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Politique

Casamance : Wade choisit le black-out

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Casamance : Wade choisit le black-out

Dans son adresse de fin d’année à la nation, le président Abdoulaye Wade a délibérément choisi d’évacuer la situation en Casamance marquée, pourtant, cette dernière semaine par de violents combats entre l’armée sénégalaise et des éléments du Mfdc. Une attitude qui suscite bien des interrogations sur sa volonté de résoudre ce conflit, l’un des plus vieux en Afrique. 

 

Les interrogations sur la réelle volonté politique des autorités sénégalaises de résoudre le conflit casamançais sont montées d’un cran après le discours de fin d’année du chef de l’Etat. Au moment où la situation s’embrase dans le sud du pays avec des affrontements d’une rare violence entre des éléments du Mfdc et les forces armées sénégalaises occasionnant la mort de 8 militaires sénégalais, le président Abdoulaye Wade a semblé opter pour une stratégie pour le moins claire : le pourrissement. Une option qui expliquerait peut-être l’absence de dialogue sérieux entre l’Etat du Sénégal et le Mfdc depuis les accords de Foundiougne. Le chef de l’Etat, dans son discours, s’est contenté d’annoncer une poursuite des négociations avec le Mfdc sans en donner les termes de référence ni la date de la tenue de ces négociations. Même pas un mot de condoléances aux familles des différentes victimes encore moins un appel à la sécurisation des frontières dont la porosité reste un des cocktails qui rendent explosif cette crise armée qui s’empare du sud du pays depuis 1982.

La Casamance méritait une large place dans ce discours. Ce, pour plusieurs raisons. Parmi lesquelles, l’actualité brûlante que constituent les affrontements de dimanche et lundi dernier entre des factions du Mfdc et l’armée occasionnant 8 morts dans les rangs des soldats sénégalais. L’armée n’avait pas perdu autant de soldats dans ce conflit depuis les attaques de Babonda en avril 1995 et celles de Mandina Mancagne en 1998. Des attaques qui avaient respectivement vu le massacre de 23 et 25 soldats de l’armée sénégalaise. L’autre raison, c’est la nouvelle donne notée lors de ces derniers affrontements. Jamais dans les annales de ce conflit on a vu des rebelles si bien armés. Ces derniers disposant de plusieurs armes, se sont même permis des pilonnages comme le fait souvent l’armée sénégalaise contre eux. La question que l’on se pose aujourd’hui c’est d’où proviennent ces armes ? A coup sur, les éléments du Mfdc ont reçu de l’aide extérieure. Si l’on sait que l’un des pays frontaliers de cette partie sud du Sénégal dispose présentement d’une des armées les plus puissantes de la sous-région même si curieusement, cela fait plus de dix ans que ce même pays n’a adressé aucune demande d’achat d’armes à la Cedeao comme cela doit se faire. D’où provient alors cette superbe armée ? Certains regardent du côté des réseaux du trafic de drogue et du trafic d’armes.

 

Le conflit casamançais mérite une attention particulière. La région est presque une vaste étendue d’eaux et de forêts avec des factions rebelles éparses ayant une parfaite maîtrise de la zone.

 

La zone du Fogny qui a été le théâtre des derniers affrontements dont la capitale est Bignona, reste particulièrement dangereuse en ce qu’elle constitue un vaste territoire avec des frontières poreuses où des factions rebelles s’éparpillent. C’est ici, un peu plus au nord dans la zone des palmiers qu’en fin octobre 2010 des attaques ont éclaté entre la faction rebelle de Lamarana Sambou et une dissidence dirigée par Yankhoba Djiba. Des combats qui se sont soldés par une victoire de Lamarana qui est parvenu à chasser Yankhoba Djiba et sa bande en Gambie. Les autorités gambiennes qui n’ont pas toléré la poursuite des combats au sein de leur territoire ont sévi pour mettre en prison 17 éléments de Djiba. Si Lamarana Sambou règne actuellement en maître dans cette partie du Fogny, il est important de souligner que le chef rebelle Salif Sadio, certainement le plus nanti des chefs rebelles et pour qui, l’indépendance de la Casamance ne se négocie pas, est présent en territoire gambien dans une localité qui se situerait non loin de cette partie nord de la Casamance.

 

Toutes ces questions appellent à une prise en charge sérieuse. La politique de pourrissement n’a jamais été une bonne méthode pour résoudre un conflit. Au contraire, elle contribue à exacerber la violence au grand dam des populations.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Deug-rék

    En Janvier, 2011 (08:39 AM)
    Le président Wade a parfaitement raison !

    Motus, bouche cousue et ACTION !
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