COALITION « JAAM-JI » : Idrissa Seck devient un adversaire à combattre

Les leaders de l’opposition sénégalaise et des organisations de la société civile, membres du Front « Aar Sénégal » (Fas), ont tenu, hier, une rencontre avec la presse pour expliquer le sens du report de la marche qui était prévue le vendredi.

Le ton sera donné par Amath Dansokho qui a assuré que le Fas n’a point « baissé les bras. Nous sommes prêts et nous attendons ». Les assurances données par le pouvoir et obtenues suites à la détermination de l’opposition, selon le chef du Pit, ont fait réviser au gouvernement sa position. Pour M. Dansokho, il est évident que la volonté du gouvernement était de procéder à un report de la présidentielle, il y a deux semaines encore. « Nous travaillons depuis cinq ans à l’organisation d’élections régulières. Mais, par la volonté du président de la République qui a une conviction monarchique, il a voulu modeler l’ensemble du processus électoral pour rester au pouvoir quoi qu’il advienne. Il a tout chambardé, contrairement à ses engagements pour renforcer la démocratie. Il a voulu déformer l’expression du suffrage universel. Nous sommes un pays de libertés et les forces prêtes à défendre ces libertés sont enracinées dans le peuple », a tonné Amath Dansokho. Ce dernier est largement revenu sur l’état d’esprit qui anime l’opposition sénégalaise. Il a dégagé en touche les arguments les faisant passer pour des « veules » ou des « poltrons ».

« Ce qui s’est passé samedi dernier est suffisamment éloquent pour dire que ce ne sont ni les menaces, ni l’interdiction du ministre de l’Intérieur qui nous ont poussé à surseoir à notre marche d’aujourd’hui (Ndlr : hier). Ces menaces sont un coup d’épée dans l’eau. Les tenants du pouvoir actuel savent ce que nous avons pu faire en la matière. Abdoulaye Wade n’était dans la rue, par le passé, que si la marche était autorisée. Nous n’avons donc pas de leçons de courage à recevoir. Nous savons que nous luttons pour des droits qui occasionnent des sacrifices auxquels nous sommes prêts à consentir », a soutenu Abdoulaye Bathily.

Pour sa part, Ousmane Tanor Dieng a dit avoir relevé un « nombre énorme d’inexactitudes dans le discours du ministre de l’Intérieur sur les cartes et le fichier électoral, puisque la distribution laisse à désirer dans certaines parties du pays et même à l’étranger. Nous veillerons non seulement à ce que les élections se tiennent, mais surtout dans la régularité et la transparence ». Mieux, M. Dieng a proposé de « dénicher toutes les tentatives du pouvoir eu égard au fait que la biométrie, à la base de la refonte totale du fichier, n’existe pas puisque ce système devrait pouvoir interdire une double inscription ».

Interpellés sur l’avenir de la Coalition Jaam-Ji avec notamment le retour au Pds d’Idrissa Seck, ses alliés, Ps et Ld/Mpt, ont rejeté l’idée que le leader de Rewmi puisse être dorénavant des leurs. « La Coalition Jaam ji était d’opposition et contre Wade et son système. Idrissa Seck ne peut plus être dans la Coalition. Nous ferons une déclaration prochaine pour prendre date », a affirmé Ousmane Tanor Dieng. Aboulaye Bathily s’est voulu plus radical : « Idy, c’est terminé. Il est retourné au Pds et nous, nous voulons mettre fin au régime du Pds sous toutes ses formes ». Autrement dit, les ex-alliés entendent combattre Idrissa Seck.