La bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des fonds publics, demeurent un problème majeur pour la plupart des pays en développement. Le Sénégal, l'un des pays les plus aidés de l'Afrique, qui engrange des milliards chaque année, s'adonnerait à la face du monde, à un spectacle peu ragoûtant de scandales à répétition, mâtinés de pots-de-vin. Les bailleurs, avec leurs pétrodollars, ont beaucoup investi pour les travaux de réaménagement, d'embellissement et de réhabilitation de la Corniche Ouest. Le lancement des travaux, il y a de cela quelques mois, avait mobilisé toutes lesfranges de la population. « Réalise ce projet, et je dirais à ta maman que tu as bien travaillé », paroles de Me Wade à son fils ; et qui aura retenu l'attention des Sénégalais et du monde tout entier.
L'un des chantiers les plus importants du magistère de Wade, a été très vite entaché par une histoire rocambolesque. Le Président de l'Anoci, non moins fils du président de la République et son directeur exécutif, secrétaire général de la présidence, sont au-devant de la scène. Karim Wade, l'une des autorités de la République , parmi les plus effacées, ne l'est plus, vu le scandale qui bourbouille dans l'agence qu'il pilote. Le Conseil de surveillance de l'Anoci, représenté par les institutions gouvernementales et parlementaires, en plus de la société civile et du Synpics, n'a pas échoué dans une certaine mesure. En effet, la Raddho et le Synpics, ont sonné l'alerte, demandant des enquêtes sur l'affaire Clerstream version Sénégal. L'enrichissement illicite, dont on parle dans les chantiers de l'Anoci, pousse à se demander si le Président Wade en sortira indemne, comme ce fut le cas pour le maire de Thiès ? Les « documents compromettants » du « corbeau », défrayent la chronique à un moment où les travaux n'ont pas réellement démarré. Même s'il est vrai que la lutte risque d'être âpre entre leaders du parti au pouvoir, il demeure aussi évident que les populations demandent que lumière soit faite. En effet, entre le lancement des travaux de la Corniche et la mise en cause d'Abdoulaye Baldé, il n'a pas fallu plusieurs mois d'intervalle. Ce chantier qui, à l'instar de ceux de Thiès, mobilise plusieurs milliards, mérite que l'Assemblée nationale lance une commission d'enquête parlementaire. Mieux, la Division des investigations Criminelles, connue pour sa perspicacité à poursuivre les politiciens et les « détracteurs » du pouvoir, doit faire son entrée en jeu. Toute autorité citée dans l'affaire Clerstream version Sénégal, devrait être entendue, quel que soit son rang. Le seul couac, pourrait être le couplage de deux hommes, qui paraissent puissants. Le premier étant le fils de Wade, le second très proche de la famille dirigeante. Une bombe, qui, même n'ayant pas encore explosé, doit certainement brûler les doigts du Premier des Sénégalais. Complicité entre les deux stars de l'Anoci oblige. Car, si comme le disait Karim, « Baldé est un travailleur », les pots-de-vin, dans lesquels le cadre casamançais est cité, changent carrément la donne. En tout cas, c'est Wade, qui pourrait se trouver face à un dilemme. Qui des ténors du Pds faudrait-il sacrifier ? A qui profiteront les chantiers de la Corniche Ouest ? Qu'adviendra-t-il du jeune « corbeau » ? Qui, pour être le nouvel Idrissa Seck ? Autant de questions qui feraient passer des nuits blanches à tout un gouvernement. Wade dira-t-il à son fils, d'ici quelques mois, « j'ai déjà dit à ta maman que tu as bien travaillé » ?
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