se trouvent dans le monde rural. Il y a des régions entières où tous les jeunes ont quitté pour se réfugier à Dakar. Ne pouvant pas vivre à Dakar, ils sont évidemment s’exposés à ces aventures tragiques auxquelles nous assistons. (…)’.

L’industrie

‘Si on prend l’industrie, c’est le grand massacre. Toutes les grandes industries du Sénégal se sont effondrées. Les Ics, qui produisent de l’engrais en très grande quantité, sont la troisième usine de cette importance dans le monde. Ils organisent des sociétés de cannibalisation à l’extérieur. Ils signent des contrats avec elles. Et ces sociétés savent parfaitement que ces contrats sont signés avec la bénédiction et l’assistance de personnes très proches du président de la République. Aujourd’hui, des milliers de petites et moyennes entreprises qui travaillaient avec les Ics, sont complètement détruites. Une région entière est économiquement morte du point de vue de l’industrie’.

L’Education

‘Nous venons de sortir d’une grève et on ne sait pas à quoi vont servir les diplômes du baccalauréat de cette année. Il a organisé les examens dans un désordre incroyable, en court-circuitant les seuls professeurs habilités à corriger les épreuves du Bac et faire passer les oraux. Et on ne sait pas encore comment va se passer la rentrée. Notre université est devenue aujourd’hui une garderie supérieure où 50 000 étudiants se marchent dessus sur un territoire qui ne fait pas plus de 200 ha. Les écoles primaires et secondaires sont également toutes au plus bas, alors que le Sénégal était la première puissance à produire des cadres en Afrique noire d’expression française. Des cadres d’une telle compétence pouvaient aller poursuivre leurs études dans n’importe quelle grande université. Seulement voilà : le niveau est aujourd'hui au plus bas. Et Wade y a beaucoup contribué.

‘Avant même d’arriver au pouvoir, c’est lui qui organisait les années blanches. En 1989, je me suis opposé à lui lorsqu’il a dit : ‘Il faut faire trois années blanches, après, on règlera le problème’. Je lui ai dit qu'il fallait d’abord qu’on ramène tous nos enfants qui sont à l’étranger pour qu’ils viennent étudier dans les mêmes conditions que les autres. On ne peut pas dire aux enfants d’autrui de ne pas travailler trois ans de suite, alors que nos enfants sont à l’étranger. C’est moi qui avais lancé l’appel pour la rentrée en 1989. C’est cet appel qui avait mis fin à l’année blanche’.

Sortie du gouvernement

‘Je ne suis resté que six mois au gouvernement parce que, dès le premier Conseil des ministres, on s’est affronté. Il disait à qui veut l’entendre que tant que je suis dans le Conseil des ministres, il ne se considérerait pas comme président de la République. Il fallait donc que je parte.

‘Dès qu’il a obtenu son référendum sur sa Constitution despotique, il m’a renvoyé. (…). Il a dit dans une grande interview au Figaro que sa doctrine, c’est le despotisme éclairé ou le césarisme démocratique. Si nous étions dans les années 1960, il se serait proclamé empereur ou roi du Sénégal, exactement comme Bokassa. C’est pourquoi, je n’étais pas d’accord avec sa Constitution. Connaissant Abdoulaye Wade, je savais parfaitement l’usage qu’il allait faire d’un pouvoir présidentiel renforcé. Il était exagéré avec Abdou Diouf, a fortiori avec un homme qui est capricieux et qui n’obéit à aucune logique, sauf à celle de son nombrilisme’.

Les chantiers

‘Je ne dis pas que les chantiers étaient mauvais. Je sais bien qu’il y a des préfinancements. Quand on préfinance, c’est parce qu’on sait que les gens qui s’y engagent, savent qu’il y a un financement qui arrive. Dans le contrat, tout est clair. Il a dit aux Chinois qui font des travaux publics à Kolda de construire les routes. Ceux-ci ont travaillé pendant un à deux mois. Mais avant-hier, ils ont barré la route nationale pour se faire payer. Nous avons aussi le cas de Thiès. Seule la société Jean Lefèbvre, dirigée par un Sénégalais, a accepté de préfinancer les chantiers. Aujourd’hui, il est sous la pression des banques qui n’arrivent pas à rentrer dans leurs fonds. Le subterfuge, c’est de lui donner un deuxième chantier d’autoroute dont le financement n’existe pas.

