Fin d’une journée de scrutin au Bénin pour le premier tour de l’élection présidentielle. Le dépouillement est presque déjà terminé. Il avait commencé dès la fermeture des bureaux de vote et l'issue de ce scrutin est particulièrement indécise puisque le chef de l’Etat sortant, Thomas Boni Yayi, a décidé de se retirer au terme de ses deux mandats, conformément à la Constitution. Et malgré des soucis d’organisation dus à un important retard dans la distribution des cartes d’électeur, ce scrutin s’est déroulé dans une ambiance apaisée.
Les Béninois ont voté dans le calme alors que de nombreux candidats, la Commission électorale (Céna), la société civile et la population redoutaient des tensions, voire pire, à cause des nombreux problèmes de cartes d’électeurs. La décision prise tard samedi soir par la Céna autorisant l’utilisation de l’ancienne et de la nouvelle carte dans les dix départements où cette nouvelle carte était soit disponible soit en cours de distribution a sûrement apaisé les esprits des électeurs qui ne l’avaient pas encore reçue. Dans l’ensemble donc le scrutin s’est bien passé.
Dans les couacs concernant l’organisation, on note principalement des retards à l’ouverture des bureaux de vote. En général, ces retards ne sont pas allés au-delà d’une heure. On a aussi signalé des refoulements d’électeurs qui voulaient voter avec la carte de 2015. Une situation qui est le résultat d’un manque d’information des agents électoraux. La société civile a été informée d’une tentative de corruption par un député dans une ville du nord du pays.
Le dépouillement est quasiment terminé dans la plupart des bureaux de vote. Beaucoup de vigilance ce soir. Ce dépouillement public comme le veut la loi a généralement commencé dès 16h sous l’œil attentif de plusieurs observateurs. Dans une école de Cotonou par exemple où s’est rendu RFI, il y avait des représentants des principaux candidats, deux observateurs de la Cour constitutionnelle.
Des électeurs attentifs et vigilants
De nombreux électeurs sont venus assister à cette opération toujours délicate. Ils se massaient aux fenêtres pour vérifier si tout se passait dans les règles et si chaque voix était bien comptabilisée et si on n’invalidait pas des bulletins sans raison. Beaucoup prenaient des photos avec leurs téléphones portables. Garantissant plus encore la transparence du scrutin
Et alors que la journée s’est déroulée dans le calme, la tension est montée d’un cran lors de ce dépouillement. Il y avait un peu d’électricité dans l’air en raison de la vigilance de ces électeurs. Mais l’opération est allée à son terme et chacun est reparti plutôt rassuré et satisfait. Pour le moment, il est encore impossible de donner un taux de participation. Les premières tendances commencent à circuler sur les réseaux sociaux.
A l'issue de cette journée de vote, le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna), Emmanuel Tiando, a tenu à saluer « la maturité politique » du peuple béninois. « Je voudrais d’adresser à tous les béninois nos sincères félicitations. (...) Le vote s’est déroulé dans l’ensemble dans la paix et la fraternité. Il n’y a pas eu d’incident majeur », a-t-il déclaré. Un soulagement partagé aussi par la société civile.
Il y a eu plus de peur que de mal, parce que nous avons entamé le processus avec beaucoup de difficultés. Nous avons craint vraiment des débordements, de la violence, des résistances mais finalement le peuple béninois a montré une fois encore qu'il était capable de trouver malgré les difficultés des portes de sortie, de montrer sa maturité.
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