L’un et l’autre ont été tour à tour Premier ministre. « Station », qu’ils cumulaient à la désormais « maudite » position de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds). L’un et l’autre ont également connu la gloire, sous l’ombre tutélaire de leur « maître » et « père », avant d’être poussés vers les « enfers » ; pour s’être trop rapprochés du « pape du sopi » : Me Abdoulaye Wade.
Mais, loin de celui-ci, Idrissa Seck n’est pas Macky Sall ; et vice-versa. En effet, si le premier nommé a entrecoupé ses longs silences des premières années de braise par des déclarations fracassantes, voire « scandaleuses », pour l’instant Macky Sall souffre et endure sa « déchéance ». Est-ce parce qu’il s’attendait à un « pardon » de Me Wade, ou est-ce parce qu’il demeure, encore, président de l’Assemblée nationale…en sursis ? Les prochaines semaines le diront.
Macky Sall n’est pas encore Idrissa Seck, car si le dernier nommé n’a été soutenu, principalement, que par ses concitoyens de Thiès, dont il était le maire, aux premiers jours de sa « mise à mort », Macky Sall semble lui ratisser plus large : de sa base politique de Fatick, dont il est l’édile, à la nouvelle région de Matam, dont il est originaire, les cris « d’indignation » fusent de partout. Mieux, le capital de sympathie de l’ancien Premier ministre couvre Touba, où Macky Sall a des affidés comme le frère cadet du Khalife général des Mourides : Serigne Abdou Fatah. Dans la capitale du Mouridisme, le « halpulaar », devenu « maître » des ‘ Sérères », peut également se fier au député Moustapha Cissé Lô et compter sur Abdoulahat Seck, son « bouclier » contre le président du Sénat, Pape Diop.
Le président de l’Assemblée peut également dire à son prédécesseur à la Primature « j’ai même des soutiens dans la lointaine région de Kolda ». Macky Sall confirme-t-il une envergure plus nationale, parce que plus « mesuré et discret » que son prédécesseur ? Une question aux sociologues et autres psychologues.
Cependant, est-il plus audacieux, politiquement, que Idrissa Seck ? En tout cas, l’ex-maire de Thiès a mis sur pied sa propre formation politique : « Rewmi ». Macky Sall, éjecté du Pds et de l’Hémicycle, osera-t-il franchir le rubicond ?Le cas échéant, engrangera-t-il, à l’occasion de la prochaine élection présidentielle, autant de voix que Idrissa Seck en l’an 2007 ? Idrissa Seck avait séduit plus de 16 % de l’électorat sénégalais. Désormais, les partisans de M. Sall ne cachent plus son ambition présidentielle ; son proche, Me Alioune Badara Cissé, ayant laissé entendre, sur le plateau de l’émission « Opinion », que Me Wade ne peut pas trouver un « meilleur » dauphin que Macky Sall.
Cependant, s’il était « persécuté » par la Dic et emprisonné, comme l’a enduré Idrissa Seck, Macky Sall fera-t-il preuve de plus de « dignité », d’endurance, de stratégie et de décontraction ? La question est d’importance ; le destin des chefs d’états africains passant, en général, par les geôles. N’est-ce pas Me Wade ?
Une dernière interrogation : Macky Sall, chef de parti, jouera-il au yoyo avec Me Wade ; comme reproché à Idrissa Seck ?
Qui vivra, verra.
0 Commentaires
Participer à la Discussion