‘Le fils du président (Karim Wade) a quitté Dakar pour venir me rendre visite au mois de juillet dernier quand j’étais malade. Je lui ai demandé, devant des témoins, si le financement des chantiers de la Corniche existait. Il m’a répondu qu’il était bouclé. Alors que je savais qu’il ne l’était pas. Cela nécessite des sommes énormes dans une zone difficile où il faut des travaux de génie extraordinaires. Je lui ai demandé si l’argent est là. Il m’a dit : ‘Oui l’argent est là’. Je lui ai demandé s’il n’y avait pas priorité à faire l’autoroute plutôt que la corniche. Maintenant pour sortir de Dakar, il faut deux à trois heures de temps. Il m’a dit qu’ils feront tout parce que l’argent est là. Mais ce n’est pas vrai. La preuve, c’est que ceux qui ont accepté le préfinancement font semblant de travailler, mais ils ne bougent pas parce qu’il y a le précédent de Thiès’.

Rébellion en Casamance

‘Pour la Casamance, il faut savoir que c’est lui (Abdoulaye Wade, Ndlr) qui a embrouillé cette affaire. Je fais une grave accusation. C’est lui, de tous les hommes politiques, qui a embrouillé cette question. Je me souviens du premier Conseil de sécurité auquel il avait été invité avec moi. C’était au lendemain de l’assassinat d’un député de Casamance. Marcel Bassène venait d’être nommé pour promouvoir la paix en Casamance. C’était un responsable de son parti.

Devant tous les généraux, le chef de service de sécurité, le ministre des Affaires étrangères, le directeur de cabinet du président de la République, il a pointé du doigt Marcel Bassène et lui a dit : ‘Non ! Tu ne réussiras pas, tu vas échouer parce que ce sont nos militants’. Si le Sénégal était un autre pays, on devait l’arrêter immédiatement. Et il les a encouragés. J’ai toujours eu un désaccord avec lui. Nous avons quand même eu avec Abdoulaye Wade une alliance qui a duré 24 ans avec une interruption de deux ans. Depuis 1977, nous le soutenons. Quand j’ai décidé de cette alliance, aucun parti ne voulait parler avec lui.

‘Alors, la Casamance, c’est lui qui a tout embrouillé. Il y a des gens qui récoltent des milliards avec cette guerre. Ils n’ont pas intérêt à ce que la guerre finisse parce que si la guerre finit, les rebelles parleront et le rôle de chacun va être précisé. C’est pourquoi, puisqu’ils se font de l’argent et que la paix est dangereuse pour eux, il faut que la guerre continue. Je l’ai dit, même au temps de Diouf, que la guerre en Casamance, c’est à Dakar qu’elle a son état-major.

‘La guerre a recommencé en Casamance. Il y avait un processus de paix en route, l’intensité des combats avait cessé. C’est lui qui a bloqué les pourparlers. Du jour au lendemain, il se lève et envoie l’armée en Casamance à proximité de la frontière avec la Gambie, avec une armada extraordinaire et des avions de combat. Qu’est-ce qu’il va bombarder ? Tous les villageois sont partis se réfugier en Gambie, alors qu’ils s’étaient habitués à nouveau à cultiver. Et le danger est là : si l’une de ses bombes tombe sur la Gambie, ce sera une crise majeure en Afrique occidentale. La Cedeao va éclater, et ce sera la responsabilité d'Abdoulaye Wade. Il a la mémoire courte. Nous avions envahi une première fois la Gambie. C’est l’armée nigériane qui nous en avait sorti. Donc ça va tout de suite provoquer une tension extraordinaire entre les pays anglophones et francophones. Et le Nigeria interviendra. Il ne faut donc pas exclure un embrasement régional parce que tous les pays anglophones (Libéria, Ghana, Sierra-Léone…) ne resteront pas les bras croisés. C’est un pays symbole, la Gambie (...)’.

