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CONFIDENCES … SERIGNE MAMOUNE NIASSE, Marabout, Premier serviteur Rassemblement pour le peuple : «J’ai rencontré ma femme dans le Club…»

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CONFIDENCES … SERIGNE MAMOUNE NIASSE, Marabout, Premier serviteur Rassemblement pour le peuple : «J’ai rencontré ma femme dans le Club…»

Serigne Mamoune Niasse a trois casquettes : marabout, chef de parti politique, père de famille. Quand il ouvre son cœur pour parler de lui, on découvre d’autres facettes. Celle du talibé de son père Baye Niasse et du simple citoyen sénégalais… Des confidences que le marabout-homme politique nous a livrées au mois de novembre dernier sans retenue aucune.

Qui est Serigne Mamoune Niasse ?

Mamoune est un Sénégalais issu des daaras, école coranique. Il est né en 1944 à Kaolack à l’hôpital qu’on appelle aujourd’hui, Hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack. Il a commencé sa vie dans l’apprentissage du Coran. C’est par la suite qu’il est allé à l’école arabe qu’on appelait Madrassatoul Falah où il a appris l’arabe et les principes de l’Islam.

Quand mon père s’est rendu compte que j’avais un bon niveau en arabe, il m’a amené au Caire en Egypte. Je fais partie du premier groupe de Sénégalais qui ont quitté officiellement le pays pour aller étudier en Egypte. On avait bénéficié d’une bourse du Président Djamal Abdou Nasser. Ces bourses avaient été distribuées dans les différentes familles religieuses. D’ailleurs, dans notre groupe, il y avait les Maodo Sy, Serigne Mansour Sy, l’actuel Khalife de Tivaouane, Maodo Lô, etc. Je suis allé au Caire en 1962, deux ans après l’indépendance. On avait beaucoup impressionné les Egyptiens par notre parfaite maîtrise du Coran, et surtout par le fait qu’on le récitait par cœur. Je me rappelle qu’ils avaient même écrit cela dans leurs journaux à l’époque. Djamal Abdou Nasser et son gouvernement nous respectaient et nous traitaient avec beaucoup d’égards. J’étais à l’Institut islamique de Caire, ensuite à l’Institut qui regroupait des étudiants étrangers où j’ai obtenu mon Bac. C’était en 1969 et en 1970, j’ai commencé mes études universitaires à l’Université de Caire dans la Faculté de Théologie où j’ai eu ma Licence. Je suis revenu définitivement au pays après le décès de mon père. Une fois au Sénégal, j’ai commencé à vivre comme tous les Sénégalais les problèmes quotidiens du pays.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre vie estudiantine ? il semble que vous étiez très actif en Egypte.

Tout à fait. Mon père avait beaucoup de relations dans le monde arabe et parfois, il me confiait certaines missions, ce qui m’a permis d’avoir des relations. Je passais mes vacances dans ces pays, en Arabie Saoudite, au Liban… Mais, à chaque fois, j’achetais des produits que je revendais en Egypte. Je faisais du commerce, en quelque sorte. Et Dieu m’a aidé car, étant étudiant au Caire, j’avais ma propre maison que j’avais achetée avec mes propres moyens et j’avais ma voiture.

Je suis resté en Egypte après mes études jusqu’en 1977-78. J’étais marié là-bas avec une Egyptienne d’origine soudanaise et on a eu deux enfants : un garçon et une fille. Mais elle a voulu rester en Egypte et on s’est séparés finalement. Je crois que c’est tout ce que je peux dire sur ma vie d’étudiant sinon que je faisais du commerce. De retour à Dakar, j’ai fait un peu de transport, j’avais acheté une voiture R 18 pour en faire un taxi. J’ai fait de la location automobile, très tôt d’ailleurs à Dakar. Par la suite, j’ai créé une société en 1984.

Mais en tant que premier groupe d’étudiants noirs en Egypte, vous arrivait-il d’être victime de racisme ?

