Candidat indépendant à la présidentielle de 2007Me Mame Adama Guèye met sur pied le mouvement « Selal »

Face à la presse hier, l’ancien coordonnateur du Forum civil, Me Mame Adama Guèye, a officialisé sa candidature à la présidentielle de 2007. « Selal » est le nom du mouvement qu’il a mis sur pied pour solliciter le suffrage des Sénégalais.Pour « impulser une dynamique citoyenne qui puisse catalyser le courant d’insatisfaction qui traverse le pays et de créer les conditions politiques pour que le pays soit bien gouverné », Me Mame Adama Guèye, ancien coordonnateur du Forum civil, section sénégalaise de Transparency international, va briguer le suffrage des Sénégalais à l’élection présidentielle de février 2007 comme candidat indépendant. Et pour cela, il a mis sur pied un mouvement dénommé « Selal ».

Il explique qu’« après six ans de gouvernement d’alternance, c’est la déception qui prédomine ». Le candidat indépendant reste convaincu que « l’espoir né de l’alternance a fait place à la désillusion et le pays est confronté à une véritable crise de perspectives ». Me Mame Adama Guèye souhaite que « le pays soit gouverné autrement ». Dans ce dessein, il compte se fonder sur une dynamique citoyenne transversale qui pourrait « reposer sur les fondamentaux qui constituent, entre autres, la normalité républicaine, la restauration de la crédibilité de la justice, l’effectivité de l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs et la bonne gouvernance. Mais aussi la refondation de la démocratie dans ses déclinaisons politique, économique politique et sociale ». Le chef de file du mouvement « Selal » est d’avis qu’ « une implication massive des citoyens dans le mouvement permettra de construire un projet politique de transformation sociale au bénéfice effectif et exclusif des citoyens, qui sont en attente de vérité et d’équité et qui exigent la prévalence des principes d’éthique, de transparence et d’intégrité, la réduction drastique du train de vie de l’Etat et l’égalité des citoyens et la justice sociale ». Car le tableau que le candidat à la présidentielle peint du Sénégal est sombre. « Faute d’une vision politique fondée sur l’éthique, l’alternative attendue ne s’est pas opérée. Les pratiques qui ont valu au précédent régime d’être sanctionné par les Sénégalais ont persisté et se sont mêmes aggravées du fait d’une mal gouvernance avérée ». Pour preuve, dit-il, « les scandales se succèdent, couverts du voile de l’impunité. La corruption, la concussion et la non-transparence prospèrent plus que jamais et continuent de miner les bases de fonctionnement du système économique déstabilisé par un affairisme débridé. En violation flagrante des principes de neutralité inhérente à la fonction d’arbitre du jeu économique dévolu à l’Etat, nombre d’autorités étatiques jouent le double jeu d’arbitre et de compétiteur. Dès lors, tout investissement aujourd’hui est voué à l’échec ». Me Guèye soutient en outre que « sous l’effet conjugué de pressions multiformes et de la corruption, la Justice ne joue pas de manière satisfaisante le rôle essentiel de régulation sociale, politique, qui lui est assignée ». Avant de se dire convaincu qu’« aujourd’hui, il est avéré que l’Etat, qui est en situation de dysfonctionnement structurel, se trouve dans l’incapacité flagrante de satisfaire correctement le droit des citoyens à l’éducation, à la santé alimentaire ». Pourtant, manque-t-il de s’étrangler, « peu respectueux de la souffrance des citoyens, le pouvoir se permet même de soutenir, sans craindre le ridicule, que le pays marche très bien ». Alors que, dit-il, « le Sénégal perd ses forces vives qui n’ont plus foi en leur pays ». C’est pourquoi il urge, selon Me Mame Adama Guèye, de « ressusciter l’espoir pour construire l’avenir avec notre jeunesse ».