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Politique

CONFERENCE DE PRESSE NICOLAS SARKOZY-ME ABDOULAYE WADE : Une parfaite convergence de vues sur les questions majeures

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CONFERENCE DE PRESSE NICOLAS SARKOZY-ME ABDOULAYE WADE : Une parfaite convergence de vues sur les questions majeures

Le président français, Nicolas Sarkozy, est arrivé, hier, dans notre pays à la tête d’une importante délégation. Il a été accueilli par son homologue sénégalais, Me Abdoulaye Wade et les membres du gouvernement et des autres corps constitués. Nicolas Sarkozy a eu droit aussi à un accueil populaire très coloré digne des grands amis du Sénégal sur tout le long du parcours qui l’a mené au Palais de la République. Après un bref entretien en tête-à-tête des deux chefs d’Etat, Nicolas Sarkozy et Me Abdoulaye Wade ont assisté à la signature d’importants accords de coopération entre nos deux pays. Les présidents français et sénégalais ont ensuite animé une conférence de presse commune.

Coton africain

Sarkozy : "Nous avons discuté avec le Président Wade de cette importante question. Comme à l’accoutumée, la France est très attentive à la demande du Sénégal. Certes, je n’ai pas observé que le Président Wade m’ait indiqué qu’il y avait une urgence. Mais, j’ai noté avec beaucoup d’intérêt la volonté du Sénégal, du Mali et du Burkina de prendre une participation dans le capital de Dagris. Un appel d’offres a été lancé et puisque nous avons du temps, nous allons y travailler ensemble. Il n’y a pas de blocage du côté de la France. Ce que nous voulons, c’est que l’Afrique puisse dignement jouir de ses matières et le coton en premier. Ainsi, je saisis cette occasion pour vous dire que vous pouvez compter sur moi pour la protection du coton en Afrique. Alors, il faut qu’on respecte le producteur africain lorsque d’autres pays subventionnent leur coton".

Rachat de Dagris

Me Wade : "Je voudrais ajouter que le Sénégal est un petit pays producteur de coton. J’ai été mandaté par les autres chefs d’Etat pour régler cette question ; c’est-à-dire nous porter acquéreur des parts de l’Etat français dans Dagris. Il y a deux événements qui sont survenus depuis ; je dirais même trois. Le premier, c’est la position des travailleurs de Dagris qui m’ont écrit pour me demander d’essayer de sauver la situation puisqu’ils avaient perdu les procès devant les tribunaux et qu’il ne restait que les voies politiques. Le deuxième élément, c’est qu’un autre preneur s’est présenté et a offert trois fois plus que le prix de l’action française : 21 millions d’euros. Alors, est-ce qu’on va ré-ouvrir les appels d’offres pour apprécier cette nouvelle proposition. Il y a des perspectives dans ces nouvelles conditions et le nouvel acquéreur est prêt à ouvrir le capital aux sociétés africaines. Le troisième élément, c’est que l’acquéreur actuel a fait le tour des Etats pour dire que si le dossier lui est adjugé, il ouvrirait le capital aux sociétés africaines. Donc, il y a là, un certain nombre de possibilités. Nous allons continuer la discussion pour trouver la meilleure solutions. Car, il n’y a pas une extrême urgence. Quoi qu’il en soit, le président Sarkozy a pris une position très claire qu’il avait déjà exposée au G8 en défendant les coton-culteurs africains".

Candidature Dominique Strauss-Kahn au Fmi

Me Wade : "Nous soutenons la candidature de Dominique Strauss-Kahn. D’abord, c’est le candidat de la France et nous le connaissons. Nous connaissons ses compétences, son ouverture. Et nous pensons qu’il sera très attentif aux problèmes du Tiers-monde et plus particulièrement aux problèmes africains. Nous le soutenons et nous allons expliquer à nos collègues africains les raisons pour lesquelles, nous le soutenons".

Sarkozy : "Je voudrais remercier le président Wade. Je l’ai sollicité et vous comprenez bien qu’une autorité comme la sienne ; cela compte pour faire avancer vers le succès la candidature de Dominique Strauss-Kahn. Après m’être rattaché avec l’Europe, il était très important que la voie du Sénégal puisse s’exprimer de cette façon-là. Je tiens à remercier le président Wade, parce que c’est cela aussi la confiance, de l’amitié et du partenariat".

