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Politique

Commentaire du jour : Au nom du père et du fils !

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Commentaire du jour : Au nom du père et du fils !

Annoncé la veille du 1er mai, constitué le jour même avec certainement pour objectif : noyer la décision des centrales syndicales de boycotter pour la première fois la remise traditionnelle des cahiers de doléances au président de la République, le remaniement ministériel tant attendu a laissé sur sa faim plus d’un. Le président de la République avait annoncé le 3 avril qu’il avait compris le message délivré lors du scrutin des élections locales. Le peuple espérait donc un gouvernement résolument décidé à prendre à bras le corps ses requêtes. Il a assisté plutôt à la lecture hier, vendredi 1er mai du communiqué officiel du nouveau Secrétaire général du gouvernement l’inspecteur d’Etat, Pape Guèye portant liste des ministres, à la naissance d’un gouvernement de « transition ? » en attendant le ou la Vice président, au nom d’un agenda que l’on semble vouloir maintenir malgré la sanction des urnes du 22 mars dernier. Au nom du père et du fils !

32 membres en comptant le Secrétaire général du gouvernement, pas moins de dix ministres d’Etat, 18 ministres « simples », trois ministres délégués. La nouvelle équipe de Me Souleymane Ndéné Ndiaye, sixième Premier ministre post-alternance 2000 n’a assurément pour souci premier : une cure d’amaigrissement. Il ne se déleste malgré la conjoncture économique difficile que de cinq membres par rapport à son prédécesseur, celui de Aguibou Soumaré, qui en comptait 37 membres.

Même si on a cherché à mailler l’ensemble du territoire national, cherchant à trouver représentant pour chacune des 14 régions du pays, on n’en constate pas moins que les « bastions » ou les terres de « reconquête possible » du camp libéral ont été privilégiés. C’est ainsi que des régions comme celle Diourbel, dont la capitale a basculé pour Benno Siggil Sénégaal, la coalition prégnante de l’opposition à l’occasion des locales du 22 mars dernier, mais qui gardent deux de ses départements les plus importants encore fidèles à la cause « Sopi » ont été renforcées dans le nouveau gouvernement. Il en est de même pour Ziguinchor, Tambacounda, Kédougou, Podor, Matam, Dagana, Kaffrine, Fatick, Thiès etc...

Pour des régions comme Saint-Louis, Dakar, Kaolack où les écarts étaient trop importants, on semble s’être fait un deuil. Toujours est-il que pour la composition de l’équipe de Souleymane Ndéné Ndiaye, le Premier ministre « trouvé » on a « voté » en majorité pour les politiciens. Membres de la société civile et technocrates se contentent de la portion congrue dans le harnachement nouvellement constitué.

Les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) ainsi que les membres de la Génération du concret (Gc) ou considérés comme tels s’octroient eux, la part du lion. Les alliés, notamment l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) de Djibo Leyti Kâ et le Parti de la réforme (Pr) de Abdourahim Agne se satisfont chacun, d’un siège. And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) semble, lui, en instance de divorce d’avec la majorité présidentielle. Landing Savané, le ministre d’Etat a fait partie de la fournée des « nettoyés » du Palais de la République, tandis que Mamadou Diop Decroix qui lui dispute le leadership au sein de leur formation dit démissionner de son poste de ministre du Commerce « pour mettre le président à l’aise ».

32 membres au nom d’un agenda « que l’on entend dérouler coûte que coûte ? » Les uns pour la première fois : Karim Wade, Thérèse Coumba Diop, Moustapha Guirassy, Serigne Modou Bousso Leye, Ibrahima Cissé, Faustin Diatta, Amadou Tidiane Bâ, Sada Ndiaye Khadim Gueye, Pape Ousmane Gueye, le Secrétaire général du gouvernement. A côté de ces « bleus » dont la plupart se réclament du mouvement du fils, la « Génération du concret », ou en sont proches, les autres : des habitués de la vaste salle des banquets du palais de la République où trône le Conseil des ministres hebdomadairement ou très souvent à l’improviste au gré des présences présidentielles sur le territoire national.

Certains d’entre eux, font dans la continuité, ou reviennent aux affaires après un passage, deux ou plusieurs dans les multiples gouvernements de Wade depuis 2000. Il s’agit de Ndeye Khady Diop, Fatou Gaye Sarr, Aïda Mbodj, Thierno Lô, Khoureyssy Thiam.