Situation économique et sociale du pays

‘Dans le monde rural, d’après les enquêtes du ministère des Finances lui-même, la pauvreté est passée de 58 % des ménages à 83 % en 2005. Alors, comment peut-on dire que le Sénégal est émergent ? Où est-ce qu’on a vu un pays émergent connaître une situation pareille ou dont les trois quart de la population connaissent une misère de près de 70 %. Ce n’est pas vrai. Ce n’est rien que des discours’.

Situation financière

‘Du point de vue financier, nous avons connu vingt ans de régime d’enfer à cause de l’ajustement structurel. Les équilibres n’ont été rétablis qu’en 1997. Tous les secteurs sociaux ont été abandonnés. Des salaires ont été bloqués, des entreprises ont été fermées pour parvenir à cet équilibre. C’est ainsi que quand Wade est venu au pouvoir, il a quasiment trouvé les caisses pleines. Il a même dit lors de son premier voyage à Paris : ‘Je ne suis pas venu chercher de l’argent, les caisses sont pleines au Sénégal. La seule chose que je vous demande, c’est de me donner des armes pour aller combattre la rébellion en Casamance.’ Ce qui a fait sursauter d’ailleurs le gouvernement français.

‘Des accords ont été conclus avec les institutions financières. Le Sénégal remplissait les conditions minimales pour engager le pays dans un développement plus soutenu. Comme il avait de la manne sur place, il a d’abord gelé pendant deux ans les rapports avec les institutions financières pour faire disparaître l’argent qu’il a trouvé sur place. Et depuis trois ans, je l’interpelle sur cette question. Où est passé l’argent qu’il a trouvé sur place ? On ne trouve pas trace de cet argent ni dans le budget ni dans une dépense officielle du gouvernement. Je considère donc que cet argent a été détourné. Tant qu’il ne me dira pas où est passé cet argent, je suis tout à fait libre d’émettre l’hypothèse que cet argent a été détourné. Et je considère d’ailleurs que tous les Sénégalais savent maintenant que cet argent a été détourné. Puisqu’il dépense sans compter. Il ne distribue pas moins de 50 ou 100 millions par jour. Au point que les finances publiques sont aujourd’hui pratiquement renvoyées à 20 ans en arrière’.

Electricité

‘C’est le chaos. Il n’y a plus d’électricité, la majorité des quartiers de Dakar est plongée dans le noir tous les jours. Il n’y a plus de carburant au Sénégal. Pour que la société nationale d’électricité fonctionne, il a fallu des réquisitions des réserves de Total, de Shell et de Mobil. Ce qui n’est jamais arrivé au Sénégal. C’est plutôt arrivé une seule fois, ça n’a duré que 8 jours et le gouvernement a payé.

‘Rien n’est clair dans sa gestion des finances publiques. Il nous fait venir un bateau de gasoil de 9 milliards de francs. Après vérification, on s’est rendu compte que ce gaz n’était pas utilisable. Ce gaz vient du Maroc. Neuf milliards de francs foutus en l’air. S’il avait fait un appel d’offre, cela ne se serait pas produit. Mais il a fait exprès parce qu'il veut faire passer tous les secteurs économiques sous la houlette marocaine. Je suis partisan des relations les meilleures avec le Maroc ; j’ai beaucoup d’amis au Maroc, y compris dans le gouvernement. Mais cette politique qu’il est en train de faire, c’est du trafic, parce qu’on a entreposé là-bas beaucoup de ces prévarications qui ont été faites. Et c’est justement cet argent qu’on rapatrie, qu’on blanchit. Je suis libre de le dire. Je l’ai même dit à l’Assemblée nationale l’autre jour à propos des Ics. La donnée nouvelle pour les finances publiques, c’est que la dette intérieure s’est reconstruite complètement. On avait effacé toute notre dette, sauf la dette intérieure qui vient d’être allégée’.

