Brouille entre Macky et Baldé sur fond de guerre de succession à Wade Au début était l’affaire du corbeau

Malgré «l’estime» qu’ils déclarent se vouer réciproquement, Macky Sall et Abdoulaye Baldé sont engagés dans un duel feutré qui peut, à tout moment, dégénérer en une confrontation fratricide. Et pour cause, leurs partisans respectifs s’envoient des piques qui laissent présager un «mortal combat» entre les deux hommes. Dont les causes de l’animosité remontent à l’affaire dite du corbeau...

La brusque montée d’adrénaline entre le Premier ministre et le directeur exécutif de l’Anoci n’a rien de surprenant, si l’on considère les relations d’attirance-répulsion qui ont toujours existé entre eux. Surtout depuis l’éclatement en mai 2006, du «scandale» des chantiers de la corniche ouest. A l’époque, des proches du directeur exécutif de l’Anoci avaient pointé un doit accusateur à l’endroit de Souleymane Ndéné Ndiaye et Macky Sall, soupçonnés d’avoir monté le jeune corbeau. Des accusations réfutées avec énergie par les mis en cause, contre Abdoulaye Baldé. Mais, sur un ton assez diplomatique, le secrétaire général de la Présidence de la République avait déclaré n’avoir pas eu la preuve d’un complot ourdi par son «ami» Macky. Le directeur exécutif de l’Anoci avait toutefois dit détenir les preuves d’une cabale montée contre lui. Qu’à cela ne tienne, ses proches n’ont jamais douté de la «mauvaise volonté et de la jalousie du Premier ministre qui voulait briser la carrière du jeune cadre Baldé». Et aujourd’hui, ce sont les mêmes jeunes «baldéistes» de Ziguinchor qui reviennent à la charge. Non contents de réclamer l’investiture de Karim pour les élections de 2012, ils fusillent «l’incompétence» du successeur de Idrissa Seck.

Macky ne répondra pas aux attaques

Le moins que l’on puisse dire est que les salves des partisans de Baldé contre le Premier ministre font mal à la Primature. Un conseiller de Macky Sall avoue son incompréhension et sa surprise face à de telles attaques. «Mais je peux vous assurer que le Pm ne répondra à aucune provocation ou attaque», promet-il. Avant de souligner que son mentor se contente du satisfecit que le président de la République lui a décerné au lendemain de sa victoire. Refusant de se prononcer sur le comportement des jeunes «baldéistes», il précise que le directeur exécutif de l’Anoci, ne peut rien reprocher au Premier ministre «qui a un bilan très satisfaisant». Concernant le débat sur la succession de Wade, le conseiller de Macky Sall lance : «Constitutionnellement, religieusement et moralement, il est malsain d’en parler, alors que Me Wade est là pour travailler encore pour le Sénégal». Une position qui ne met pas le Premier à l’abri des «snipers» qui veulent l’écarter de la succession du «vieux».