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Politique

Ces Jeux olympiques qui ont été perturbés par des événements politiques

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L'Afro-Américain Jesse Owens (2e droite), quadruple médaillé d'or en athlétisme, refuse de faire le salut nazi devant un stade olympique comble, le 11 août 1936 à Berlin. © AP Photo

Pierre de Coubertin, le père des Jeux olympiques modernes, voulait réunir les nations du monde autour du sport dans un contexte pacifique et strictement apolitique. Dans un même temps, l’objectif officiel était de « participer à la pacification des relations internationales », un domaine autant politique que stratégique. Cette contradiction s’illustre dès les premiers Jeux d’Athènes en 1896, et l’histoire montre à quel point le sport s’est imposé comme le vecteur incontournable du rayonnement des États et immanquablement, comme celui des revendications politiques, autant de perturbations qui viennent mettre à mal le concept de neutralité, confirmant que sport et géopolitique sont indéniablement liés.

Jeux olympiques 1896 - Athènes

Les tout premiers Jeux de l’ère moderne sont boycottés par l’Empire ottoman en raison de ses différents frontaliers avec la Grèce depuis l’indépendance de celle-ci en 1821.

Jeux olympiques d’été 1904 - Saint-Louis

En 1904, la ville de Saint-Louis dans le Missouri accueille l’Exposition universelle et les Jeux olympiques. Dans le contexte d’une Amérique blanche et raciste, les responsables américains des Jeux s’inquiètent de voir les sportifs amérindiens, pygmées, zoulous ou encore inuites - dont on peut observer les familles au zoo humain de l’Exposition universelle - surpasser leurs confrères blancs. Ils organisent alors Les Journées anthropologiques, une manifestation sportive en parallèle des Jeux pour mesurer les « capacités physiques des indigènes ». Furieux de se voir ainsi rabaissés, les rares athlètes « non caucasiens » exigent d’être payés pour participer à cette « farce raciste ». Les épreuves, réparties sur deux jours, n’étaient en réalité qu’un moyen de démontrer l’infériorité physique de ces « sauvages » et valoriser la supériorité de l’homme blanc.

Jeux olympiques d’été - Berlin 1936

En 1931, le Comité olympique confie l’organisation des Jeux une seconde fois à la ville de Berlin, après l’annulation des Jeux de 1916 en raison de la Première Guerre mondiale. Dès son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler s’empare de la compétition pour promouvoir l’image d’une Allemagne nouvelle et l’idéologie nazie. Après l’exclusion d’athlètes allemands parce qu’ils sont Juifs, plusieurs pays appellent au boycott. En Espagne, le Front populaire organise les Olympiades populaires, une alternative de Jeux antifascistes qui sera interrompue par le début de la Guerre d’Espagne.

Mais Hitler veut rassurer la communauté internationale et s’engage auprès du CIO de respecter la charte des Jeux qui bannit toute discrimination. Les États-Unis décident finalement d’y participer et pour les athlètes afro-américains, victimes de discriminations dans quasiment tous les domaines chez eux, c’est une opportunité unique. Ainsi, l’athlète afro-américain Jesse Owens remporte quatre médailles d’or et vole la vedette à Hitler dans un stade olympique comble, défiant le dictateur allemand en refusant de faire le salut nazi au moment de la remise des médailles. Fou de colère, ce dernier quitte les lieux pour ne pas avoir à saluer le champion noir.

Jeux olympiques d’été - Londres 1948

Les deux pays de l’Axe, l’Allemagne et le Japon, ne sont pas autorisés à envoyer leurs athlètes.

La ville de Londres, exsangue au sortir de la Seconde Guerre mondiale, n’a pas les moyens de construire de nouvelles installations et manque de main d’œuvre. Elle fait ainsi appel aux prisonniers de guerre allemands encore présents sur le territoire pour la construction de routes et de bâtiments autour du stade olympique de Wembley.

Jeux olympiques d’été - Melbourne 1956

En 1956, plusieurs évènements politiques majeurs ont un impact direct sur les Jeux, les premiers à faire l’objet de boycotts. La crise du Canal de Suez entraîne le retrait de l’Égypte, de l’Irak et du Liban en protestation à la participation d’Israël. La République populaire de Chine quitte Melbourne à cause de la présence de Taïwan. De leur côté, l’Espagne, les Pays-Bas et la Suisse se retirent pour contester l’invasion soviétique de la Hongrie pendant l’insurrection de Budapest. La tension politique se reporte d’ailleurs sur le terrain à Melbourne où le match en demi-finale de waterpolo masculin, opposant l’URSS à la Hongrie, se termine en pugilat. Ce match restera tristement connu sous le nom de « Bain de sang de Melbourne ».

