L’orchestre de communication qui a parlé au nom de l’Apr et de l’Etat, à propos du limogeage de Moustapha Cissé Lô, a servi plusieurs notes discordantes quant aux motifs de la décision présidentielle. Comme quoi, celle-ci ne fait pas l’unanimité dans l’entourage de Macky Sall. Mais cette confusion découle de la double casquette présidentielle qui refait surface.
Entre membres du parti présidentiel, on a du mal à harmoniser les positions sur le limogeage d’un des leurs, le ministre-conseiller Moustapha Cissé Lô. Des notes discordantes retentissent des sphères étatiques et des structures du Parti. Quand le porte-parole du président de la République, Abdou Abel Thiam motive le limogeage de son camarade ou (frère) de parti Moustapha Cissé Lô par un «manque de discipline» et un «comportement désinvolte», son homologue du parti, Seydou Guèye, précise que «la présidence de l’Assemblée nationale est une affaire des députés et chacun a le droit, certes, de manifester son ambition de la diriger, mais les sorties de Moustapha Cissé Lô ressemblaient beaucoup plus à des attaques ciblées».
Deux positions qui n’indiquent guère qu’au niveau de l’Alliance pour la République (Apr), la patrie prime sur le parti. Du moment où Macky Sall est à la fois président de la République et de l’Apr contre toutes recommandations des Assises nationales, ce dernier peinerait à déterminer la ligne rouge. Quels que soient les reproches fondés, Moustapha Cissé Lô ne s’est jamais prononcé sur le sujet du Perchoir en sa qualité de ministre-conseiller du président de la République, mais de membre de l’Apr, candidat à la députation.
CHEF DE L’ETAT, CHEF DE PARTI
En l’état actuel des textes, le parti est indissociable de l’Etat. Et les intérêts du parti ne peuvent pas être négligés dans le processus de prise de décision au Palais. A ce rythme de télescopage et de confusion des rôles, on n’est pas loin d’un glissement vers un parti-Etat. Ce que les régimes précédents- socialiste et libéral- n’ont pu éviter. Et tout part et revient à la question de la double casquette toujours posée, mais jamais résolue : chef de l’Etat et chef de parti. C’est le fameux article 38 dans son alinéa 2 de la Constitution: «(Le Président) a la faculté d’exercer des fonctions dans un parti politique…»
Dans le feuilleton Cissé Lô, quand les «voix» de Macky Sall tentent de justifier son départ, deux autres notes sont venues compromettre la symphonie disciplinaire recherchée. Le Directeur de cabinet adjoint du Président, Moubarack Lô rejoint l’orchestre de communicateurs du Palais en servant de l’incompatibilité des fonctions de député et de ministre qui rattrape Moustapha Cissé Lô au lendemain des Législatives du 1er juillet. Ainsi justifié, il nie l’évidence d’un contexte, celui de la bataille pour le Perchoir.
Dans les colonnes de L’Observateur, le ministre de l’Intérieur Mbaye Ndiaye joue sur le même registre discordant : «La Constitution qui est la clé de voûte de l’ensemble des lois dispose qu’il y a des postes qui ne sont pas cumulables. Car, on ne peut pas être député et en même temps membre de l’Exécutif. Dès lors que le Conseil constitutionnel a prononcé les résultats définitifs, tous les élus deviennent des députés. Le prononcé de son éviction du pouvoir exécutif doit être compris comme le respect des normes et je pense que c’est la lecture qu’il faut avoir de l’affaire Moustapha Cissé Lô.» Il y a là donc, suggère Mbaye Ndiaye, un «cas Cissé Lô». Dans tous les cas, le ministre de l’Intérieur et le Directeur de cabinet veulent faire croire qu’il n’y a pas eu de limogeage, et sous-entendent même une «simple coïncidence». Et en dépit de la confirmation et de la justification du porte-voix de Macky Sall lui-même.
POURQUOI PAS IMAM MBAYE NIANG ?
La même logique devrait éclairer l’opinion sur le sort du ministre des Affaires religieuses Imam Mbaye Niang, réélu à l’Assemblée nationale. Comme l’a expliqué Mbaye Ndiaye, Imam Mbaye Niang, ministre-conseiller du Président et député, au même titre que Cissé Lô devait «accompagner» celui-ci. Et d’ailleurs, l’on semble oublier qu’il s’agit bien de limogeage et non de démission.
A l’Apr, la Convergence des cadres (Ccr) a joué au moins deux morceaux différents toujours à propos de la décision du chef de l’Etat de se libérer de son ministre-conseiller. Le premier, par la voix de son Comité exécutif national (Cen), invite à préférer un président de l’Assemblée nationale issu des rangs beige-marron pour des raisons «idéologiques». Dès le lendemain, le ministre Mor Ngom a fait retentir une autre note de la discorde. «Le bureau national de la Ccr, réaffirme avec force, sa fidélité sans faille et sans équivoque, au leader national du parti, le Président Macky Sall qui entend tisser les rameaux de l’espérance avec toutes les forces vives de notre Nation, notamment celles regroupées dans la Coalition Bennoo bokk yaakaar», expose-t-il. Et la polémique interne s’est mieux portée.
11 Commentaires
Hasard
En Juillet, 2012 (16:46 PM)Law And Order
En Juillet, 2012 (16:56 PM)Diax
En Juillet, 2012 (17:11 PM)Deusssssssssss
En Juillet, 2012 (17:13 PM)Reply_author
En Juin, 2023 (18:55 PM)Reply_author
En Juin, 2023 (20:39 PM)Djegane
En Juillet, 2012 (17:59 PM)Papalaye2000
En Juillet, 2012 (18:22 PM)Fg
En Juillet, 2012 (18:44 PM)avec toi on parle de moins en moins d'audit.
Bujuman
En Juillet, 2012 (19:36 PM)Les Bujumen pensent que M Niasse doit penser à sa retraite politique au lieu d'infester un parti encore en gestation, donc plusieurs candidatures doivent être acceptées dans BBY et des primaires organisées pour arriver à un consensus sur un nom, c'est cela la patrie avant la coalition. Les bujumen qui surveillent le pays nous apprennent que le PR doit bien surveiller ses rapports avec la Fr, la Chine, l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Inde, le Brésil. Ils disent aussi qu'il est pris en étau par des lobbies européens et sénégalais en Casamance en le détournant de César Atoute qui contrôle la quasi totalité du MFDC. Ils disent surtout que le PR doit s'appuyer sur des politiciens de 2e génération qui n'ont jamais eu de grdes responsabilités pour satisfaire le peuple et tenir son équipe. On ne fait pas du neuf avec du vieux et mbeubeuss ne nous démentira pas;
Mackyabel
En Juillet, 2012 (00:14 AM)macky + abel=mackyabel
et leur duo sera le mackyabélisme
Deum
En Juillet, 2012 (06:19 AM)Aw
En Juillet, 2012 (09:18 AM)Moi personnellement le caractére que j'ai vu sur lui ,son ambition est de faire un Sénégal prospére et je sais que il est sur la voir de grace laissons le
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