Si je vous dis la vérité, oui. Il faut avouer qu’à l’époque, il y avait ces pratiques racistes. Les Arabes rigolaient et se moquaient de nous dès qu’ils nous voyaient. Ils nous appelaient les barbares et ils nous sous-estimaient sur beaucoup de choses. Mais, notre motivation, c’était la connaissance et on se consolait de cela. C’est d’ailleurs ce qui expliquait notre présence sur leur territoire. Mais, cinq à six ans plus tard, c’était moins grave, on avait des amis parmi les Arabes, et le Président Nasser avait pris des mesures pour lutter contre le racisme.

Est-ce que vous vous êtes une fois battu pour dire non ?

Evidemment ! à plusieurs occasions d’ailleurs.

Racontez nous une de vos bagarres.

Vous savez, les Arabes, ils savent se moquer des gens. Mon père nous conseillait de nous marier à l’âge de 20 ans. Mais quand les Arabes vous voient accompagner d’une fille, ils se mettent à la taquiner. Alors, quelle que soit la maîtrise de tes réactions, il arrive que tu te fâches et tu te bagarres. Si on te manque de respect ou on manque de respect à ta femme, il faut que tu réagisses. C’est ce qui expliquait nos bagarres.

Où avez-vous rencontré votre femme ?

Ma première femme, c’est au Sénégal. Je suis parti en Egypte en 1962 en 1964 je suis venu en vacances et j’ai épousé ma première femme, ce sont mes parents qui me l’ont proposée. La deuxième, c’est l’Egyptienne d’origine soudanaise.

Donc, c’est vous qui avez choisi votre deuxième femme, comment vous l’avez connue et où l’avez-vous rencontrée ?

(Rires) Vos questions sont bizarres ! En fait, on avait une organisation qu’on appelait Club des étudiants africains. C’est le Président Sékou Touré qui avait un grand bâtiment pour les étudiants et c’était là le siège. On ne reconnaissait pas qui était Guinéen ou Sénégalais, on passait nos heures libres dans ce siège et chacun vaquait à son loisir. Certains jouaient au football, d’autres dansaient, c’était vraiment un lieu de rencontre. C’est dans cette association qu’on s’est connus, lors d’une soirée. C’était une affaire de jeunesse. Quand on s’est rencontrés, j’ai croisé mon père lors d’un voyage à la Mecque et je l’ai avisé. Je lui ai dit que j’ai rencontré une femme de bonne famille et je veux l’épouser. Il m’a donné l’autorisation et je l’ai marié.

Quels étaient vos rapports avec votre père ?

On avait des relations spéciales. C’est Dieu qui l’a fait, ce n’est ni par ma conduite ni par mes connaissances. Il m’aimait et on s’entendait bien. Je l’aimais bien moi aussi, et cet amour a failli gâcher mes études. Il m’appelait pour manger avec moi et j’étais tout le temps dans sa chambre quand j’étais enfant. A la limite, mon maître coranique n’osait plus me faire quoi que ce soit. C’est mon grand frère Akhibou Niasse, qui est actuellement Imam à la grande mosquée de Médina, qui m’a sorti de cette situation, je le remercie, d’ailleurs, pour cela. C’était lors d’un voyage de mon père : je l’ai raccompagné et, à mon retour, je pleurais. Mon grand frère m’a appelé et m’a dit : «Tu dois comprendre qu’un père est aussi un pair, il doit être une référence et tu dois te concentrer sur tes études…» Il m’a donné des conseils et je lui ai promis de les suivre. Quand mon père est revenu de son voyage, il était parti en Irak, j’avais changé mes habitudes. Je venais juste pour le saluer et puis je retournais à l’école coranique, jusqu’à ce que je récite le Livre. J’avais arrêté de passer tout mon temps à ses côtés. N’empêche que j’avais de très bonnes relations avec lui. Plus tard, je l’accompagnais dans ses voyages et il me confiait des missions dans les pays arabes. Mais tout cela, c’est par la grâce de Dieu, ce n’est pas mon mérite.

