DECLARATION SUR LE CODE ELECTORAL
Macky Sall n'a pas coupé la poire en deux
Contrairement à ce qui a été affirmé au conseil des ministres du 20 mars 2014, lors de la revue du code électoral, les désaccords entre l’APR et les autres partis, en plus de treize (13) recommandations, ont porté, essentiellement sur :
la clé de répartition pour les élections départementales et municipales (les articles L263 et L2 nouveau)
le mode de scrutin pour les élections de ville (l’article L.289) ;
La déchéance de son mandat d’élu municipal à la suite de la démission d’un conseiller de son parti (article L262)
En limitant le désaccord sur la clé de répartition des élus sur les listes majoritaire et proportionnelle pour le scrutin départemental seul et sur le mode d’élection des membres des conseils de ville, le gouvernement a volontairement voulu faire croire à l’opinion publique que le Président de la République avait vidé le contentieux sur le code électoral en coupant la poire en deux, ce qui est, tout le monde peut le constater, inexact. La vérité est que le gouvernement n’a fait qu’entériner la position de l’APR. Le conseil des Ministres aurait dû assumer cette position au lieu de faire croire à un faux consensus ou à une position équilibrée.
Les divergences demeurent sur la clé de répartition pour les conseils municipaux (rappelons quand même que sur les 602 conseils à élire, il y a 552 conseils municipaux)
Les divergences demeurent sur les conseils départementaux (45) car la proposition acceptée par le gouvernement est celle de la « société civile» et non celle des partis de l’opposition.
Les divergences demeurent sur le mode de scrutin des conseils de villes (5), la position du gouvernement consistant principalement à essayer d’affaiblir les positions actuelles des partis qui ont aidé à élire le Président Macky SALL et de ses « propres alliés dans le gouvernement ».
Pour Boolo Taxawu Askan Wi, la divergence principale n’a même pas été étudiée en conseil des ministres. Il faut impérativement moraliser la vie politique du pays, et empêcher ou tout au moins limiter, la lèpre de la politique au Sénégal : la transhumance. On peut, il est vrai, ne plus être d’accord avec la politique de son parti d’origine et décider de démissionner. La moindre morale consiste alors à rendre les mandats électifs à son parti. Si le démissionnaire ne le fait, comme à l’assemblée nationale, la loi doit venir au secours de la morale et de la dignité dans ce pays et retirer les mandats électifs.
En refusant d’étudier cette question, le gouvernement montre le chemin qu’il va emprunter après les élections locales du 29 juin 2014. Tous les observateurs s’attendent à une défaite cuisante de l’APR aux élections locales, ce qui traduirait fidèlement le découragement et la lassitude des populations, leur réponse face à l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes du pays. Tout porte à croire que l’APR va établir les nouvelles adresses des élus et les démarcher avec de l’argent et des promesses, les recruter pour préparer l’élection présidentielle de 2017. Peine perdue ! Mais Boolo Taxawu Askan Wi alerte l’opinion nationale et internationale, les organisations des droits de l’homme, la société civile et les partis : il faut nous rassembler et refuser au nom de la morale qu’on achète les consciences et qu’on travestisse la démocratie et nos mœurs. Ce combat commence par la déchéance du mandat de tout élu local qui démissionne du parti qui l’a élu, par la prise en compte de cette question dans le nouveau code électoral.
En somme nous récusons "l'arbitrage" du Président de la République et considérons que le contentieux sur le code électoral au Sénégal est toujours béant.
Fait à Dakar, le 3 avril 2014
1 Commentaires
Pv
En Avril, 2014 (02:03 AM)Participer à la Discussion