Franc Cfa

‘J’avoue que sur la question, nous sommes très prudents parce qu’il y a le problème de notre communauté. Il y a des Etats qui n’ont pas de franc Cfa et qui ne sont rattachés à aucune zone monétaire. Il faut encore réfléchir. Nous voulons l’intégration africaine. Le franc Cfa est une forme d’intégration. Il y a des avantages certains pour nos pays et évidemment sur un fond d’exploitation de la part de la France. Mais il n’est pas exclu qu’une réflexion nous amène à sortir de ce cadre d’autant plus qu’au niveau de la Cedeao, il y a un processus d’intégration qui est en cours qui va conduire la seconde zone, réunissant le Ghana, la Guinée, la Sierra Leone, la Gambie, Liberia entre autres, à intégrer le premier groupe. Mais tous les délais qui ont été fixés, ont été balayés.

‘Cependant il faut reconnaître que c’est compliqué. La puissance nigériane y a beaucoup d’intérêts. Je ne suis pas sûr que la France soit pour que le Nigeria devienne le maître de cette région. Et ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire n’est pas étranger à cela’.

Bases militaires françaises

‘C’est dans notre programme que les bases disparaissent. Depuis longtemps, nous avons mené la campagne contre la présence des bases militaires françaises. Mais j’avoue que sur cette question, depuis un certain nombre d’années, l’intérêt de la disparition des bases militaires a baissé. Nous n’avons jamais réussi, pendant toute la période de notre campagne contre les bases françaises, à bénéficier d'un soutien de masse dans la population. C’est compliqué parce que nos rapports avec la France sont particuliers. Ce sont des rapports historiques. Les Ivoiriens décident d’en sortir parce qu’ils ont vu le danger. Ils le disent. C’est pourquoi la question de la présence de la base militaire française est réglée pour l’écrasante majorité de la population. ‘Au Sénégal, nous n’avons pas connu une telle tragédie. Parce qu’aussi, il faut faire des revendications qui rencontrent les préoccupations des populations. Sinon, ce sont des déclamations dans le vide’.

Résistance

‘Elle s’organise tous les jours. Avant-hier, il y a eu un soulèvement dans l’un des principaux quartiers de Dakar pour dire que cela suffit avec l’histoire de l’électricité. Pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique noire, les organisations paysannes ont observé deux heures de grève en bloquant les routes nationales. C’est considérable ! ‘Nous avons lancé des lettres d’invitation à toutes les organisations syndicales, patronales et des organisations paysannes. Nous leur avons proposé des rencontres bilatérales pour voir ce qui est possible de faire ensemble pour mettre un terme le plus rapidement possible à ce désordre et pour donner une perspective, une alternative populaire à la situation dans laquelle Abdoulaye Wade a plongé le pays’.

Programme de la Cpa

‘Nous travaillons sur le programme. Il sera publié le 15 novembre. Pour l’essentiel, nous allons vers un régime parlementaire, en tous cas c’est le choix qui semble se dégager dans nos concertations et dans les contributions faites par les différents partis. C’est donc à peu près sûr que nous opterons pour un régime parlementaire, pour éviter ce qui nous arrive : un homme seul qui décide de tout à la place des citoyens. Il voulait absolument créer une base sociale à partir de son parti, de ses responsables, créée artificiellement à coups de milliards pour assurer la pérennité de son régime. ‘Le programme est nécessaire. Mais il n’est pas suffisant par lui-même. Le plus important, c’est que le programme soit à la fois intériorisé par les hommes et les femmes qu’il concerne et que, par ailleurs, ces hommes et ces femmes le portent. C’est ça la garantie de sa réalisation. En tout cas, l’existence d'un mouvement populaire autour du programme, c’est-à-dire le fait que les gens soient hautement conscients de la portée des différents points du programmes est capital. Cela ne doit pas être l’affaire d’un état-major. Parce que si c’est un état-major qui le porte, il sera très fragile et facilement un charlatan peut le trahir sans conséquence pour lui, mais avec beaucoup de dommages pour tous les hommes et les femmes qui ont nourri une grande espérance dans le programme. Ce sont des situations qui provoquent des difficultés. Dans le cas du Sénégal, une déception de plus sera la perdition de la démocratie pour longtemps.