On raconte que vous avez une fois demandé à votre père de prier pour vous. Car si vous devenez riche, vous amènerez tous les habitants de Médina Baye à la Mecque. On dit que c’est ce qui explique le fait que vous amenez chaque année des personnes à la Mecque.

Ce que je peux vous dire, c’est que je disais tout le temps à mon père de ne pas me donner de l’argent. Je préférais qu’il prie pour moi. Je lui disais que je voulais avoir de l’argent, je voulais être capable de résoudre mes problèmes et d’aider les autres. Quant à aider des gens à aller à la Mecque, il me l’a confié. Un jour, il m’a appelé, c’était dans sa maison à Dieuppeul. Il m’a dit : «Je ne pense pas qu’on se revoie, c’est aujourd’hui notre dernière rencontre.» A l’époque, il s’apprêtait à aller à Londres. Quant à moi, je revenais du Caire pour des vacances, je pensais que j’allais donc mourir bientôt. J’ai pleuré. C’est qu’en ces temps-là, on ne pouvait pas imaginer la disparition de notre père. C’était inimaginable pour nous. Il m’a dit : «Essuie tes larmes et écoute moi.» Parmi les choses qu’il a évoquées ce jour-là, il y a ceci : «Quand quelqu’un meurt, il laisse forcément sur terre des souhaits qu’il aurait aimé réaliser avant de partir. Dans la famille il y a telle et telle personne, je souhaiterais les amener à la Mecque.» Je lui ai demandé de prier pour moi pour que je puisse réaliser ses vœux. Il a exprimé son souhait et il m’a précisé que ce n’était pas une obligation. Il m’a également rappelé que son père El Hadji Abdoulaye Niasse aidait les musulmans à faire le pèlerinage, lui aussi a aidé les gens à accomplir ce pilier de l’Islam et il m’a légué cette tâche.

Je rends grâce à Dieu. Depuis, chaque année, j’essaye de m’acquitter de cela. Parfois ils sont nombreux, comme il arrive que ce soit peu de gens, mais chaque année, des musulmans font leur pèlerinage par mon canal, Dieu merci. Je considère que c’est Dieu qui le veut ainsi.

Qu’est-ce que vous faites dans la politique en tant que marabout ?

Le Prophète Mouhamed (Psl) est notre repère. Dieu nous recommande de se conformer à Lui. Le Prophète a dépassé le cadre politique, il était un Etat. Il jugeait, il signait les traités, il dirigeait la mosquée… C’est qu’au Sénégal, les gens veulent dissocier la politique de la religion et cela a une explication. Ce sont les blancs qui sont à l’origine de tout cela. Quand ils ont voulu affaiblir les musulmans, ils ont réussi à les éloigner des choses qui font fonctionner la Cité. Avant, on disait que le marabout doit se limiter à son chapelet et sa natte. C’est vrai, mais il doit aussi s’occuper du bon fonctionnement de la Cité. Même si ce n’est pas pour lui, il doit le faire pour la communauté qui dépend de lui. Car, lorsque les talibés ont des problèmes, ils viennent voir le marabout. Et c’est lui qui fait des interventions auprès des élus ou du préfet. Mais ces interventions doivent se faire dans la légalité.

Et puis, j’aime la politique, j’ai la conviction que tout le monde doit s’impliquer dans les affaires de la Cité. Il faut qu’on s’échange les idées.

Il faut préciser aussi que j’ai la permission et l’autorisation de faire de la politique. Je me rappelle, j’étais avec mon père pendant les vacances de 1972 ou 73, lors d’une audience avec le Président Senghor. Ce dernier voulait des conseils sur des problèmes relatifs à l’aide aux populations et ses relations avec le Président Sékou Touré de la Guinée.

