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Politique

CHEIKH BAMBA DIÈYE, TÊTE DE LISTE NATIONALE DU FSD/BJ : « Nous n’avons aucune preuve pour dire que le système électoral a été corrompu »

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CHEIKH BAMBA DIÈYE, TÊTE DE LISTE NATIONALE DU FSD/BJ : « Nous n’avons aucune preuve pour dire que le système électoral a été corrompu »

La présidentielle du 25 février dernier a révélé un homme politique qui incarne la nouvelle race de leaders dont le Sénégal a besoin. Tellement Cheikh Bamba Dièye a su convaincre les Sénégalais par la pertinence de son propos et sa propension à trouver des solutions aux problèmes des Sénégalais, sans démagogique. Cohérent dans sa démarche, le fils de Cheikh Abdoulaye Dièye part à nouveau à la conquête des suffrages de nos compatriotes, pour chercher une représentation à l’Assemblée nationale.

Cheikh Bamba Dièye, qu’est-ce qui fait la particularité de la liste des investitures du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno jubbel à l’occasion de ces législatives du 03 juin 2007 ?

Nous avons décidé de présenter une liste pour les élections législatives du 3 juin 2007. Et cette liste de candidats est le reflet de l’ensemble de l’idéal politique que nous avons dégagé à l’occasion de la présidentielle du 25 février 2007. A travers des hommes et des femmes à part égale, nous avons voulu donner un idéal commun aux Sénégalais et imprimer dans les mentalités la conviction qu’il y a aujourd’hui la possibilité d’être représenté autrement par des hommes et des femmes plus crédibles, plus capables et soucieux du devenir du Sénégal et des populations. C’est la raison pour laquelle nous avons pensé qu’il était important, compte tenu de la configuration de notre parti, de faire un dosage qui reflète l’identité du Fsd/Bj pour pouvoir nous présenter devant les Sénégalais, avec tous les atouts de notre côté.

Sans le dire, vous faites allusion à la parité très en vogue ces temps-ci ?

Nous avons pratiqué la parité au départ. Lors du premier dépôt des listes, bien avant le report, nous nous avions investi 56% de femmes. Pour nous, ce n’est pas un problème. Car, je crois que la parité doit être l’expression de la volonté populaire, non pas au sens politique, mais d’abord dans la structure familiale. Il faut aider la fille à avoir les mêmes droits à l’éducation que le garçon. Il faut faire tout pour que les violences faites aux femmes, dans nos familles, cessent. Et que l’État se dresse à travers un véritable arsenal de sanctions répressives contre tous ceux qui portent atteinte à l’intégrité de la femme sénégalaise. C’est à ce niveau qu’il faudra mener un combat de fond. Maintenant, il appartient à chaque chapelle politique, compte tenu de ses ambitions, de faire du Sénégal un pays émergent, qui ne pourra en aucune manière laisser en rade plus 50% de sa population. Aussi, au sein des formations politiques, il faudra articuler le discours autour des questions de genre, pour aider les femmes à acquérir les capacités managériales afin d’être représentées efficacement dans instances de décision ou de représentation. Nous savons que la femme sénégalaise a des déficits réels qu’il convient d’abord de solutionner. Il y a l’autorité parentale et les questions de fond liées à la structure sociale, à la perception de l’homme sénégalais qu’il faudra réformer dans un mouvement d’ensemble pour donner à la femme toute sa dignité conforme à ses croyances. Aussi, il est important que la femme musulmane, chrétienne ou autre se retrouve dans le système politique et social appliqué par l’État. Même si je pratique la parité avant la lettre, je ne peux pas cautionner cette volonté politique voire politicienne qui voudrait simplement faire de la femme un atout politique au service d’une cause qui n’est pas la sienne.

Vous venez de participer à une élection présidentielle qui concerne directement votre personne en tant qu’unique candidat de votre parti. Avec les législatives, vous avez plusieurs candidats investis sur les listes. Quel sera le type de discours que vous allez tenir pour cette campagne ?

Ce qu’il faut pour que les Sénégalais adhèrent, c’est d’établir la confiance. La confiance que l’homme politique sénégalais est capable, quel que soit le niveau de ses responsabilités, de remplir pleinement ses missions. C’est donc une question de crédit, de crédibilité, d’honnêteté, de sincérité dans la pratique politique. Cela pose le problème d’identité de chacune des formations politiques. Il convient aux partis d’insuffler au niveau de leur instance le culte de la qualité, de la performance, de l’expertise pour pouvoir demain, de la même manière qu’on a pu offrir un candidat pour l’élection présidentielle, offrir des hommes et des femmes honnêtes, soucieux du futur et du quotidien des populations pour valablement les représenter à l’Assemblée nationale.

Comment voyez-vous la pratique parlementaire actuelle ? Et qu’est-ce qu’il faudra changer chez le député de demain ?

