Candidature de l’opposition : Cheikh Bamba Dièye se positionne : Benno se fait hara-kiri avec le ticket Tanor- Macky

Après plusieurs tergiversations, la Coalition Benno, sans doute pressée par le temps et inquiétée par les importants jalons que son adversaire, le candidat Wade, a posés en direction de 2012, entend présenter le ticket Tanor-Macky. Un geste suicidaire, tant ce duo a trop peu de chances de ravir la vedette à son adversaire. Pourtant, Bennoo serait prête à s’engouffrer au fond de ce précipice, malgré les velléités d’autres prétendants comme Cheikh Bamba Dièye, à porter sa candidature.

Selon toute vraisemblance, la question de la candidature de la Coalition Benno Siggil Sénégal va faire l’objet d’un compromis qui va mettre en selle Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste et Mack Sall de l’Apr. Ainsi donc, après plusieurs mois de tergiversations sur cette question qui avait fini par fragiliser davantage l’unité de façade au sein de cette coalition hétéroclite, l’opposition joue son va-tout. Dans sa stratégie, la pluralité de candidatures doit être limitée à deux. 

Déjà, celle de Macky Sall, envers et contre toute discipline de groupe au sein de Benno, a été confirmée depuis belle lurette du côté de l’Apr. Les nombreuses hésitations de la coalition ont porté l’opinion à comprendre que la problématique de la candidature était une question qui fâche, plus qu’elle n’unit les leaders assoiffés de pouvoir au sein de Benno. 

La guerre larvée qu’ils se sont livrés des mois durant, avait fini par étaler au grand jour leurs divergences et leur appétit insatiable du pouvoir. L’on se rappelle des entrevues nocturnes qu’Abdoulaye Bathily de la Ld avait initiées aussi bien du côté de Moustapha Niasse que du côté de Tanior Dieng, pour se positionner en vue d’obtenir le poste de Premier ministre au cas où l’un de ces deux leaders, promu candidat unique de Benno, remporterait la présidentielle de 2012. Préoccupé qu’il était, lui Bathily, d’une disposition des conclusions de leurs assises nationales qui ramène l’essentiel des pouvoirs de l’exécutif entre les mains du Premier ministre. 

Une manière d’avouer une impopularité chronique de la part d’Abdoulaye Bathily, qui avec ses maigres scores lors des derniers scrutins (à peine 2% en 2007), savait pertinemment qu’il représente le tocard au sein de Bennoo. Dans tous les cas, le leader de la Ld aurait bien réussi son coup si Talla Sylla n’avait pas éventé son complot. D’ailleurs, devant les comportements irresponsables des leaders de Benno qui ne voyaient que leurs intérêts personnels relativement à la candidature de l’opposition, Talla Sylla avait boudé ce cénacle, avant d’être à nouveau démarché. 

Cheikh Bamba Dièye du Fsd/Bj également, sans doute excédé par la propension de leaders comme Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et Moustapha Niasse à se considérer comme indispensables dans ce pays, les avait tous démystifiés, reconnaissant que la dimension de Me Wade les dépassait tous. C’était au cours d’une émission radio télévisée. Le maire de St Louis qui a toutefois, affirmé hier, au cours de l’émission ‘’Opinion’’ de Walfadjri, qu’il se sentait le plus à même de porter la candidature de l’opposition dite significative, en 2012. 

Benno qui a donc montré tous les signes cliniques d’une déchéance, a eu la preuve de sa perte de vitesse, à l’occasion de la dernière marche nationale qu’elle a organisée et qui n’avait pas pu réunir plus de 1000 sympathisants. Alors, en fins stratèges, les leaders de cette Coalition hétéroclite veulent limiter les dégâts, en initiant le principe de la double candidature avec le ticket Tanor - Macky. Mais les leaders de Benno semblent oublier que Tanor n’avait engrangé que 13,56% des voix des Sénégalais. Un score qui risque d’être fortement revu à la baisse, en 2012. 

Parce que d’abord, en politique, les vérités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui. Moustapha Niasse qui avait fait un score de 17% en 2000 avant de tomber à un peu plus de 5% en 2007, sait bien ce que cela veut dire. Mais en plus, le secrétaire général du Ps, n’a jamais été autant contesté dans son propre camp. Les velléités d’organiser des primaires dans la maison verte, entretenues par Aïssata Tall Sall ne se sont pas encore dissipées. 

Ousmane Tanor Dieng a écorné davantage son image en soutenant dernièrement Laurent Gbagbo, le président ivoirien qui refuse de céder son fauteuil à Ouattara ; alors que l’opinion internationale est unanime à reconnaître sa défaite. Quant à Macky Sall, on ne dira jamais assez qu’il est très mal placé pour s’opposer à Wade en 2012, parce que comptable du bilan de l’alternance depuis 2000, en ayant occupé les fonctions stratégiques de Premier ministre et de celui de l’Assemblée nationale. Beaucoup de Sénégalais ne voient déjà en sa probable candidature qu’un projet de vengeance qu’il cherche à assouvir à tout prix, plutôt qu’un alternatif crédible au régime libéral. 

Autant dire donc que ces deux chevaux que Bennoo s’apprête à aligner sur la ligne de départ 2012, sont loin de figurer parmi les favoris de cette prochaine course.