Les auditeurs du fichier électoral, membres de l’opposition déclarent avoir décelé plusieurs cas de «doublons» en plus des « autres imperfections » qu’ils soumettront, assurent-ils à l’opinion sous peu, dans les tablettes de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) du ministère de l’Intérieur. Selon eux, l’existence de ces doublons remet en cause la fiabilité du système bio-métrique utilisé.
4.917.160 Sénégalais, assure-t-on à la Daf, se sont inscrits sur les listes électorales, s’octroyant du coup, une nouvelle pièce d’identité numérisée. 137.338 d’entre eux, vivent à l’étranger, tandis que les militaires et paramilitaires qui obtiennent ainsi pour la première fois, une carte d’électeur, sont au nombre de 23.479 dans le fichier. Combien sont-ils à s’être inscrit doublement dans ce fichier ? Si la refonte totale du fichier électoral sur la base d’une carte numérisée a entraîné un taux record d’inscription, certainement à cause de la carte d’identité nationale dont bénéficie tout inscrit, sa fiabilité pose en effet problème, selon les auditeurs de l’opposition.
Au regard des résultats de leur inspection, plusieurs cas de doublons ont été décelés. Un exemple illustratif : le nommé Mbaye. W. né le 24 avril 1964 à Dakar, habitant à Mbode 1 Qt Samba Ane Guédiawaye et journalier dans une de ses cartes d’électeurs, devient Mambaye W dans l’autre, habite au 282 Mbodj Guédiawaye, et est né le 15 juin 1967 à Yembeul et devient un ouvrier. Une seule et même personne, que les auditeurs ont pu vérifier physiquement, disent-ils. Un cas qui est loin d’être isolé, déclarent-ils.
Pour ces auditeurs, qui affirment avoir été sevrés de la possibilité d’examiner le fichier des empreintes digitales par le ministère de l’Intérieur qui a argué des questions de sécurité nationale pour ne pas accéder à leur demande, «le fait de trouver un seul doublon remet en cause tout le système bio métrique qu’on dit avoir utilisé pour l’établissement de ce fichier électoral. En effet, il n’existe pas au monde, deux personnes ayant les mêmes empreintes digitales. Par conséquent, l’ordinateur aurait dû rejeter toute double inscription, même si l’individu change d’état civil. Ce n’est assurément pas le cas. Ce qui veut dire que le système bio métrique utilisé n’est pas fiable et cela pose le problème de toute la refonte du fichier électoral, malgré le fait que cette refonte ait coûté près de 24 milliards de Fcfa».
Nous avons cherché à joindre le Daf hier, en vain pour avoir sa version, qu’il ne tardera certainement pas à fournir à l’opinion, d’autant plus que les experts de l’opposition tiennent aujourd’hui, un point de presse pour exposer au public, leurs découvertes, récriminations et recommandations.
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