Beaucoup de choses doivent être changées dans cette Assemblée. Il serait illusoire de croire que la représentation actuelle est l’idéale pour le Sénégal. Nous avons eu à remarquer, au cours de la présente législature, des éléments et des actes posés par ceux qui sont supposés représenter le peuple et qui sont contraires à la morale sénégalaise. C’est le cas de la loi Ezzan. Cette loi d’amnistie pose énormément de problèmes dans la conscience populaire sénégalaise. On doit se demander si le député doit être le relais le plus percutant de la volonté d’un seul homme, en oubliant totalement pour qui il a était élu à l’Assemblée nationale. Nous avons le sentiment qu’au Sénégal, il y a une certaine cassure voire une rupture entre le peuple et ses élus. Ils se sont donné le privilège de rallonger leur mandat. S’ils étaient restés dans leur logique, nous serions dans l’impossibilité de changer nos représentants. Aujourd’hui, les députés ont les moyens pour pouvoir, à chaque fois, rallonger leur mandat. Ce qui porte un grand coup à la conscience politique. Il est possible de penser que le suffrage, un des éléments pour le citoyen d’exercer sa souveraineté à travers ses élus, lui soit subtilisé par ceux qui étaient sensés le représenter. Il y a là une distorsion inacceptable pour nous. Et, s’il faut insister sur une chose, c’est la manière d’insuffler, à l’Assemblée de demain, un nouvel élan politique. Ce sera avec des hommes et des femmes soucieux du devenir du peuple exerçant pleinement le pouvoir de contrôle sur l’Exécutif et les finances publiques.

Si je vous comprends bien, l’Assemblée nationale souffrirait plus d’un problème d’homme que de son organisation ou fonctionnement ?

Effectivement. Il y a aussi des difficultés au niveau organisationnel et structurel. Nous attendons la campagne électorale pour proposer les réformes que nous entendons mener au sein de l’Assemblée nationale. Mais, il y a aussi un gros problème dans la qualité des représentants du peuple. Je reconnais qu’il y a le fait majoritaire contre lequel nous ne pouvons rien, parce que c’est la règle démocratique. Il est regrettable que l’Assemblée soit complètement dépendante de l’Exécutif, alors que nous savons qu’il y a trois équilibres qui structurent la République. Ces équilibres ont besoin de leur autonomie et de leur indépendance. On ne pourrait jamais vivre dans un État moderne, une République, si l’hypertrophie de l’Exécutif atrophie le Législatif et le Pouvoir judiciaire. Une des causes proviendrait de la qualité de l’expertise du député et de l’organisation structurelle de l’institution. Nous avons à cœur qu’avec le Fsd/Bj, nous aurons des députés qui joueront leur rôle. Ce qui n’enlèverait en rien à l’Exécutif ses pouvoirs et prérogatives.

Est-ce à dire que c’est l’une des raisons qui vous ont poussé à quitter la Cap 21 ?

La Cap 21 est derrière nous. Je ne voudrais surtout pas revenir sur une situation que je ne maîtrise plus. Car, je ne sais même pas ce qui se passe à la Cap 21. Pour le Fsd/Bj, si nous sommes dans un groupe, nous avons toujours l’ambition de garder notre identité et d’apporter le meilleur de nous-même, axé sur l’exercice de la vérité. Nous observons aussi une distanciation entre l’appétit, les postes et positions et la pratique politique saine. Nous avons voulu, par notre présence au sein de la Cap 21, donner un contenu au sens du vote de 2000. Entre-temps, notre secrétaire général est décédé. Pour éviter d’être taxé comme quelqu’un qui ne respecte pas sa parole ou que nous nous sommes désolidarisés d’un lien, nous avons endossé le processus de compagnonnage jusqu’à son terme. Nous avons donc quitté honorablement la Cap 21, non pas dans le but de les attaquer. Mais, simplement parce que le pacte qui nous liait était arrivé à son terme. Aujourd’hui, nous nous tournons vers autre chose. Notre préoccupation pour l’instant, c’est de consolider les liens de confiance entre le Fsd/Bj et les Sénégalais. C’est pourquoi nous avions jugé utile de nous présenter aux législatives pour que, demain, nous puissions offrir aux Sénégalais un nouveau type de député.

Avez-vous confiance au système électoral actuel ?

Je crois qu’il est à parfaire. Cette conviction ne date pas d’aujourd’hui. En termes de démocratie, nous ne sommes pas ce qui se fait de mieux dans le monde. Car, la démocratie doit être une dynamique continue et perpétuelle. Cependant, nous avons, malgré les déficits constatés dans le système électoral, accepté volontairement de participer à la présidentielle et aux futures consultations. Dans la mesure où, à l’époque de notre analyse, le système en l’état cadrait avec celui par lequel le peuple pouvait passer pour nous confier les destinées du pays. Objectivement, on ne peut pas, aujourd’hui, quelques mois après le vote et sans des éléments probants, expliquer le fait que les résultats ne soient pas ce que nous espérions. Nous n’avons pas encore trouvé d’élément de preuve pour dire que le système électoral sénégalais a été suffisamment corrompu pour expliquer la déroute du 25 février.

