Les Dias se sont réveillés hier dans la douleur avec l’invasion de leur domicile par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Vers les coups de 6h 10 du matin, les limiers de la Dic sont venu cueillir le leader du Bloc des centristes Gaïné (Bcg). Dans sa maison située à la sicap Baobab, le sentiment de désolation est le mieux partagé.
La rue qui mène a la maison des Dias sis au quartier Baobab ressemble à une des ruelles désertes de la Côte d’Ivoire en pleine couvre feu, raconte une des voisine de ladite famille, témoin des faits qui se sont déroulés sur les coups de 6 h 10 du matin. «Tel un commando à la recherche d’un individu très dangereux pour la sécurité publique, les limiers de la Dic, une cinquantaine d’éléments, ont mis en quarantaine pendant plus de deux heures tout le quartier de la Sicap Baobab.» Ameutant du coup le voisinage et les badauds passants. En effet, les policiers ont interdit toute circulation pendant un bon bout de temps, apprend-on sur les lieux quelques heures après le passage des forces de l’ordre. Et les riverains n’ont pas osé pointer le nez dehors, tellement ils etaient «inquiets» de cette descente digne d’un western américain. Mme Dias raconte : «Vers 6 h10 du matin, la police a sonné et lorsque je suis partie pour ouvrir, ils nous ont assigné l’ordre d’ouvrir la porte, je suis venue en informer mon mari qui n’etait pas habillé. Et le temps qu’il mette ses habits, ils ont défoncé la porte et du coup, ils sont entrés dans notre chambre à coucher pour cueillir mon mari à demi nu.»
L’arrestation est intervenue dans la pénombre de l’aube, car les Dias, à ce moment-là, étaient victimes, comme beaucoup d’autres, de coupures intempestives d’électricité. Mme Dias décrit ce moment de l’arrestation de son mari avec beaucoup d’émotion. «Au moment où les policiers défoncent la porte, ils ont cru que c’était mon mari qui ouvrait. Alors c’est moi qui étais servie à sa place en recevant des coups de matraque sur la face et puis je me suis blessée au bras.»
Vers 9 heures, la désolation était encore visible dans la concession. Une porte cassée et un des pans du mur de l’intérieur qui donne sur la cour est écrasé. On aurait dit qu’un ouragan était de passage dans cette maison. Quelques parents et amis de la famille étaient déjà sur les lieux pour s’enquérir de la situation.
C’est alors que Barthélemy Dias fait son entrée dans la demeure familiale, accompagné de quelques amis. Sur son visage, l’énervement et la colère des mauvais jours. Interrogé sur sa fuite supposée ou réelle qui aurait conduit son père dans les mailles de la Dic en lieu et place de sa personne, il répond de façon ferme et catégorique. «Les gens qui me connaissent savent que je ne suis pas un poltron. Si leurs services de renseignement faisaient bien leur boulot, ils auraient dû savoir que j’étais en boîte de nuit, hier pendant toute la soirée, et au restaurant avec des amis qui sont venus en vacances.»
Par ailleurs, poursuit ce dernier, «je veux que le peuple sénégalais sache que ce qui s’est passé aujourd’hui chez moi est inadmissible. Le procureur Lamine Coulibaly est indigne d’incarner la Justice sénégalaise, c’est une honte pour la Justice de la même façon que Abdoulaye Wade est une honte pour le Sénégal». Et de poursuivre : «Je dis que le Président Wade manipule la Justice et la police de ce pays, je pèse mes mots et je n’enlève absolument rien du tout, le Sénégal n’est même pas une monarchie, car dans les monarchies, il y a un minimum de démocratie. Notre pays est en train de devenir une dictature et nous ne l’accepterons pas.»
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