Après leur entretien, j’ai eu l’occasion de parler au Président et je lui ai dit ceci : «Partout où va mon père dans le monde, il est accueilli par des chefs d’Etat avec tous les honneurs et on lui déroule le tapis rouge. Mais à chaque fois, on ne voit pas les représentants diplomatiques du Sénégal dans cet accueil, et il voyage toujours avec un passeport ordinaire, je trouve que vous perdez dans cette histoire. Car, les gens vont en déduire que vous n’êtes pas en bon terme avec lui. Et cela vous décrédibilise auprès de ces chefs d’Etat.» J’ai vu que ce que je disais intéressait beaucoup le Président Senghor. Il s’est levé et s’est présenté devant moi et m’a demandé, avec beaucoup d’affection d’ailleurs, de m’expliquer. J’ai argumenté. Ensuite, il a dit à Baye avec humour : «Je croyais qu’il n’y avait que Moutapha Niasse qui est intelligent parmi les Saloum-Saloum, mais je me rends compte que tous vos fils sont intelligents.» Et pour finir, il a demandé à mon père qu’il me confie à lui. A la sortie de l’audience, mon père m’a signifié qu’il n’y avait pas de mal à s’allier avec les tenants du pouvoir. «Le pouvoir c’est comme une lumière, il est toujours préférable de s’approcher d’elle plutôt que de s’en éloigner», m’a-t-il conseillé. Mais, il faut toujours veiller à être conforme à l’Islam. Il me conseillait de faire de la politique mais pour servir l’intérêt général.

Une fois à Médina, j’ai rassemblé tous les jeunes et je me suis présenté à lui pour avoir son autorisation avant de m’engager dans la politique. Il m’a remis une lettre. Donc, j’ai une autorisation de faire de la politique et je suis un passionné de la politique. Mais durant tout le temps que je suis sur le terrain, j’évite qu’on salisse mon nom. Je ne touche pas à l’argent d’autrui. Je veille à être solvable.

Mais où commence l’homme politique et où s’arrête le chef religieux que vous êtes ?

Etre marabout ce n’est pas compliqué. Ce sont les gens qui rendent les choses difficiles. Le marabout est un comportement, une tenue que le prophète nous a léguée. Si tu y crois, tu peux devenir marabout et quelle que soit ta descendance. Il suffit de savoir s’abstenir, d’être clément envers les autres, d’apprendre et d’enseigner. Donc ce sont des pratiques. Mais cela n’enlève en rien l’étiquette de citoyen qui vous permet de faire de la politique. Tant que ce que vous faites n’altère pas votre foi. C’est pourquoi la politique est une activité normale chez moi. Je n’y vois aucun inconvénient.

En tant que porte-parole de la famille Niasséne, votre activité politique ne risque-t-elle pas de prêter la confusion ?

Non, du tout ! Si j’étais quelqu’un qui cherche à tirer profit de ce statut, d’accord, mais ce n’est pas le cas. Et tout ce qu’on doit faire dans la famille, je fais en sorte d’être le premier donateur, parce que j’avais échangé mon étiquette de fils contre celui de disciple devant mon père. Tout ce que les disciples doivent faire, je suis le premier à m’investir. Quand je sens que je peux faire quelque chose, je n’attends personne.

D’autre part, je veille à ce que l’Etat accorde le respect qu’il faut à Médina Baye. J’estime que les gouvernants n’apportent pas l’assistance nécessaire à cette famille, je l’ai toujours décrié. Ils n’ont rien fait pour nous. Le Sénégal appartient à tout le monde, et les chefs religieux ont un rôle non négligeable à jouer pour aider les populations.

Quels sont aujourd’hui vos rapports avec Moustapha Niasse ?

