(Correspondance) - L’expression cannibalisme politique n’est pas très exagérée pour qualifier les actes posés jeudi dernier dans la commune de Mékhé par les responsables libéraux de ladite collectivité locale. C’était à l’occasion de la session ordinaire portant sur l’examen et le vote de l’autorisation spéciale de recettes et de dépenses relative au fonds de dotation spéciale de quelque 65 millions de francs reçu par la municipalité. Lesquels actes seront de nature à faire dire au préfet du département de Tivaouane présent sur les lieux que Mékhé ne mérite pas ce spectacle de très mauvais goût que ses élus sont en train de lui présenter. Un spectacle fait d’injures, d’invectives et de propos déplacés déclinés dans une verdeur de langage qui ferait rougir un charretier. Les conseillers libéraux s’entredévoraient littéralement. Toute cette indécence dans le comportement et dans le langage n’avait comme objectif que d’éjecter Asse Diagne de son fauteuil de maire de la commune. Aussi, le prétexte servi pour justifier cette volonté de défénestrer leur frère libéral cache-t-il très mal cette farouche adversité entre les deux principaux responsables libéraux de la commune de Mékhé que sont Asse Diagne, l’actuel maire et le sénateur Assane Fall. Lequel sénateur serait d’ailleurs la tête pensante de la fronde.
Dans leur volonté de débarquer l’édile de la ville les frondeurs se sont adjoints les voix de leurs collègues conseillers socialistes conduits par Makhète Djité ainsi que les forces du Collectif pour la défense des intérêts de Ngaaye Mékhé dirigé par son président Mafal Fall. Aussi se sont-ils appuyés sur la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivités locales.
Laquelle dispose, en son article 101, que ‘le conseil municipal élit le maire parmi ses membres sachant lire et écrire’. Or, disent-ils, le maire Ass Diagne est analphabète, du moins dans la langue officielle du pays, le français. En effet l’édile de la ville est bien un lettré mais en langue arabe. Ainsi les frondeurs et leurs alliés ont-ils choisi la session ordinaire d’examen et de vote de l’autorisation spéciale de recettes et de dépenses du fonds de dotation pour mettre à nu les carences du maire et bloquer à l’occasion le conseil municipal. C’est ainsi qu’ils exigeront du maire qu’il lise et commente lui-même le rapport financier qu’il soumet au conseil. C’était demander au diable sa queue. Devant l’impossibilité manifeste du maire à s’exécuter et son désir de confier cette tâche au secrétaire municipal, le niet catégorique des frondeurs ne s’est pas fait attendre. Et malgré les maints rappels à l’ordre de l’autorité administrative, un désordre indescriptible s’installera dans la salle.Chacun y allant à sa guise et sans retenue. Cette situation amènera le préfet à décider d’évacuer l’assistance de la salle afin que la session se tienne à huis clos. Seule la presse sera admise dans la salle avec comme ordre à Walf Tv de ne pas filmer. Les choses n’en iront pas mieux. La volonté des frondeurs était tenace. Aussi le préfet ayant quitté la salle, le maire et ses hommes ont procédé à la lecture du rapport, faisant fi du brouhaha qui régnait dans la salle avant de demander un vote à main levée. Ce qui leur permis de faire usage de leur majorité mécanique.
Ce spectacle désolant offert à la population de Mékhé par ses élus, le président du Collectif pour la défense des intérêts de Ngaye s’en offusquera profondément. Pour lui, que le maire sache lire ou pas ce n’est ni l’affaire des conseillers encore moins du préfet. ‘Il y a des instances compétentes pour gérer pareille situation. La Cour suprême est là. En ce qui nous concerne, notre collectif va attaquer directement le conseil qui n’a pas su faire le travail qui lui était demandé’, a-t-il déclaré.
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