Dossier jugement Habré

Me Wade : "Concernant Hissen Habré, c’est en toute indépendance que nous avons accepté de le juger. En toute indépendance, nous aurions pu faire comme d’autres sur la question. L’Afrique nous a confiance : à notre système judiciaire et à nos magistrats. Nos collègues pensaient qu’Habré pouvait être jugé au Sénégal dans le respect de toutes les règles de procédure, de droit de la défense et des droits de l’accusé. Malheureusement, depuis que nous avons accepté cette mission, il y a eu des lenteurs du côté de l’Union africaine pour nous transmettre la résolution qui donne une compétence transférée au Sénégal. Ensuite, il nous a fallu élaborer un document sur le coût de ce procès. Le premier document était énorme. Nous l’avons critiqué et puis nous avons travaillé avec des Ong qui s’intéressent à l’affaire. Finalement, un document a été adopté comme proposition sur le coût du procès et de son financement. Nous avons déjà le principe de la participation de la France dans ce procès. Mais, c’est la communauté internationale qui devrait prendre en charge et en premier l’Afrique ce dossier, parce que c’est une affaire africaine. Nous allons faire ce qu’il faut pour que cette affaire ait lieu. Par ailleurs, il y a des pays qui ont insisté pour que Hissen Habré soit jugé. Il y a aussi les Nations unies. Ainsi, nous allons proposer une sorte de commission pour encadrer ce procès. Il n’y a aucun problème juridique. Nous avons besoin de l’assistance juridique de la France pour voir comment nous allons mener ce procès qui est un peu compliqué. Car, il y aura des milliers de témoins dans un sens et dans un autre. Il y aura ce qu’on appelle en droit le transport pour aller à N’Djamena pour faire des enquêtes, peut-être en Belgique ou ailleurs. Ce n’est pas une petite affaire. Je demanderais à notre ministre de la Justice de voir avec les autorités françaises comment nous pouvons avoir une aide juridique dans l’approche même de ce procès".

Sarkozy : "C’est un procès qui prouve d’abord que l’impunité est terminée, ensuite que les Africains gèrent eux-mêmes la sortie de crise de cette nature. J’ai dit au Président Wade que la France aiderait le Sénégal par des conseils techniques sur le plan juridique et par des dotations financières. Car il y a aucune raison que le Sénégal assume seul le poids financier de ce procès. Il faut remarquer que le fait qu’on juge un ancien dictateur au Sénégal est un hommage rendu à la démocratie sénégalaise et au rôle du Président Wade. La France soutiendra le Sénégal dans l’organisation de ce procès".

Émigration clandestine

Sarkozy : "Vous me donnez l’occasion de parler de ce sujet avant d’y revenir devant les étudiants. Comme le Président Wade, je suis franc. Savez-vous quel est le taux d’acception de demandes de visas en 2006 en faveur des Sénégalais ? Près de 83 % des demandes de visas d’entrée en France pour les Sénégalais ont été acceptées. Je ne suis pas sûr qu’il en est de même pour les autres pays. En 2004, le pourcentage était à peine de 60 %. Ce chiffre révélateur mérite d’être médité par les gens qui parlent de l’immigration. Par ailleurs, je dois vous rappeler qu’avec le Président Wade, nous partageons la même préoccupation. L’Europe et la France ne doivent pas piller les élites africaines, parce ce continent a besoin de ses élites. Et le jour où toutes ses élites seraient en Europe, qui s’occupera du développement du Sénégal, du continent ? Croyez-vous que cela est normal ? J’en parlais au Président Yayi Boni du Bénin pour qui j’ai respect et amitié. Il y a plus de médecins béninois en France qu’au Bénin. Qui peut se satisfaire de cette situation ? Je pense que ce n’est pas de cette marnière qu’on va améliorer la santé des Africains. Que l’Europe ou la France aide à la formation oui. Mais savez-vous combien il y a d’étudiants sénégalais en France ? C’est dans l’ordre de 10.000. Ce n’est pas rien. Ces étudiants formés doivent revenir au pays. Nous avons amélioré le système de visas avec la carte compétences et talents. Je voudrais dire avec force que la France n’a pas à rougir de ce qu’elle fait et qu’elle continuera à le faire. L’accord que nous avons signé en 2006 sous l’autorité personnelle du président fonctionne au mieux. Et je peux le dire devant le gouvernement sénégalais. La France est un pays ouvert et généreux. La France aime l’Afrique, elle n’a pas l’ambition de piller les élites africaines. La France a le courage de parler aux Africains pour dire que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde. Alors sur cette question de l’immigration, il y a beaucoup de mensonges, d’hypocrisie. Ce n’est pas à des pays infiniment plus petits que la France de donner des leçons. Mon rôle de président de la République, c’est de rappeler à vous journalistes sénégalais, journalistes français que je n’ai pas deux langages. Je n’en ai qu’un seul. Cela me permet de dire que j’ai été très ému de l’accueil qui m’a été réservé dans les rues de Dakar par les populations sénégalaises. Je ne viens pas en Afrique tenir un discours différent de celui que tiens à Paris. Je respecte l’Afrique et j’aime les Africains. Ma façon de les aimer et de les respecter, c’est de les écouter. C’est ce que je fais avec le Président Wade. À d’innombrables occasions, lorsque j’étais ministre de l’Intérieur, j’ai écouté ses craintes et ses remarques et je lui ai dit ma vérité. Par ailleurs, vous pouvez demander aux autorités sénégalaises, les listes d’attente diminuent considérablement. Je voudrais terminer pour dire que l’Afrique se trouve à 14 km de l’Europe et je sais parfaitement que la réussite de l’Afrique sera celle de l’Europe. Son échec sera le désastre de l’Europe. S’il y a un continent qui doit comprendre que nos destins sont liés, c’est bien l’Europe. S’il y a une responsabilité pour la France, c’est de faire comprendre aux Européens que les jeunes Africains ont droit au développement, à la croissance, à la formation et à l’emploi pour aider leurs pays et non pour la quitter. Cela ne veut pas dire que tout le monde doit rester, que la jeunesse africaine est assignée en résidence. Comme toutes les jeunesses du monde, elle doit penser aussi à développer leurs pays. Mais si les Africains les mieux formés s’en vont, qui restera pour développer le continent. Sur cette question, j’ai beaucoup appris du Président Wade. Les discussions que nous avons eues m’ont fait évoluer sur une question dont je n’avais pas compris la profondeur, la sensibilité et la portée. Je comprends que ce soit très difficile pour ces pays qui veulent former leurs étudiants, alors que leurs économies n’ont pas les emplois qui permettent de trouver un travail à ces étudiants".