Politiquement, je n’ai plus de rapport avec Moustapha Niasse. Entre l’Afp et le Rp, il n’y a aucune relation. Mais Moustapha est un parent, on a le même sang. Il faut d’ailleurs préciser que nos différends, c’est uniquement sur le plan politique. On était ensemble dans le même parti, j’étais un élément qui a tout fait pour la cause. Je sais que j’ai beaucoup contribué sur les 17 % que l’Afp a eus aux dernières élections. Mais, à vrai dire, ils ne m’ont pas rendu la monnaie. Et pourtant, je ne demandais rien, juste de la considération, même pas pour moi, mais pour les personnes qui travaillent avec moi. Malgré tout, je n’ai pas bronché.

J’étais malade, fatigué par les voitures lors de la campagne électorale. Je suis resté malade 18 mois en Arabie Saudite, non seulement ils ne sont pas venus me voir, me téléphoner ou m’écrire une lettre, mais ils ont renouvelé les instances du parti en écartant tous mes hommes des structures du parti. Alors, charité bien ordonnée commence par soi-même, j’ai décidé de travailler pour mon compte.

Donc, c’est Moustapha Niasse qui a commis une erreur ?

Il a fait une erreur politique, tout le monde le sait et cela se ressent maintenant. C’est nous qui dirigions le groupe de contact avec le Docteur Camara, Oumar Khassimou Dia et Cheikh Ngom. Le parti n’avait même pas de quoi tenir les régions. On l’a partagé entre nous et on a tout fait pour développer le parti. J’ai acheté des voitures et beaucoup de choses pour l’Afp. Mais, ils ne nous ont même pas prévenu avant de nous remplacer dans le groupe de contact. Et ils l’ont fait sans débat. Ils se sont débarrassés des forces vives du parti. Moustapha Niasse n’a pas de temps, il est préoccupé par ses affaires internationales. Il passe tout son temps à voyager. Il pouvait compter sur nous pour la massification du parti, mais il n’a plus cet appui. Mais comment allez-vous vous y prendre, une fois élu, du moment où vous ne parlez pas français ?

Le français n’est pas un handicap. Je dirige mes affaires depuis toujours et je réussis. Mais un pays n’est pas un fardeau qu’on porte sur la tête. Un pays, c’est comme une maison, on le manage avec des idées, des ressources, des discussions, etc. C’est une équipe qui doit conduire le pays. Le président, il a des idées et il y a toujours des conseillers pour parfaire ses idées. Lui ne fait que signer, mais ce n’est pas le plus important. L’essentiel, c’est la sagesse et la clémence. Dieu est toujours clément avec le dirigeant qui l’est avec son peuple. Le reste, c’est des contacts et des relations.

Quels sont vos rapports avec l’argent ?

Je vous ai dit que mon père est un Saint, il a prié pour moi. Deuxièmement, j’ai des talibés partout dans le monde. Troisièmement, j’ai des relations dans le monde islamique que j’ai héritées de mon père.

Que signifie l’argent pour vous ?

C’est juste un facilitateur. Il vous facilite les rapports avec les autres.

On rapporte que vous avez une fois déclaré qu’avec l’argent, vous osez affronter un lion en politique.

Non. Je ne fais pas de la politique avec l’argent. J’ai des principes et des idées. Et quand je suis convaincu d’une chose, je fonce.

Est-ce que vous ne pensez pas que les gens sont derrière vous pour l’argent ?

Les autres dirigeants de parti sont plus riches que moi. Je suis quelqu’un qui aime aider les autres. Même quand j’étais étudiant, je m’occupais de mes compatriotes. On peut être riche et ne pas être utile. Si je partage les 100 milles francs que j’ai avec les gens et qu’un autre a un million qu’il garde pour lui, les gens vont penser que je suis le plus riche.

On dit aussi que vous n’avez même pas une maison à vous, malgré votre richesse. Comment vous l’expliquez ?

Je vous ai dit qu’il y a le comportement et la tenue de l’individu qui prévalent. Si tu partages ce que tu as avec les autres, on finira par te donner un statut que tu n’as même pas. Moi, je mets tout le monde dans ma famille, je ne fais pas de distinction. Je peux aider n’importe qui et partager mon avoir avec lui.

