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Politique

Aminata Mbengue Ndiaye, maire de Louga : Wade peut aller jusqu’à 1000 morts

Par: Ama DIENG (avec Walf Fm) - Wal Fadjri | 21 février, 2012 à 01:02:59 | Lu 21121 Fois | 70 Commentaires

Single Post — Aminata Mbengue Ndiaye, maire de Louga : Wade peut aller jusqu’à 1000 morts

Reçue à la radio Wal Fadjri de Louga, dans le cadre de l’émission ‘Gaanu Dëkk bi’, Mme le maire Aminata Mbengue Ndiaye, par ailleurs responsable nationale des femmes socialistes, n’a pas manqué de revenir sur le ‘coup’ que voulait porter l’actuel ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, contre la victoire du président Abdoulaye Wade en 2000. Tout comme, elle est revenue sur les 50 millions que voulait lui offrir Me Abdoulaye Wade, après qu’elle a participé à la sensibilisation sur la parité et de bien d’autres révélations…

Violence électorale dans le pays

‘Je vous rappelle et je veux que cela soit diffusé au niveau national et international : Lors de l’élection présidentielle de 2000, le ministre Ousmane Ngom, feu Pape Babacar Mbaye, Abdourahim Agne et moi étions les porte-parole du candidat Abdou Diouf. C'est-à-dire qu’on pouvait répondre à la place de notre candidat sur toutes les questions relatives à la campagne d’alors. Quand Abdou Diouf a téléphoné au président Abdoulaye Wade pour le féliciter de sa victoire, alors que Wade lui-même n’en croyait pas à ses yeux, Ousmane Ngom, lorsqu’il a été au courant de cet appel, a été le premier à m’appeler en me disant ceci : ‘Aminata, parle à Abdou Diouf et dis lui que s’il laisse le pays entre les mains de Abdoulaye Wade, il va le déstabiliser complètement. Je vous suggère simplement de bloquer les choses et après, même s’il y a deux ou trois morts, les choses en resteront là’.

C’est Ousmane Ngom qui me l’a dit. Et quand, malgré tout, Abdou Diouf nous a demandé de tenir une conférence de presse avec les porte-parole de notre coalition, j’ai dit à feu Pape Babacar Mbaye d’appeler les autres porte-parole au directoire de campagne du Ps. Mais quand nous avons tenté d’appeler Ousmane Ngom, après l’avoir précisé le but de notre appel, il était devenu injoignable. Quant à Abdourahim Agne, après que feu Pape Babacar Mbaye l’a appelé pour lui rappeler les indications du président Abdou Diouf, Abdourahim Agne lui fit comprendre que les choses ont changé et qu’il fallait revoir ‘l’affaire’. C’est pourquoi, rien ne m’a surpris quand il nous a quittés. Finalement, seuls Pape Babacar Mbaye et moi avions tenu la conférence et Wade l’a suivie jusqu’au bout.

‘En ce temps, j’avais dit aux Sénégalais que vous avez choisi le Sopi (le changement) mais sachez que le changement que vous proposez, Abdou Diouf était de loin meilleur que celui que vous allez vivre. Il y a eu certains qui ont fait croire que des responsables du parti dont moi-même poussaient le président Diouf à bloquer le processus de recensement des votes et de déclarer sa victoire. C’est faux ! C’est bien le ministre Ousmane Ngom qui nous le proposait. Mais, à part lui, il y a une dame qui était dans notre parti et qui est maintenant avec Abdoulaye Wade. Elle aussi m’avait appelé pour me dire la même chose. Je lui ai rétorqué qu’elle ne connaissait pas Abdou Diouf…

Je te donne juste un exemple pour te prouver qu’Abdou Diouf n’est pas un partisan de la violence : Un jour, quelqu’un nous a appelés pour nous indiquer des offrandes que devait faire Abdou Diouf et quand on lui a parlé de cette recommandation, il nous a demandé si ce n’était pas ces féticheurs qui recommandaient des sacrifices humains ? Nous lui avions dit que nous étions des musulmans et que nous n’étions pas dans le secret. C’est dire qu’Abdou Diouf n’a jamais voulu tuer des poules pour des offrandes. L’actuel président ne se gêne pas lui de voir des vies humaines disparaître, car le premier sacrifice qu’il a consenti à faire, c’est avec le bateau Le Joola.