Faute de preuve, nous avons constaté que c’était tout simplement l’expression de la volonté des Sénégalais pour qui nous nous battons aujourd’hui. Nous revenons alors pour leur montrer que notre souci premier, c’est eux les Sénégalais et leur devenir. C’est la raison pour laquelle nous ne nous soucions pas des autres. Ce qui nous intéresse, ce sont les Sénégalais et comment nous allons contribuer, à leurs côtés, au développement du pays, à l’approfondissement de notre démocratie. Nous pensions qu’en allant aux législatives, nous allons y contribuer.

Alors, comment appréciez-vous la décision de boycott du reste de l’opposition ?

Vous savez, c’est la partie la plus représentative qui a décidé ce boycott. Ce sont des gens qui se sont signalés, à travers le pays, par une certaine expertise politique et administrative. Ils connaissent très bien le fonctionnement de l’État et le système électoral. Par conséquent, je ne peux que constater leur volonté de boycotter les élections et, en même temps, nous avons pris sur nous, au Fsd/Bj, de nous présenter aux législatives. Il relève de la liberté de chacun de se déterminer dans le processus électoral. Je rappelle que le boycott est une arme politique qui fait partie du système démocratique. Mais, nous restons dans le jeu démocratique qui reconnaît aux partis de participer ou non. Ces partis ont leurs raisons propres. Au Fsd/Bj, nous pensons qu’il faut continuer la bataille, aller aux élections et continuer dans la mesure de nos moyens, à approfondir le système électoral pour asseoir la démocratie dans le pays. Nous avons la conviction que la force de la démocratie sénégalaise ne repose pas sur les partis politiques, mais sur la volonté du citoyen. La victoire de 2000 l’a été parce que les Sénégalais avaient décidé que ce jour sera celui de la transparence. Nous comptons encore sur ces Sénégalais pour crédibiliser davantage notre système démocratique et les prochaines élections législatives du 3 juin.

Avez-vous été contacté par le collectif de l’opposition à propos du boycott ?

Non pas sur la question du boycott.

Vous n’avez jamais été approché par un parti de l’opposition après la présidentielle pour une stratégie commune ?

Bien sûr que oui. Nous sommes dans une dynamique politique hors du camp du pouvoir. Par conséquent, il existe des relations transversales avec les autres formations politiques.

Qu’est-ce qui vous a été proposé ?

Je ne peux pas évoquer aujourd’hui ces questions. Pour la bonne et simple raison que l’ensemble de ces partis nous ont amené à cette situation qui a fait que le Fsd/Bj a déposé ses listes. Et qu’il soit en ordre de bataille. Mais, il faut comprendre que c’est tout à fait normal d’avoir des relations entre formations politiques.

Mais, peut-on savoir quels partis vous ont contactés ?

Non. Parce que je ne pense pas, aujourd’hui, que cela soit nécessaire ou important d’en parler. Je signale que le Fsd/Bj a des relations avec presque tous les partis de la majorité comme de l’opposition. Cependant, il reste un parti libre de toute chapelle politique qui garde son identité et son autonomie d’action. Nous gardons des relations équidistantes par rapport aux autres. Pour nous, c’est le Sénégal qui compte. C’est pourquoi nous ne développons aucune forme d’animosité à l’égard de qui que ce soit. Nous sommes dans une compétition politique. Nous restons alors soft et civilisés dans nos rapports avec les autres partis et ils nous le rendent bien.

Vous avez reconnu que c’est la partie la plus représentative de l’opposition qui a boycotté les élections. Alors, ne craignez-vous pas que le prochain Parlement soit dominé par le Pds et ses alliés ?

Il a y un risque, mais il ne le sera que par la volonté des Sénégalais qui votent. Seule leur volonté compte à nos yeux. Car, il leur appartiendra de décider, oui ou non, de donner la majorité au président Wade. Mais, je ne crois pas que cela soit une bonne chose d’avoir une majorité libérale à l’Assemblée. Nous avons décidé de nous présenter pour servir de contre-pouvoir au régime, d’être un relais efficace, percutant et incisif des Sénégalais. Nous allons présenter un programme cohérent pour y arriver. Nous avons la conviction que cette fois-ci, les électeurs nous accorderont plus d’intérêt lors de ces législatives.

Pensez-vous avoir été à la hauteur dans la reprise du relais de votre défunt père, Cheikh Abdoulaye Dièye ?

Je ne sais pas. Je reconnais que je ne pourrais jamais l’égaler, du point de vue des qualités humaines. Je sais, cependant, que la vie est une dynamique et, avec son aide, nous avons su relever les scores du Fsd/Bj qui a atteint un record lors de présidentielle du 25 février. Pour une première participation, c’est un bon qualitatif. Pour l’avenir, le Fsd/Bj fera plus que par le passé. Nous pensons être de dignes représentants de Cheikh Abdoulaye Dièye.



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