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Politique

Confidences de Boubacar Sy alias Bouba Chinois une semaine après son élargissement de prison - De la tentative de liquider Idy, au complot contre Barthélemy Dias…

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Confidences de Boubacar Sy alias Bouba Chinois une semaine après son élargissement de prison - De la tentative de liquider Idy, au complot contre Barthélemy Dias…

Fraîchement sorti de prison, Boubacar Sy, alias Bouba Chinois, a accepté de se confier à nous. En revenant sur son passé, les raisons de sa dernière arrestation. Mais surtout, sur les propositions indécentes qu’il a eu à refuser dans sa vie.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je m’appelle Boubacar Sy, plus connu sous le nom de Bouba Chinois. Parce que ma mère est Vietnamienne et mon père Toucouleur. Je pense que c’est à cause de mes traits asiatiques que les gens ont préféré le nom Chinois à Boubacar Sy.

Quelles sont les raisons de votre dernière incarcération ?

D’après ce que les médias ont dit, et ce que la Division des investigations criminelles (Dic), a voulu faire croire aux gens, c’est une histoire de chanvre indien, qu’on avait saisi avec mon jeune frère. Mais je sais qu’il y a des dessous politiques dans cette affaire.

Lesquelles ?

C’était suite à des interviews que j’ai faites, dans lesquelles je parlais du passé d’un ancien ministre qui a rejoint le Pds. A cette époque, j’avais eu des propositions, du temps du régime socialiste. Concernant le vieux, le Président Abdoulaye Wade.

Quel genre ?

On m’a demandé de liquider Me Abdoulaye Wade. Une proposition que j’avais refusée, parce qu’à l’époque, Wade était mon avocat. Et, j’avais des compagnons comme Pape Samba Mboup, avec qui j’ai vécu en prison. Donc j’ai refusé cette proposition, tout en faisant part au Président Wade de ce qu’on m’avait proposé. A cette époque, j’avais dix ans à purger, et on m’avait proposé un passeport, une forte somme d’argent, et une grâce présidentielle.

Qu’est-ce que ça a à voir avec votre dernière incarcération ?

Parce que j’ai révélé le nom du ministre à qui j’ai refusé cette proposition. Je subissais des pressions au niveau de la prison. On est venu prendre la télévision et la radio de ma cellule. A cette époque, il y avait la coupe du monde et certains détenus suivaient les matchs avec la télévision. Quand le ministre est venu en prison et a demandé qu’on sorte ma télévision et ma radio, j’avais entamé une grève de la faim. Et certains détenus m’ont soutenu dans cette grève. Il y avait Samuel Sarr, ex-Dg de la Sénélec, qui est un jeune frère pour moi. Il y avait Pape Samba Mboup Amath Dansokho…

C’est à cause de ça seulement qu’on vous a mis en prison ?

Oui. Parce que quand la Dic est venue chez moi procéder à l’arrestation, elle n’a rien trouvé. Ils ont perquisitionné ma chambre, ils ont trouvé une certaine somme d’argent qu’ils n’ont pas touchée. Ils ont pris mon portable, disant qu’ils ont trouvé du chanvre indien avec mon jeune frère. Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient, ils ont répondu que c’est la Dic. Ils ont pris mon jeune frère avec de la drogue, et moi, étant le responsable de famille, je ne devais pas ignorer les agissements de mon jeune frère.

A la suite de cela, on vous a amené à Rebeuss. Avez-vous croisé Idrissa Seck là-bas ?

Oui. On s’est vu.

Quelle a été sa réaction ?

Etonné. Il était étonné de me voir en prison. Il m’a demandé ce que je faisais en prison. Je lui ai dit que c’était pour une histoire de chanvre indien.

Est-ce qu’il vous a cru ?

Il ne m’avait pas cru.

Pourquoi vous dites ça ?

Le jour où nos regards se sont croisés en prison, il m’a semblé très étonné. Ça lui a paru bizarre que Bouba Chinois se fasse arrêter pour une histoire de chanvre indien.

Et pourquoi ?

Pour lui c’était louche. Il a tout de suite pensé que j’étais envoyé pour le liquider physiquement. Comme cela s’est déjà fait dans le passé, au temps où Wade était en prison, et qu’on m’avait proposé de le liquider. Bon, il a pensé que si on m’a amené en prison alors qu’il y était, c’était pour le liquider.

Drôle de coïncidence n’est-ce pas ?

Oui. Cette coïncidence était troublante. Pour lui et pour moi aussi.

Est-ce qu’on ne vous a pas proposé de l’argent pour liquider Idrissa Seck ?

C’est une réponse que j’aimerais bien garder pour moi.

Pour quelle raison ?