Aujourd’hui, je pense que le président Abdoulaye Wade commence maintenant à avoir peur. Lui qui nous traitait de poltrons. Ce que les jeunes lui ont réservé à Nguéniène, même si on le condamne, devrait lui rappeler son mot d’ordre : ‘Œil pour œil, dent pour dent’. Il devait lui rappeler l’attaque des jeunes libéraux de Rebeuss sur le convoi d’Ousmane Tanor Dieng. Mais je peux jurer sur le Coran que Tanor n’y est pour rien. Il ne savait même pas qu’il allait là-bas à Nguéniène pour faire de la provocation. Comme il dit ‘œil pour œil, dent pour dent’, il doit méditer ce qu’il a dit et comprendre la réaction des jeunes de Nguéniène. Nous, on est des non-violents.’

Abdou Diouf n’a jamais voulu tuer des poules pour des offrandes. L’actuel président ne se gêne pas lui de voir des vies humaines disparaître, car le premier sacrifice qu’il a consenti à faire, c’est avec le bateau Le Joola.

Bilan du président Abdoulaye Wade

‘Le bilan du président Abdoulaye Wade est macabre, car c’est dans son règne qu’il y a eu 1 843 personnes qui ont péri. C’est en ce moment qu’Abdoulaye Wade devait démissionner s’il était quelqu’un de bon sens. C’est pourquoi, j’ai dit à mes camarades que même si 1 000 personnes venaient à mourir, cela ne ferait pas partir Abdoulaye Wade. Il aurait pu également penser à ce qu’il avait dit à Kadhafi. J’étais moi-même gênée, moi qui savais apprécier ses relations avec l’homme. Je rappelle qu’en tant que parlementaire, j’avais fustigé la déclaration de Kadhafi quand il disait que Wade devait rester un président à vie. J’étais seule dans la salle à avoir crié ma désapprobation contre cette déclaration. Qu’il se rappelle aussi de ce qu’il avait dit de Gbagbo, le président ivoirien.

‘Notre vœu, c’est de ne jamais voir un mort. Le président aurait dû avoir la sagesse de partir à temps. Après la présidentielle de 2007, il avait dit que de toute façon il allait mener son deuxième mandat et partir. Mais j’avais dit à mon bureau politique qu’Abdoulaye Wade allait revenir sur sa déclaration, parce qu’il ne se suffirait pas de ce deuxième mandat. Il l’a juste dit en son temps pour calmer le jeu, car tout le monde était ému de cette victoire au premier tour qu’il s’était donné. Donc il voulait simplement nous endormir. Je crois qu’il ne partira pas. C’est ma conviction. Cependant, abandonner les élections n’est pas une bonne chose. On ne commettra plus cette erreur. Même si on continuera à combattre sa candidature. Ce que nous croyons fermement.’

Campagne tronquée de la coalition Bennoo ak Tanor

‘Un candidat ne mène pas à lui seul une campagne. Il est soutenu par ceux qui le soutiennent dans sa candidature et qui croient en son projet de société. Mais un seul candidat qui fait le tour du pays en 21 jours, tout le monde sait que c’est impossible. On est en train de faire le travail à la base. Le candidat se déplace seulement pour que ses militants puissent le voir et l’accueillir dans une certaine démonstration de force. Mais le réel travail de base, ce sont les militants qui le font ( …) Nous avons une stratégie et nous n’allons pas la dévoiler de sitôt. De toute façon, même avec les découpages, Wade ne passera pas cette fois-ci, car nous avons compris son jeu. Parlant de notre parti, je veux que vous sachiez que nous sommes très organisés contrairement à d’autres partis qui s’identifient par une personne.’

Police nationale

‘Ceux qui exercent la violence sur les populations ne sont pas des policiers de profession. Ce sont les anciens calots bleus d’Abdoulaye Wade. Ce sont eux et les nouvelles recrues qui sèment la violence. J’en ai la preuve. Un jour, on était sur l’avenue Albert Sarraut, lors d’une manifestation au cours de laquelle, les leaders comme Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse étaient pris par la police. De retour à la maison du parti, nous nous sommes organisés pour aller voir nos camarades incarcérés dans les différents commissariats. Arrivés à Albert Sarraut, alors que les policiers nous balançaient des bombes lacrymogènes, un inspecteur de police s’est approché de moi et m’a dit : ‘Ma sœur, je te connais bien. Tu es courageuse, mais il faut quitter ces lieux parce que ces gens qui tirent ne sont pas de la police, ce sont des calots bleus’. C’est dire que les vrais policiers ne sont pas d’accord avec ce qui se passe actuellement. S’il y a quelqu’un qu’on doit traiter de fasciste, c’est bien Ousmane Ngom.’