Jeux olympiques d’été - Tokyo 1964

Pour ces premiers Jeux organisés en Asie, l’Indonésie et la Corée du Sud décident de se retirer de la compétition après la décision du CIO d’interdire les Jeux aux pays ayant participé aux Jeux des nouvelles forces émergentes. Ces Jeux, les GANEFO (Games of the New Emerging Forces), regroupent les « nations émergentes » principalement communistes et furent organisés par l’Indonésie en 1962, après sa radiation du CIO pour avoir exclu Taïwan et Israël des 4e Jeux asiatiques en 1962.

L’Afrique du Sud est exclue de la compétition en raison de sa politique d’apartheid. Il faut attendre 1992 pour la voir à nouveau invitée.

Jeux olympiques d’été - Mexico 1968

Tommie Smith (c) et John Carlos (d) les poings levés en soutien à la cause des Afro-Américains sur le podium du 200 mètres aux JO de Mexico en 1968, avec l'australien Peter Norman (g).
Tommie Smith (c) et John Carlos (d) les poings levés en soutien à la cause des Afro-Américains sur le podium du 200 mètres aux JO de Mexico en 1968, avec l'australien Peter Norman (g).  © Bettman / GettyImages

Alors que l’État mexicain fait face depuis plusieurs mois à un mouvement de contestation étudiante qui se termine par une répression sanglante dix jours avant l’ouverture des Jeux, c’est l’image des poings levés des deux athlètes afro-américains, Tommie Smith et John Carlos, qui restera dans les mémoires. Lors de la remise des médailles du 200 mètres, sous les yeux du monde entier, les deux hommes ont levé leur poing vers le cielpendant l’hymne national américain en protestation contre la ségrégation raciale et l’exclusion des droits civiques dont sont victimes les Afro-américains aux États-Unis. Six mois auparavant, Martin Luther King était assassiné. Le scandale est immédiat et les deux athlètes sont interdits de compétition à vie pour avoir « importé le débat politique dans le sport ».

Jeux olympiques d’été - Munich 1972

Les premiers Jeux en Allemagne depuis 1936 sont endeuillés par une attaque terroriste sur le village olympique, faisant 17 morts. Le 5 septembre à l’aube, onze membres de l’équipe israélienne sont pris en otage par un commando palestinien appartenant à l’organisation Septembre Noir qui exige la libération de 234 prisonniers palestiniens détenus en Israël. Les Jeux sont suspendus pour 24 heures. Deux premiers otages sont tués par les terroristes. Les négociations aboutissent en fin de journée avec la mise à disposition d’un avion pour conduire les ravisseurs et leurs otages en Égypte. Mais à l’aéroport, l’assaut donné par la police allemande, peu entrainée à ce genre d’action, provoque un bain de sang. Les neufs otages sont tués, cinq Palestiniens sont abattus et trois autres sont capturés. Des mesures de sécurité exceptionnelles seront mises en place dès les Jeux suivants à Montréal en 1976 et sur l’ensemble de compétitions sportives internationales.

Jeux olympiques d’été - Montréal 1976

Vingt-deux pays africains, menés par la Tanzanie, boycottent les Jeux pour protester contre le refus du CIO d’exclure la Nouvelle-Zélande de la compétition. Ils reprochent à l’équipe néo-zélandaise de rugby d’avoir participé à des tournois en Afrique du Sud, pays banni pour son régime de ségrégation raciale. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les seuls pays africains à venir à Montréal.

Jeux olympiques d’été - Moscou 1980

Le polonais Wladyslaw Kozakiewicz, qui vient de battre le record du monde de saut à la perche, fait un bras d'honneur au public russe en réponse aux insultes et sifflets pendant ses sauts aux JO de Moscou, le 30 juillet 1980.
Le polonais Wladyslaw Kozakiewicz, qui vient de battre le record du monde de saut à la perche, fait un bras d'honneur au public russe en réponse aux insultes et sifflets pendant ses sauts aux JO de Moscou, le 30 juillet 1980.  © Jean-Claude Delmas / AFP

Pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique en décembre 1979, le président américain Jimmy Carter initie dès janvier 1980 une campagne de boycott qui sera suivie par plus d’une cinquantaine de pays.