‘Il faut savoir que la Cpa n’est pas la seule force dans le champ politique. Il faut, dans les toutes les instances, avoir cette conscience dans la tête. Il y a des forces organisées autrement qui sont à l’œuvre. Des forces inconnues dans la société. Parce que cette grave crise stimule dans tous les segments de la société des tentatives de solution. Et malheureusement, très souvent, ces solutions sont des solutions ténébreuses, hasardeuses et dangereuses à la fois pour la démocratie et pour le développement civil et moderne de la société’.

Candidature unique à la présidentielle

‘Pour les législatives, la liste unique est décidée, mais pour la présidentielle, ce n’est pas encore décidé. Mon parti est pour le candidat unique pour la présidentielle. C’est le mandat que les populations nous ont donné en accordant 31 % à la liste du Cpc. Partout dans le pays, à travers toutes les langues du pays, cette question a été claire : nous irons ensemble. On nous disait de rester ensemble ! C’était le cri des populations pour nous donner la chance de battre Abdoulaye Wade et de ne lui laisser aucune chance de brouiller les élections et de se les accaparer, mais surtout de l’empêcher de faire son coup de force qu’il prépare. Et je suis convaincu que beaucoup de Sénégalais pensent comme cela.

‘Mais, encore une fois, on n’en a pas encore discuté au sein de la Cpa. Ce n’est pas que nous n’en discuterons pas. Mais la position de notre parti est la candidature unique de la Cpa parce qu’il ne faut lui donner aucune chance. Et c’est compliqué qu’en même temps, au même moment, au même lieu, l’électeur se dédouble pour dire que nous sommes unitaires par-ci et nous sommes séparés par-là.

‘Nous sommes en train d’accélérer la confection du programme et nous trouverons la solution la meilleure. La multiplicité des candidatures présidentielles au sein de la Cpa est une hypothèse. Mais je suis convaincu que c’est seulement la candidature unique dès le départ qui peut assurer la victoire. Je suis convaincu que pour tous les leaders de la Cpa, qui l’ont prouvé dans toutes nos luttes communes, c’est l’intérêt du Sénégal qui mobilise. Et si bien c’est cela, je ne vois pas en quoi on ne peut pas trouver une candidature unique. Une fois encore, l’essentiel est de savoir si notre lutte commune, c’est pour résoudre les problèmes de quelqu’un ou de quelques-uns ou si c’est pour résoudre les problèmes du Sénégal ? En tout cas, ce que je sais, c’est que les Sénégalais veulent qu’on aille unis aux deux élections’. Nationalité de Jean-Paul Dias

‘C’est un scandale ! Jean-Paul est bien plus Sénégalais que certains de l’entourage d’Abdoualye Wade qui crient sa non sénégalité. C’est un Sénégalais authentique. Je l’ai dit et je l’ai écrit. Et nous avons été les initiateurs du rassemblement qui a été organisé au siège du Parti socialiste.

‘N’importe quelle idée peut frôler la tête d’Abdoulaye Wade. Tout est examiné à l’aune de ses intérêts nombriliques. Sinon comment comprendre qu’Abdoulaye Wade qui a fait de Dias son ministre, le directeur de l’Ipres, puisse se retourner pour dire qu'il n’est pas Sénégalais. C’est une honte qu’on soulève des questions pareilles. Et c’est dangereux parce que cela signifie qu’un de ces quatre matins, les extrémistes qui sont autour de lui diront que Dansokho n’est pas Sénégalais. J’ai de la famille au Mali. Mon grand-père maternel vient du Nord de la Côte d’Ivoire. Qui peut, dans le Soudan occidental, développer des idées pareilles si l’on veut la paix civile ? Vous, vous êtes du Fouta ( Djalon), vous avez de la famille de l’autre côté, vous avez de la famille par là ! L’histoire a fait qu’il y a eu des frontières, mais chacun a sa nationalité dans les frontières héritées de la colonisation. Pourquoi aller chercher ailleurs une nationalité. Ces hommes de son entourage sont assez étroits et veulent nous diriger vers de graves turpitudes’.



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