Une fois de plus, il y a des choses que je ne peux pas me permettre de dire parce que cela est confidentiel.

Avez-vous communiqué avec lui ?

Oui parce qu’on se croisait en prison. Comme il me voyait au palais rendre visite à Pape Samba Mboup.

Dans quel cadre ?

C’était dans le cadre de mon Ong. Jusqu’à présent je suis sur cette Ong. Qui doit aider les jeunes délinquants. Parce que je sais qu’en matière de banditisme, j’ai de l’expérience. J’ai fréquenté le milieu du banditisme. Je me suis rendu compte qu’au Sénégal, il n’y a pas d’associations ou d’Ong pour s’occuper des délinquants et des prisonniers. Depuis ma dernière sortie, je m’étais juré de créer quelque chose. De lutter pour le droit des détenus qui est très bafoué au Sénégal actuellement.

Avez-vous croisé Barthélemy Dias en prison ?

Barthélemy est mon jeune frère, qui a beaucoup d’estime et d’admiration pour moi. C’est réciproque. Parce que c’est un jeune qui en a à revendre. Alors quand il est arrivé, il m’a contacté. On se connaissait quand il était jeune. Au Plateau. On se voyait. Mais on ne se fréquentait pas car à ce moment, il était très jeune. Mais je le connaissais et je connaissais son père Jean Paul Dias. Donc quand il est arrivé en prison, il était un peu désoeuvré. Avec mon expérience, il fallait le protéger, et c’est ce que j’ai fait. J’ai vu les détenus, je leur ai parlé, et ils l’ont bien reçu. On partageait le manger ensemble, on restait ensemble, on causait politique et tout. Mais seulement ce qui m’a sidéré, c’est quand les médias ont dit que Barthélemy et moi voulions organiser une mutinerie au niveau du camp pénal. Et que c’était à cause de ça qu’ils l’ont transféré à Tambacounda. C’était complètement faux.

Pourquoi alors de telles rumeurs ont-elles été véhiculées ?

En matière de politique, quand ils veulent faire quelque chose, il leur faut toujours un bouc émissaire. Donc pour moi Barthélemy devait être transféré à Tambacounda. Ils n’avaient pas de motif valable. Et comme ils ont vu que Barthélemy fréquentait Bouba Chinois, ils ont véhiculé cette rumeur pour pouvoir procéder à ce transfert. Mais moi je dis que c’est complètement faux. Je ne pouvais pas me permettre d’organiser une mutinerie, parce que le nouveau régisseur, Lamine Thior est un ami. Je le considère comme un père. Lors de mes dix années de prison, il m’a beaucoup aidé. C’est grâce à lui que j’ai retrouvé ma liberté. Parce que quand il est arrivée à la prison de Reubeuss, alors que je devais purger dix ans de prison, il a eu confiance en moi. Il m’a dit qu’il savait que j’avais changé. Il m’a dit : «Si tu restes un an sans tenter de commettre une évasion ou quoi que ce soit, on va t’aider à sortir et pour cela j’ai la promesse du procureur de la République». J’ai tenu ma parole, ils m’ont confié la boutique de la prison. C’est là que j’ai commencé à gérer et quand je suis sorti, cela m’a fait du bien d’avoir géré cette boutique, car cela m’a appris à travailler honnêtement.

Aujourd’hui, quelles sont vos relations avec vos anciens copains détenus, comme Pape Samba Mboup ? Est-ce que vous les voyez encore?

Tout récemment, j’ai été chez Pape Samba Mboup. Samuel Sarr, on ne s’est pas revu parce que je viens de sortir comme ça et il me faut prendre un peu de recul, rester à côté de ma mère, gérer la famille, ensuite voir venir mes projets. Ces projets sont toujours dans le domaine de l’Ong : Sos délinquance, qui me tient à cœur.

Avez-vous contacté des personnes pour vous soutenir dans ce projet?

J’avais déjà commencé à essayer d’avoir les autorisations nécessaires pour avoir le récépissé mais malheureusement, il y a eu cette coupure de quinze mois. En fait, quand j’ai été arrêté cela m’a fait perdre un peu de temps. Mais cela ne me décourage pas, car je sais que je suis un battant. J’ai vu des gens qui sont comme ça. Je suis un cheval gagnant et je n’accepte pas de perdre.

Il y a aussi des rumeurs qui circulent. Rumeurs selon lesquelles, votre femme est partie avec vos enfants ?