Dans le stade olympique, un homme défie l’Union soviétique : le Polonais Wladyslaw Kozakiewicz. Alors qu’il vient de décrocher la médaille d’or en s’imposant à la finale de saut à la perche, il lance un énergique bras d‘honneur et un large sourire au public moscovite qui l’a conspué, favorisant le Soviétique Konstantin Volkov. Dans le contexte de tensions politiques entre la Pologne et l’URSS, ce geste est perçu comme le symbole de l’anticommunisme et de la démocratie, faisant de lui un héros national. Le gouvernement polonais expliquera son geste par spasme musculaire. Kozakiewicz ne sera pas sanctionné.

Jeux olympiques d’été - Los Angeles 1984

L’URSS, suivie par 12 pays du bloc communiste, boycottent à leur tour les Jeux, prétextant le manque de sécurité pour leurs athlètes. En réalité, cette décision vient en réaction au boycott américain des Jeux de Moscou en 1980.

Jeux olympiques d’été - Séoul 1988

Cette fois-ci, le boycott vient de la Corée du Nord, contrariée d’avoir été écartée de l’organisation de la compétition par le CIO. Par solidarité, Cuba, l’Éthiopie et le Nicaragua lui emboîtent le pas. Mais les représailles de la Corée du Nord ne s’arrêtent pas là. Le pays ira jusqu’à commettre un attentat pour nuire à sa voisine du sud et compromettre les Jeux en provoquant, le 29 novembre 1987, l’explosion du vol Korean Air 858 au large des côtes birmanes, tuant les 115 passagers et personnels d’équipage.

Cependant, le succès de l’organisation des Jeux, tant sur le plan diplomatique qu’économique, marque la reconnaissance de la Corée du Sud au niveau international, renforcée en 1990 par l’entrée des deux Corées à l’ONU grâce à la signature d’un traité de réconciliation entre les deux pays.

Jeux olympiques d’été - Barcelone 1992

La Yougoslavie est interdite de compétition par le CIO à cause de la guerre des Balkans, une décision appuyée par les sanctions déjà prises par l’ONU. Les athlètes yougoslaves pourront toutefois participer en tant que sportifs indépendants.

Jeux olympiques d’été - Atlanta 1996

Le 27 juillet 1996, l’explosion d’une bombe artisanale au milieu de la foule du parc olympique d’Atlanta fait deux morts et 111 blessés. Face à la pression des médias internationaux présents, le FBI se presse d’accuser Richard Jewell, un agent de sécurité qui avait déjoué l’attentat en faisant évacuer la foule juste avant la détonation. Ce dernier est innocenté en octobre 1996 et ce n’est qu’en 1997, après deux autres attentats à la bombe dans l’État d’Alabama, que le FBI identifie Eric Rudolph, un Américain affilié à la mouvance d’extrême droite fondamentaliste chrétienne. Après une interminable traque policière, ce dernier est arrêté en mai 2003 et condamné à la réclusion à perpétuité en juillet 2005.

Jeux olympiques d’été - Athènes 2004

Alors qu’il était le grand favori de sa catégorie, le judoka iranien Arash Miresmaeili, double champion du monde de 2001 et 2003, est disqualifié dès le premier tour de la compétition contre l’Israélien Ehud Vaks pour cause de surpoids. L’athlète expliquera son forfait pour raisons politiques, « en soutien au peuple palestinien », avant de se rétracter. Toute prise de position politique étant interdite par la charte des Jeux, le comité olympique iranien risque de lourdes sanctions. Un responsable du comité olympique iranien vient semer le trouble en confirmant que la politique générale de l’Iran est de « s’abstenir de concourir face à des athlètes du régime sioniste ». Devant ces déclarations contradictoires, la Fédération internationale de judo ouvre une enquête. Le mobile politique ne sera finalement pas retenu à l’encontre du judoka iranien, mais seulement la prise de poids.

Jeux olympiques d’été - Pékin 2008

L’attribution des Jeux à la ville de Pékin en 2001 marque le retour de la puissance chinoise sur la scène internationale. Les investissements pour leur mise en œuvre, permettant au pays de rattraper son retard en termes d’infrastructures, sont considérables. Malgré de nombreuses manifestations et menaces de boycott de la part de personnalités politiques de la communauté internationale, d’ONG ou de sportifs en raison de sa politique en matière de droits de l’homme et de la situation au Tibet, les Jeux sont un triomphe sur tous les plans aussi bien diplomatique, politique que sportif. Dans le stade, un athlète défie pourtant le pays hôte : l’haltérophile polonais Szymon Kolecki qui se rase la tête en solidarité avec les moines tibétains et la répression au Tibet.