Fuite des cerveaux

Me Wade : "M. Sarkozy a raison. Nous nous sommes retrouvés assez rapidement après quelques incompréhensions au départ. Parce que tous les deux, nous avons choisi de parler le langage de la vérité. Ma vérité est que si l’immigration est un phénomène historique mondial qui procède de la liberté de déplacement des humains, l’immigration clandestine constitue un danger même pour l’Afrique. Je disais aux jeunes de mon parti dont quelques-uns ont été en Espagne qu’il y a quelques dizaines d’années, ce pays était très en retard par rapport au reste de l’Europe ; le Portugal aussi. Ils étaient considérés comme des pays sous-développés. Donc, si les Espagnols ont pu construire leur pays au point de vous attirer, c’est parce que les jeunes espagnols sont restés en Espagne pour construire leur pays. Vous n’allez pas faire de même parce que nous sommes là pour vous aider. Ils ont été frappés par ce discours. Je suis convaincu que quand l’Afrique commencera à se développer et spécifiquement le Sénégal, lorsque nous aurons lancé tous nos projets, les autres viendront des autres pays.

Le Sénégal consacre aujourd’hui 40 % de son budget à l’Education. Je pense que c’est le seul pays au monde à le faire. Peut-être, je me trompe en le faisant, mais c’est parce que nous considérons que c’est la ressource humaine qui fait le développement. Le jour où nous aurons la même densité de bacheliers, d’ingénieurs, de professeurs, de savants que les grands pays, les choses changeront d’elles-mêmes. Donc, je ne donne pas des bourses pour que les gens restent en France. C’est aberrant. Je préfère investir cet argent ici. Je leur demande de comprendre le sens des sacrifices que le Sénégal fait en les formant. Un jour, il y a un père qui m’écrit : Monsieur le président, vous avez bien voulu donner une bourse à mon fils, je dois vous remercier parce qu’il a passé son doctorat de médecine, maintenant il est médecin à l’hôpital de Rennes.

Ce n’est pas facile, mais au Sénégal, les populations comprennent maintenant de mieux en mieux qu’il faut combattre l’immigration clandestine. Et nous le faisons par tous les moyens par une surveillance de la mer, par la dissuasion et aussi en faisant revenir les gens partis clandestinement. Sur ce dernier point, nous prenons notre responsabilité. Nous l’avons fait avec l’Espagne et nous le ferons avec la France. Nous nous sommes entendus parce que c’est le langage de la vérité. Il faut que l’immigration devienne un flux régularisé et régulier.

Déjà avec l’Espagne et maintenant avec la France, nous sommes en train d’identifier les emplois qui seront offerts aux Sénégalais et ceux qui seront sélectionnés pour occuper ces emplois pendant un certain temps et revenir. Je crois que c’est déjà en cours en France avec nos mandants. Cela est mieux que de partir clandestinement. D’abord, si on a la chance d’échapper aux intempéries de l’Atlantique et de la Méditerranée, c’est une honte de jouer à cache-cache avec les policiers.