On parle beaucoup du tarbiyou avec des zikrs qui rendent fou avec les Niassène, d’aucuns affirment que les Niassène se lavent avec le Saint Coran. Qu’en est-il de tout cela ?

Que Dieu nous en préserve ! C’est faux, on ne se lave pas avec le Livre. Mais, Dieu nous a donné des secrets du Coran que nous utilisons pour aider les gens. Et cela est connu. Partout, dans toutes les familles de la tidjanya, on utilise les noms de Dieu.

Quant à des zikrs qui rendent fou, c’est faux. Ce qu’il y a, c’est la fayda que le bon Dieu a donné à Cheikh Ibrahima Niasse. On l’appelle «émergence» dans la tarikha tidjane. Alors, si tu t’approches d’un disciple de Cheikh Ibrahima, Dieu peut t’aider à t’approcher de lui. Tarbiyou veut juste dire s’approcher de Dieu pour mieux l’adorer, mais cela ne rend personne fou… (Rires).

Ils disent aussi qu’ils sont Dieu…

En tout cas, il faut s’abstenir de critiquer des gens sans pour autant comprendre ce qu’ils font. Il ne faut pas non plus nier gratuitement ce que tu ne connais pas. Si toi, tu n’es pas en mesure de comprendre certaines choses abstiens-toi au lieu de juger. Et si tu veux vraiment comprendre, viens me voir (Rires).

En dehors de la politique, est-ce que vous avez d’autres passions ou des loisirs ?

Je n’écoute plus de la musique, mais je n’écoutais que de la musique Hindou. J’aimais beaucoup les films Hindous aussi.

Qui était ton acteur préféré à l’époque ?

(Rires) Kouhman. Mais par la suite, il y a eu les Aminteh Baschan, Emameli. Mais je n’ai plus le temps pour ça.

Est-ce que vous dormez beaucoup ? C’est quoi votre emploi du temps de la journée ?

Quelqu’un t’a parlé de ça ? tu en sais quelque chose, pourquoi tu me le demandes ? Je ne dors pas. Je fonctionne jusqu’à ce que le sommeil me prenne. Et même quand je me couche, je me lève très tôt, au plus tard à 6h 30mn. J’écoute tous les matins les émissions de Serigne Aliou Sall, de Moustapha Guèye ou Sidy Lamine Niasse, avant le bulletin de 7 heures. Je continue d’écouter la radio avec mon chapelet à la main jusqu’aux environs de 8 heures 9 heures avant que je ne me prépare pour sortir si j’ai une rencontre ou une réunion. Si je n’ai pas de programme, je me repose vers 11 heures après mon petit-déjeuner.

Est-ce que vous étiez encore à Kaolack du temps des coupeurs de tête ?

Je m’en souviens, mais j’étais encore très jeune.

Est-ce qu’ils vous ont une fois poursuivi ?

Honnêtement, je n’ai pas de preuve, ni une histoire à raconter. J’entendais parler de tout cela, on disait qu’il y a des gens qui déterrent les cadavres, mais je ne les ai jamais croisés.

Vos fils vous suivent-ils dans le chemin de marabout ou celui de politicien ?

Ils sont partagés. Y’en a qui font de la politique et d’autres qui sont des marabouts comme mon fils aîné. Mais j’ai une fille qui ne fait que de la politique, elle a son mouvement de soutien.

Est-ce que vous avez un préféré parmi eux ?

Je les traite tous sur le même pied. Et même ceux qui ne sont pas mes fils. D’ailleurs, à Kaolack, tous les enfants m’appellent Papa. Je ne veux même pas que mes fils sentent un quelconque privilège par mon statut. Et c’est comme ça qu’on m’a éduqué.

Vous avez combien d’enfants ?

Je voulais avoir cent enfants, mais Dieu m’a donné 16. Je le rends grâce.

Quel est votre plat préféré ?

Le mafé kandja.



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