Assane Ba sur la démarche d’Oumar Sarr et Cie : «Des sanctions vont être prises»

La réponse ne s’est pas fait attendre, suite à la sortie d’Oumar Sarr et Cie qui viennent d’engager la résistance dans les flancs du Pds. Le chargé de la mobilisation et de la propagande du Pds, Assane Ba, annonce des sanctions contre les frondeurs.  Entretien !

Oumar Sarr et Cie viennent de lancer le courant de pensée l’Alliance Suqqali Soppi dans les flancs du Pds. Quelle lecture vous en faites en tant que charge de la propagande du Pds ?

Je considère, d’abord, que c’est enfantin ce qu’ils ont fait. Ils ont manqué de courage véritablement, puisqu’ils ont, d’abord, illustré leur document par la photo du Président Abdoulaye Wade. Ils ont changé les signes du parti. Ensuite, ils ont changé nos symboles, ils ont mis : Liberté, solidarité, démocratie. Alors que chez nous, c’est la dignité, la justice et la fraternité.

Donc, il leur manque du courage, parce qu’ils n’osent pas aller seuls. Il faudrait que ces gens-là puissent s’assumer. Le parti ne tolère pas des courants de pensée, pour le moment. Cela n’existe pas dans nos statuts.

Pourtant, en 2012, Serigne Mbacké Ndiaye avait lancé le courant de pensée Kolleré…

Non ! Serigne Mbacké Ndiaye était sorti du parti depuis très longtemps. Lorsqu’il lançait son courant de pensée, il n’était plus dans le parti. En ce moment, il était recruté par feu Mamadou Diop à la mairie de Dakar. Jamais un courant de pensée contraire à l’idéologie et à la démarche du parti n’a été reconnu. Le parti ne reconnait pas encore les courants de pensée. Ça, c’est d’un. De deux, c’est qu’ils sont en train de faire du fractionnisme et que les textes du parti ne sauraient accepter. La direction du Pds ne saurait accepter qu’il y ait du fractionnisme dans le parti.

En vérité, se regrouper en conglomérat comme cela et dire que ‘’nous allons nous constituer comme un courant de pensée en appelant les militants et les responsables dans les fédérations, dans les sections, dans les secteurs, dans la diaspora’’, c’est vraiment créer un conflit. Quand il y a conflit dans le parti, ces conflits sont déférés à la commission de discipline. C’est l’organe qui gère ces activités fractionnistes. Forcément, des sanctions vont être prises par rapport à cela.  

Donc, ils seront sanctionnés ?

Bon, je ne le dis pas ! Je ne peux pas parler au nom du parti, présentement. Mais je vous dis ce que j’en sais. Ce qui est tolérable dans le parti et ce que les textes du parti disent, parce que les statuts et le règlement intérieur du parti constituent, pour nous, ce qu’on appelle le code pénal. C’est comme le code pénal, quand les gens commettent des infractions, ils sont passibles de poursuites.

Eux aussi accusent le secrétaire général national Abdoulaye Wade d’avoir outrepassé ses prérogatives. Selon eux, sa décision de reformer le Sen est «entaché d’irrégularités», en ce sens qu’entre deux congrès, il n’y a que le Comité directeur qui est habilité à prendre des décisions. Qu’en est-il ?

Ils se trompent. Le Secrétariat général national est un organe du parti. Les textes du parti confèrent au secrétaire général national du parti la prérogative de prendre des mesures exceptionnelles entre deux congrès, pour la gestion du parti en tout temps et en tout lieu. Je m’étonne d’ailleurs que mon frère Amadou Sall, qui est quand-même un grand juriste, ne puisse pas leur dire que ce n’est pas du tout comme cela. Quand même, nous qui sommes depuis très longtemps dans le parti, maîtrisons les textes de notre parti. Vous savez, ça, c’est un faux débat.

C’est archi-faux de dire que le Président Abdoulaye Wade a outrepassé ses prérogatives. Les articles 21 à 24 sont très clairs. Qu’ils nous parlent de collège de secrétaires généraux, ils sont en train de dire que c’est contraire aux textes. Mais c’est faux ! Dans aucun article, entre les articles 21 à 24, il n’est fixé le nombre de secrétaires généraux que le secrétaire général doit prendre.

Il est simplement dit : ‘’Le secrétaire général national peut nommer des secrétaires généraux adjoints’’, sans déterminer le nombre. Il peut en nommer 40  ou 100. C’est comme quand le président de la République forme un gouvernement, il n’est écrit nulle part dans la Constitution qu’un gouvernement est constitué de 20 ou de 40 ministres.  

Ensuite, je pense que le parti ne va pas tolérer quand même que des membres, fussent-ils influents dans le parti, faire ce qu’ils veulent dans les structures du parti. Quiconque contrevient aux statuts et règlement intérieur du parti sera déféré à la commission de discipline. Je pense qu’ils doivent revenir à la maison du père et qu’ils s’excusent.

Autant ils disent ne pas vouloir d’histoire, autant nous aussi on ne veut pas d’histoire. Nous leur demandons de ne pas exagérer. Je pense que s’il y a une décision, on doit se soumettre ou se démettre. Nous n’accepterons pas qu’ils fassent le tour des sections pour nuire. Et je dois dire qu’aucun parti ne se porte mieux que le Pds.

Oumar Sarr a fait une grave révélation sur la libération de Karim Wade, disant que ce dernier ne s’était pas opposé à la grâce présidentielle. Qu’en est-il réellement ?

Je ne peux pas confirmer encore moins infirmer, parce qu’Oumar Sarr était un cadre émérite de notre parti. Il était à des positions où il pouvait rencontrer le candidat Karim Wade à Rebeuss. Je pense qu’il a sorti des éléments qu’il aurait dû garder. Je pense que Karim Wade aura les éléments d’appréciation et apportera la réponse adéquate.