C’est pourquoi nous combattons l’immigration clandestine par tous les moyens. Nous créons énormément d’emplois. Nous avons créé près de 250.000 emplois, plus que ceux qui existaient en l’an 2000. Il faut persister dans l’effort. Avec tous nos projets, le plan Reva, la production des biocarburants, bientôt l’emploi ne sera plus un problème. Nous sommes sur le chemin d’un pays émergent. Tous les critères nous le montrent et nous sommes en voie d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Nous allons tenir un conseil présidentiel pour voir où nous en sommes sur le chemin des Omd. M. Sarkozy et moi sommes tout à fait d’accord sur la philosophie de l’immigration clandestine. Les accords que nous avons signés, les premiers bénéficiaires sont les étudiants qui maintenant arrivés en France avec une bourse sont aidés à se loger, alors qu’à notre époque, nous n’avions pas cette chance. Ensuite, il y a les hommes d’affaires qui peuvent maintenant avoir des visas longue durée. Les choses sont en train de s’améliorer. Il faut seulement dissuader les jeunes de se lancer dans l’immigration clandestine. En même temps, il faut combattre les gens qui s’adonnent à ce commerce et qui exploitent ces jeunes, en les faisant miroiter des choses moyennant quelques millions de francs et créer des emplois. Je dois vous avouer que présentement, il y a beaucoup de jeunes très diplômés, qui gagnaient beaucoup d’argent et qui ont tout abandonné pour venir travailler avec moi".

Carte compétence et talent

Me Wade : "Il faut partir du principe que nous sommes des pays indépendants. Chacun d’entre nous a été élu pour défendre les intérêts de son pays à travers sa philosophie. Il peut y avoir des divergences, mais l’essentiel est de discuter pour arriver à la même conception. Aujourd’hui, malgré les divergences du point de départ, nous sommes arrivés aux mêmes conclusions. Moi, je suis contre le fait que les élites africaines aillent s’installer en France. Il ne faut pas que l’Afrique soit pillée par les pays développés. Sur ce plan-là, nous sommes tout à fait d’accord. Maintenant, il s’agit de traduire cela de manière concrète. Comme je vous l’ai dit, la France défend elle aussi ses intérêts et nous privilégions des gens qui ont de la compétence ou du talent. Cela ne me gêne pas. A contrario, je dis simplement, il ne faut pas que mes compétences et mes talents se retrouvent à l’étranger. Cela devient l’objet d’un dialogue entre la France et nous. Encore que si j’ai bien compris dans l’esprit, il a dit qu’il ne suffit pas simplement d’avoir des diplômes. Après cela, il faut de l’expérience pour montrer son talent. A mon avis, ce problème est potentiellement résolu".

Coopération France-Afrique

Sarkozy : "D’abord, je trouve le terme pré-carré irrespectueux. C’est une bonne nouvelle pour l’Afrique que la France s’intéresse au développement du continent. Je ne pourrais pas porter un discours qui consiste à souhaiter le développement et se plaindre que des forces nouvelles investissent en Afrique. Pré-carré, parce que nous avons dans ce continent des amis, une histoire commune. Il y a des pays avec qui nous n’avons pas une histoire commune, mais nous avons intérêt qu’ils se développent, se stabilisent. La géographie a mis l’Europe et la France en voisins de l’Afrique. Nous voulons aider au développement de l’Afrique.

J’ai demandé au Président Wade de m’aider à réfléchir pour trouver un format de dialogue entre l’Afrique et la France. Je voudrais que cela soit un dialogue plus fécond et plus franc. Par ailleurs, j’ai dit au Président Wade que ce n’est pas normal que l’Afrique soit le seul continent qui ne dispose pas de représentant comme membre permanent au Conseil de sécurité de l’Onu. Le Président Wade m’a dit des choses très fortes sur le sujet. L’Afrique doit être représentée parmi les membres permanents du Conseil de sécurité. L’Afrique, c’est la jeunesse du monde avec ses 450 millions de jeunes de moins de 17 ans. L’Afrique a besoin d’amis, la France est l’amie de l’Afrique. L’Afrique francophone bien sûr, mais la France ne s’interdit pas d’avoir aussi des amis partout. Au nom de cette amitié, la France veux aider l’Afrique à se développer, à s’unir, à se stabiliser, à être un continent de paix".

Me Wade : "Je voudrais remercier le Président Sarkozy d’avoir choisi le Sénégal comme première étape de sa visite en Afrique au sud du Sahara. Nous en sommes très fiers et très heureux. Mais ce choix obéit à l’histoire des relations entre la France et le Sénégal".

Propos recueilli par Mbaye Sarr DIAKHATE (avec Mamadou GUEYE et Souleymane D. SY



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