Ma femme, c’est dans l’ordre du domaine privé. Mais, tout ce que je peux dire sur ma femme, c’est qu’elle a été brave, courageuse. Quand on dit qu’elle est partie de chez ma mère, je pense qu’elle était obligée de le faire. Car, quand on m’a arrêté, ma mère est tombée dans le coma. Parce que cela l’avait traumatisée et elle était hospitalisée dans une clinique. Ma femme s’est donc retrouvée seule à la maison, sans personne avec mon gosse. C’est moi qui lui ai demandé de rejoindre la maison familiale. Elle est retournée chez ses parents avec mon fils. Vraiment, elle m’a beaucoup soutenu ainsi que Fadel Gaye, le maire de Dakar Plateau que je tiens à remercier. Car il m’a beaucoup soutenu. Pendant les fêtes de Tabaski, il ne manquait jamais de remettre un mouton ou de l’argent. Il m’a aussi aidé à payer la scolarité de mon fils. Donc je lui dois beaucoup. On pourra toujours dire qu’il y a des dessous politiques.

Faites-vous de la politique ?

Je suis apolitique, mais je sais que dans le Pds, je n’ai que des amis. Et, ces amis, je les ai connus en tant que prisonniers, mais pas en tant que politiciens. Nous avons galéré ensemble en prison, on a traversé des moments très durs en prison. Il n’y a que ces faits que je peux retenir d’eux. Quant à mes relations avec Wade, elles ont toujours été bonnes et sincères. La seule déception que j’ai eue, c’est quand j’ai été arrêté et que je lui ai écrit par le canal du journaliste Sonko, une lettre ouverte à laquelle il n’a pas répondu.

Cela vous a fait mal ?

Oui, cela m’a fait très mal

Pourquoi ?

C’est à cause du Pds, que j’ai commencé à faire de la politique. Et c’est ce jour-là que j’ai compris que j’ai mis ma main dans un panier à crabes.

C’est- à- dire que votre vie a basculé ?

Non, elle n’a pas basculé, parce que j’ai beaucoup appris, et cela m’a fait beaucoup de bien. Cela m’a permis de connaître mes vrais amis, mes vrais parents et cela m’a permis de bien connaître ma femme, ainsi que mes beaux-parents. Parce que très sincèrement, quand j’ai été arrêté, accusé comme un vulgaire trafiquant de chanvre indien, ou comme un vulgaire assassin, mes beaux-parents n’ont pas cru en cela. Ils m’ont soutenu, je dois beaucoup à ma belle-mère Marième Fall. Car elle a été brave.

Quel sera votre dernier mot ?

Ce qui me tient à cœur, c’est la condition des détenus, qui sont au camp pénal. Mais aussi le peu de moyens que l’État a donné au régisseur Lamine Thior pour gérer la prison et Lamine Thior, je le connais, c’est un régisseur qui très humain, il connaît les détenus, et se met toujours à leur place. D’ailleurs les gardiens de prison disent de lui qu’il prend toujours la défense des détenus, plutôt que celle des gardiens. Quand je suis arrivé au camp pénal, c’était vraiment dur pour les détenus parce qu’à cette époque, il y avait un autre régisseur, M. Ndao. Qui dirigeait la prison d’une matière autoritaire et répressive. Mais depuis que Lamine Thior est arrivé, il y a une nette amélioration. Je parle au nom de tous les détenus du camp pénal et je m’adresse particulièrement au Président Abdoulaye Wade. Moi, Bouba Chinois, je l’ai connu comme avocat et comme prisonnier. D’ailleurs, quand il a entamé sa grève de la faim, je faisais partie des chefs de chambre, qui l’ont soutenu dans cette grève et toute la prison l’a soutenu dans ce mouvement, jusqu’à sa libération. Pour dire qu’il doit beaucoup aux prisonniers. À lui d’être humain et de savoir pardonner. Tous les prisonniers attendent beaucoup de lui, surtout pour la grâce présidentielle et ce sont ces détenus qui l’ont soutenu jusqu’à ce qu’il devienne Président aujourd’hui. Donc, il ne doit pas les oublier. Je compte bien entrer dans l’arène politique par la grande porte. Je suis un homme public et j’ai beaucoup de gens derrière moi. Je compte bien m’engager dans l’arène politique.

Dans quel parti ?

Je réserve la réponse jusqu’à notre prochaine interview. J’attends d’abord de préparer le terrain, ensuite on se verra pour la suite. A ce moment -à, on pourra aborder profondément le domaine politique.



3 Commentaires

  1. Auteur

    From Reubeuss

    En Septembre, 2011 (19:02 PM)
    Thiey TChing dou baayi moukk !! ay verte you graw leu yorr !!
    Top Banner
  2. Auteur

    Xxx

    En Novembre, 2012 (15:15 PM)
    Bandiboubonne tchim
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    Auteur

    Anonyme

    En Novembre, 2015 (13:53 PM)
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