Dialogue national

‘Je pense que le dialogue national peut être possible. Et lui-même, Abdoulaye Wade, sait comment procédait le président Abdou Diouf pour arriver au dialogue. Il y en a certaines organisations de la société civile qui peuvent concilier les positions. Ce sont celles-là qui ne sont pas impliquées dans la bataille pour la démocratie et pour la justice. Moi-même, si je n’étais pas impliquée politiquement, je pourrais bien le faire car j’en ai l’expérience. Il y a aussi des organisations féminines africaines qui peuvent apporter leurs soutiens à ce dialogue. Mais ce sont surtout les chefs religieux de toutes obédiences qui doivent se lever pour mettre fin à la récréation. Qu’ils le fassent de façon ferme ! Ils sont des régulateurs sociaux. C’est pourquoi, ils doivent être équidistants des partis politiques.

Abdou Diouf aussi doit parler. Seulement, s’il se prononce, les gens diront qu’il est partisan. Ceux qui disaient qu’Abdou Diouf était du côté du pouvoir ont tout faux. Je vous rappelle qu’un jour, alors que feu Abdoulaye Diack faisait une déclaration dans la presse pour dire que c’est Abdou Diouf qui lui avait recommandé de quitter le Ps, je m’étais élevée contre une telle déclaration en appelant à la même rédaction de ce journal pour démentir de tels propos. Après avoir lu ma réaction par Internet, le même Abdou Diouf m’a appelée et m’a donnée carte blanche pour que je démente à l’avenir tout autre propos du même genre le concernant. Abdou Diouf ne soutient personne. Mais en tant que secrétaire général de l’Oif, il doit se déclarer. Même si je comprends sa gêne…’

‘Quand on a fini avec la sensibilisation sur la parité, le président Abdoulaye Wade m’a appelée pour que j’intègre son gouvernement. J’ai décliné son offre en lui disant que le combat que je menais, je le faisais avec conviction et que j’étais prête à m’engager pour toute autre action républicaine même devant le refus de mon parti.’

Poste de ministre et les 50 millions offerts par Wade

‘J’avais dit au président que mon engagement pour la parité homme-femme était un engagement de conviction. C’est pourquoi, quand il m’a envoyé une responsable du Pds pour me remettre 50 millions de nos francs, je les ai retournés poliment. Lui-même, le président m’a par la suite dit que c’était juste un soutien par rapport à ce que je fais à la mairie de Louga. Mais, je n’ai pas voulu prendre cet argent comme s’il s’agissait d’un émolument par rapport à un engagement. Et j’avais raison de le refuser, car il y a un journaliste qui, lors d’une discussion avec l’épouse d’Iba Der Thiam, lui avait demandé s’il n’y avait pas des raisons pécuniaires qui pourraient expliquer mon activisme dans le combat pour la parité. Cette dernière lui a rétorqué qu’il n’en était rien ; et que si lui le journaliste me connaissait bien il n’allait pas douter de mon engagement.

Quand on a fini avec la sensibilisation sur la parité, le président Abdoulaye Wade m’a appelée pour que j’intègre son gouvernement. J’ai décliné son offre en lui disant que le combat que je menais, je le faisais avec conviction et que j’étais prête à m’engager pour toute autre action républicaine même devant le refus de mon parti. Il m’a alors demandée de lui proposer une femme de la société civile. Je lui dis : ‘Président, ce sera tout comme. Je veux juste être libre pour mener le combat politique dans lequel je suis depuis des années’. Je vous rappelle ceci : Quand j’allais répondre à l’invitation du président sur la parité, j’étais en compagnie de Tanor et Ndiaye Thioro avec d’autres responsables. Pape Lô, certainement surpris par ma décision d’aller répondre au président, me suggérait de ne pas y aller, car il pourrait tromper… Mais il ne sait pas que je suis une femme de conviction…

‘Je vous donne là une anecdote : Il y a un vieux qui habite la ville de Thiès et qui était très ravi de me voir mener mon combat politique dans le Ps. Un jour, me dit-on, quand il m’a aperçue dans la voiture du président Abdoulaye Wade, il était tombé dans les pommes, croyant que j’avais transhumé. Mais quand on lui a fait remarquer que j’étais toujours au Ps, on m’a dit qu’il s’est senti beaucoup mieux. C’est vous dire qu’il y a des hommes et des femmes d’honneur dans ce pays.’

Auteur: Ama DIENG (avec Walf Fm) - Wal Fadjri

45 Commentaires

Rone66
En Février, 2012 (01:44 AM)
La vache folle est un populiste aux abois qui va chercher les voix au fonds des poubelles... Pas de programme, aucune idée puisque celles qu'il a avancées depuis 40 ans il ne les a pas tenues. Enfin, diviser pour mieux régner c'est sa seule façon de gouverner. EPOUVANTABLE !

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Bien

En Février, 2012 (01:44 AM)

vive wade vive PDS vive la paix arreter de casse notry pays ca coute cher pour le réparer, aller voter est mieux pour vous , Wade sera le président si vous perdez votre temps pour rien <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">

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