Cheikh Tidiane Gadio et Abdoulaye Diop, les deux vétérans de l’ère Wade quant à eux, battent tous les records de longévité. Ils sont en poste depuis 2000. On semble cependant avoir « rogné » sans grande retenue dans leurs préalables attributions. Abdoulaye Diop « rétrogradé » de la troisième position « protocolaire » à la cinquième se voit alléger malgré les « prouesses » de nous rabibocher avec les institutions financières de la planète et les bailleurs de fonds de l’Economie. Il n’est désormais que le ministre des Finances, même s’il reste ministre d’Etat et dispose encore d’un ministre délégué Chargé du budget à mois que cela soit un simple lapsus que l’on va vite corriger. Pour l’heure il fait un vain et inutile doublon avec son ami Abdoulaye Sow à la lecture du communiqué officiel.

Tandis que Cheikh Tidiane Gadio devra désormais cohabiter lui dans les avions avec son « collègue » ministre d’Etat chargé entre autres de la Coopération internationale, Karim Wade.

Un gouvernement dans le gouvernement

En disposant d’un « super voir hyper-ministère », le plus grand jamais constitué au Sénégal depuis l’indépendance, Karim Wade pour un coup d’essai veut d’un coup de maître. Le réussira-t-il ? Rien de moins sur. Pour l’heure il dispose en fait et dans les faits d’un véritable gouvernement dans le gouvernement ? Ravalant Abdoulaye Diop, l’argentier au simple rang de comptable public et Cheikh Tidiane Gadio dans les fonctions de porteurs de messages, il ratisse large et s’occupe de l’essentiel de la vie politique, foncière, économique et diplomatique du pays en s’employant aussi bien dans l’aménagement du territoire national que dans la coopération internationale, des transports aériens et des infrastructures. Excusez du peu !

Cherchait-on à lui fournir moyens de sa politique pour 2012, lui qui ne cache plus ses ambitions de succéder à son père que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Il peut également compter dans ce gouvernement sur ses « affidés » affichés et sur d’autres qui, vite, vont entrer dans les rangs dans un gouvernement dont l’incongruité par endroits de l’architecture se le dispute par moments à l’anachronisme d’appellations comme ministère de la transformation alimentaire des produits agricoles, ministère délégué chargé auprès du ministre de l’agriculture, chargé des organisations paysannes et de la syndicalisation des agriculteurs etc.

Il est vrai qu’aux termes des dispositions de la Constitution du 22 janvier 2001, le président de la République nomme à tous les emplois civils et militaires, toutes les fonctions ministérielles. Il peut par conséquent, désigner qui il veut au rang et grade qu’il veut certainement dans le gouvernement. Mais une tradition républicaine bien établie voulait que jusqu’ici que des critères de sélections précédaient aux choix des ministres et notamment des ministres d’Etat. On peut, font remarquer plusieurs spécialistes, en retenir les deux les plus prégnants à savoir : le critère de compétence distinctive et celui de l’aura politique. L’un ou l’autre des critères pouvant être simplement suffisant pour le choix.

Karim Wade semble à leurs yeux ne répondre à aucun de ces deux critères qui fondent le choix de la qualité de ministre d’Etat au moins. Selon eux, aucun audit de l’Anoci qu’il pilote n’est venu confirmer ou infirmer sa compétence technique, sa probité intellectuelle et morale, sa droiture devant les deniers publics au point de disposer de ce hyper ministère sans bourse délier. Un audit n’est même pas jusqu’ici commandité. Au plan politique, les mêmes observateurs s’étonnent de voir que celui qui été battu aussi bien dans son bureau de vote, dans son centre de vote, dans sa localité ne soit pas sanctionné comme son « frère » de parti Ousmane Masseck Ndiaye de Saint-Louis par exemple.

Alors a-t-on simplement fait du « shoping » ou « tong-tong » pour le fils ? A-t-on choisi les parties les plus tendres de la « bête » abattue pour lui ? Par ailleurs, un constat qui ne manque pas d’étonner plus d’un est aussi le fait que tous ceux qui s’en sont ouvertement d’une manière ou d’une autre pris au fils ont été promus. Que ce soit Mamadou Seck qui l’invita à s’expliquer à l’Assemblée nationale que Souleymane Ndéné Ndiaye qui a affirmé qu’il ne s’alignerait jamais derrière lui, tous ont pris du grade. L’un et l’autre occupent la troisième et quatrième place de la hiérarchie. Ont-ils parlé pour brouiller les pistes ?

L’embrouille paraît cousue de fil blanc.



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