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Politique

BECAYE DIOP, MINISTRE DE L’INTERIEUR, MAIRE DE KOLDA : « Je ne suis pas un tricheur...»

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BECAYE DIOP, MINISTRE DE L’INTERIEUR, MAIRE DE KOLDA : « Je ne suis pas un tricheur...»

KOLDA - Les inquiétudes de l'opposition par rapport à la présidentielle de 2012 ne sont pas fondées, à en croire Bécaye Diop, ministre d'État, ministre de l'Intérieur. Je ne suis pas un tricheur. Ni dans mes relations, ni dans mes rapports humains, ni dans ma façon de faire»», assène le maire de Kolda. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, hier, en marge de la cérémonie de pose de la première pierre du complexe frigorifique de la capitale du Fouladou, M. Diop aborde, entre autres questions, ses relations avec Me Wade et sa famille.

L'opposition réunie dans Bennoo Siggil Senegaal suspecte fortement le régime de préparer une mascarade électorale en 2012...

Tous ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un tricheur. Ni dans mes relations, ni dans mes rapports humains, ni dans ma façon de faire. Je ne sais pas tricher. Le président de la République m'a donné des instructions claires. Il veut un scrutin libre, transparent et démocratique. A partir de ce moment, et compte tenu de la situation que nous avons au niveau du fichier, au niveau de la façon de procéder pour les élections au Sénégal, comment voyez-vous une tricherie possible ? Parce que moi, je n'en vois pas. Maintenant, si vous avez la ficelle, vous pouvez toujours me l'indiquer. Pour le moment, moi, je ne vois pas comment tricher. Et c'est normal que l'opposition parle de tricherie. Dans n'importe quel pays, quel que soit le niveau de démocratie de ce pays-là, le perdant parlera de tricherie. N'oubliez pas l'élection de Bush. On a parlé de tricherie. Mais, il faut bien que le vaincu trouve quelque chose à dire à ses adversaires et à ses militants. En 1983, en 1993, en 1998, pendant que la presse et l'homme de la rue disaient : « Le Pds a gagné» ceux qui parlent aujourd'hui et qui étaient au pouvoir à l'époque disaient : «Le Ps a gagné. Un point. Stop. C'est terminé». Aujourd'hui, il est impossible de parler de tricherie au Sénégal. Maintenant, les gens, je ne peux pas leur dire : «N'en parlez pas».

Et l'audit du fichier dans tout cela ?

On va vers l'audit du fichier électoral. Les délégués de l'Union européenne sont sur place. Si j'envisageais de tricher, vous pensez que j'allais leur laisser le fichier électoral à Dakar et venir à Kolda. Vous pensez à ça ? S'il y avait quelque chose à cacher, je n'aurais pas quitter Dakar. Je serais resté. Je n'assisterai même pas aux travaux. Je les laisse faire leur travail. C'est parce que je sais qu'il n'y a pas de tricherie. Il n'y a rien de louche. Vous pouvez être tranquille sur ce plan-là. Je vais appliquer les instructions du chef de l'État vaille que vaille. Mais, je ne peux enpêcher qu’on me jette l’anathème. Je suis sénégalais de souche. Je me battrai pour que cette démocratie-là que le président de la République est en train de promouvoir tous les jours au Sénégal soit respectée. Et par les Sénégalais et par l’extérieur. ­

En tant que Secrétaire général de la Fédération départementale. Pds de Kolda, quel est l'objectif que vous vous êtes assigné pour les besoins de la prochaine présidentielle ?

Je n'assiste pas à une campagne électorale, mais les responsables sont là. Je donne des instructions et ils se battent pour atteindre l'objectif. Moi, comme tout responsable politique, je me fixe un objectif pour mon candidat. Je souhaite que nous gagnions même à 99%. Pourquoi pas ? Mais, pour ça, il va falloir se battre, être très présent sur le terrain, continuer le travail qui est en train de se faire depuis plusieurs années, contribuer à mailler, continuer à rencontrer les militants, à connaître leurs problèmes, à chercher à solutionner les problèmes. C'est ça qui est important.

Mais la section locale de Bennoo Siggil Senegaal clame avoir puisé dans vos eaux...

On parle de puiser dans le vivier du Pds. Mais, vous savez, un puits qui n'a pas d'eau, on n'y puise pas. Est-ce que puiser dans la mer dérange la mer ? Beaucoup de gens viennent de nous rejoindre. Vous pouvez leur parler. Moi, je ne fais pas du cinéma. Moi, je suis un homme très concret. Je fais toujours la différence entre l'électeur et le militant. Mais, comme le dit le président de la République : « Li ci kanam rawuli bët». Je sais que le groupe politique qui est là à Kolda est performant. Et ça me suffit. Maintenant, j'ai des objectifs en tant que responsable de la Fédération Pds de Kolda. Mais, je m'arrête à mes objectifs. Le ministre de l'intérieur que je suis ne viendra pas en campagne électorale. Et ils le savent. Depuis le jour où on m'a nommé ministre de l'Intérieur, je les ai préparés à ça. Je leur ai dit : « Préparez-vous à vous battre. Il faut que mon absence ne se fasse pas sentir ». Maintenant qu’on me demande de ne pas parler à Samba ou Demba, ça, c’est impossible, et ce n’est pas démocratique. Quoi qu’on puisse dire, je suis encore le maire de Kolda.

Les Sénégalais souffrent depuis plusieurs mois de la non délivrance des cartes nationales d'identité. À quand la fin de leur supplice ?

À partir de la semaine prochaine, il y aura des cartes d'identité à suffisance. Inchallah.

Tous les ministres de l'intérieur qui vous ont précédé étaient impliqués dans le processus de paix en Casamance. Mais, vous, on ne vous sent pas trop dans ce dossier...

Je pense que la paix est possible et que nous allons vers la paix. Mais, je ne veux pas trop m'étendre là-dessus, compte tenu du fait qu'il y a un certain travail qui est en train de se faire.

Quelles sont vos relations avec le président Wade et sa famille ?

Quels sont les rapports entre un père et son fils ? Si vous connaissez les rapports qu'il y a entre un père et un fils, c'est que vous connaissez les rapports qu'il y a entre le président Wade et moi. Karim, c'est mon jeune frère et mon ami. Tout va bien entre lui et moi. Il n'y a aucun problème entre nous, parce que c'est un garçon qui a beaucoup de respect pour moi et beaucoup d'estime. Avec moi, il agit comme un jeune frère doit agir avec son frère aîné.

Que pensez-vous de l'instauration au Sénégal de la parité intégrale ?

Je crois d'abord que c'est une grande première dans le monde et qu'il faut l'appliquer. En tout cas, à Kolda, les femmes sont aussi bien responsabilisées que les hommes. La parité absolue hommes femmes est une excellente chose.

Dans l'affaire de l'agression des journalistes Kambel Dieng et Karamokho Thioune, des éléments de la Brigade d'intervention polyvalente (Bip) ont été entendus et inculpés. Quel com­mentaire en faites-vous ?

Le dossier était pendant au niveau de la justice, je n'ai rien à dire là-dessus.



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