Jeux olympiques d’été - Londres 2012

Les enjeux des JO de Londres sont diplomatiques et ce dès la première journée de compétition, avec l’erreur commise par les organisateurs britanniques d’afficher le drapeau sud-coréen au moment du match de football féminin entre la Corée du Nord et la Colombie, retardant le début du match d’une heure.

Alors que la Syrie est en guerre depuis un an, le CIO, qui se veut apolitique, refuse d’exclure la délégation olympique syrienne. Ses athlètes, qui avaient pourtant exprimé leur refus de participer à la compétition, y sont allés par peur des représailles du régime syrien.

Et pour la première fois dans l’histoire des Jeux, on assiste à la participation d’athlètes féminines venues de Brunei, du Qatar et d’Arabie saoudite, obtenue grâce à la ténacité de Jacques Rogge, le président du CIO. Bien que le règlement interdise toute « démonstration religieuse », l’Arabie saoudite obtiendra l’autorisation du port du voile pendant la compétition, semant la discorde sur les épreuves de judo qui imposent aux athlètes de se présenter tête nue sur le tatami.

L’année 2012 marque également le 40e anniversaire de l’assassinat des onze athlètes israéliens aux Jeux de Munich en 1972. Malgré le soutien de nombreuses personnalités politiques internationales, le CIO rejette la demande d’Israël de faire une minute de silence en l’honneur des victimes pendant la cérémonie d’ouverture, arguant le risque d’incidents diplomatiques vis-à-vis des membres arabes et musulmans du Comité international olympique.

Jeux olympiques d’hiver - Sotchi 2014

Trente-quatre ans après les JO de Moscou en 1980, ces premiers Jeux de la Fédération de Russie font l’objet d’appels au boycott par les ONG Reporters sans frontières et Human Rights Watch dès l’annonce du choix de la ville de Sotchi, les premiers dénonçant des entraves à la liberté de la presse et les seconds craignant pour l’atteinte aux droits des homosexuels après le vote de lois homophobes par la Russie. Face aux enjeux stratégiques, le Kremlin organise les Jeux les plus chers de l’histoire. À part les pays alliés de la Russie, peu de chefs d’États occidentaux assistent à la cérémonie d’ouverture. Les Jeux sont un succès pour la Russie qui termine en tête du palmarès des médailles. Mais en décembre 2014, le scandale d’un vaste dopage d’État dans le sport russe est révélé dans un documentaire de la chaîne allemande ARD, conforté dans le New York Times en 2016 par le témoignage de Grigory Rodchenkov, l'ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou exilé aux États-Unis. Le CIO retire près d’un tiers des médailles russes et certains athlètes sont bannis à vie. Mais il suspend également le comité olympique russe – et donc la Russie – des Jeux d’hiver de PyeongChang 2018, des JO d'été de Tokyo en 2021 et ceux d'hiver de Pékin en 2022. C’est la première fois dans l’histoire olympique qu’une suspension liée au dopage vise un pays entier. Le CIO autorisera toutefois certains athlètes russes de participer aux futurs Jeux sous l'appellation « Athlètes olympiques de Russie ».

Jeux olympiques d’été - Rio 2016

Feyisa Lilesa, médaillé d'argent du marathon des Jeux olympiques, à la ligne d'arrivée, le 21 aout 2016 à Rio.
Feyisa Lilesa, médaillé d'argent du marathon des Jeux olympiques, à la ligne d'arrivée, le 21 aout 2016 à Rio.  © Athit Perawongmetha / AFP

Malgré le risque de sanction, les athlètes continuent d’utiliser l’exposition internationale qu’offrent les Jeux, allant contre la Charte qui interdit toute expression d’opinion politique, religieuse ou raciste.

Alors qu’il franchit la ligne d’arrivée du marathon, le médaillé d’argent éthiopien Feyisa Lilesa, croise ses bras au-dessus de sa tête comme s’ils étaient ligotés. Il refera ce geste en conférence de presse, déclarant : « J’ai fait ce geste contre l’attitude du gouvernement à l’égard des Oromos. Depuis neuf mois, un millier de personnes ont été tuées. […] Si je retourne en Éthiopie, peut-être qu’ils vont me tuer, ou me mettre en prison. » Il ne sera pas sanctionné par le CIO, mais restera deux ans en exil avant de retourner en Éthiopie.

Jeux olympiques d’hiver - PyeongChang 2018

La Russie est encore absente de ces Jeux à cause de la suspension infligée par le CIO à cause des affaires de dopage aux JO de Sotchi en 2014. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev dénoncera « une hystérie antirusse ». Mais pour ne pas pénaliser les athlètes « propres », le CIO les autorise à participer sous bannière neutre, le drapeau olympique.



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