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Politique

CONSTITUTION DE LISTES - Choix des candidats dans les coalitions et partis : Calculs politiques pour un enjeu de pouvoir

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CONSTITUTION DE LISTES - Choix des candidats dans les coalitions et partis : Calculs politiques pour un enjeu de pouvoir

Les leaders politiques ont dû sûrement longtemps cogiter pour former leurs équipes. Les listes n’étant pas encore définitives avec les retouches qui s’opèrent jusqu’à samedi, les choix des candidats à la députation relèvent d’une haute voltige politique. Le calcul électoral tient compte de la configuration des localités et de la taille des adversaires, mais surtout du caractère stratégique des législatives dans le contrôle et l’exercice du pouvoir. Un scénario qui n’exclut pas une possible cohabitation.

Les batailles pour les contrôles des départements, à l’issue des législatives de février 2007, s’annoncent épiques compte tenu des calculs qui ont été faits au moment des investitures par les différentes forces politiques. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) a mis les bouchées doubles dans le département de Dakar où des responsables, et non des moindres, ont été armés pour garder le drapeau bleu qui flotte sur le mât du département. En effet, le maire de Dakar, Pape Diop, assisté de Doudou Wade, Farba Senghor, Gnagna Touré et Mbaye Ndiaye, sont investis de la mission de barrer la route à la coalition Jamm Ji dirigée par Khalifa Ababacar Sall du Parti socialiste (Ps), épaulé par l’attaché de presse de la Fédération sénégalaise de football, Mbacké Seck, de Rewmi. Tous ont affiché leur volonté d’arracher les cinq postes du département de l’escarcelle libérale.

Dans les départements de Pikine, Guédiawaye et Rufisque, les maires des localités ont été préférés par le Pds. Daour Niang Ndiaye, Bocar Sédikh Kane et Ndiawar Touré dirigent les listes de leur département respectif. Leur investiture découle d’une vieille promesse de Me Wade qui les avait reçus en audience, il y a quelques mois. Une audience à l’issue de laquelle les trois mousquetaires avaient renié, devant les caméras de la Rts, leur amitié à Idrissa Seck sous la surveillance de Awa Diop, Farba Senghor et Papa Samba Mboup. Toutefois, la tâche ne sera pas facile pour eux, eu égard au violent vent de contestations qui souffle dans leurs localités. D’où leur devoir de batailler ferme pour contourner ces frustrations qui annoncent des votes-sanctions. Ce à quoi s’ajoute la taille de leurs adversaires de la coalition Jamm Ji, à l’image de l’ancien maire de Guédiawaye, Chérif Macky Sall (Ps) et le maire de Bargny, Mar Diouf. Ce dernier aura le soutien, sur le terrain, de Omar Guèye, le président de la communauté rurale de Sangalcam, qui a été finalement transféré sur la liste nationale, après qu’il a craché sur l’investiture du Pds pour celle de Jamm Ji.

Cette coalition composée du Ps, de la Ld/Mpt et de Rewmi a misé sur Nguirane Ndiaye pour conduire la liste du département de Thiès. L’adjoint de Idrissa Seck à la mairie de la cité du rail aura comme complice Abdoulaye Ngom. En effet, il appartiendra au ministre de la Santé, Abdou Fall, qui dirige la liste du Pds de produire le miracle : Gagner Thiès.

Autre département qui risque de livrer quelques surprises, c’est Matam où Yéro Deh de la Ld trône au sommet de la liste de la coalition Jamm-Ji. Dans cette localité alors bastion socialiste, la tendance peut s’inverser avec les investitures du leader du Parti de la réforme (Pr), Abdourahim Agne et du directeur général de la Sicap, Sada Ndiaye, au nom du Pds. Toujours dans le Fouta, Me Aïssata Tall Sall du Ps est investie à Podor où elle a réussi à se faire une solide base.

LE TEMPS DES DEFIS

Par ailleurs, le département de Tivaouane n’a pas donné de surprise avec le député-frondeur, Talla Diouf qui y est porté au pinacle par la coalition Jamm-Ji. Il est suivi du commerçant Modou Sylla et du président d’une communauté rurale du nom de Djibril Kandji. Toutefois, à Louga, le Pds a utilisé les gros moyens en rappelant dare-dare, Abdourahmane Sow, de son poste d’ambassadeur du Sénégal en Tunisie. Ce rappel de M. Sow est d’autant plus stratégique que le Pds y souffre d’hommes capables de freiner l’ascension de Aminata Mbengue Ndiaye du Ps. Cette dernière y tourne en roue libre, comme le signale son récent succès d’avoir donné le tournis rouge au président de la République, lors de sa récente visite dans la capitale du Ndiambour. En effet, bien qu’investie tête de liste nationale de Jamm Ji, Mme Ndiaye aura à surveiller ses arrières pour mieux fidéliser sa base. Alors que M. Sow aura la mission de laver l’affront du mercredi rouge de Louga au soir du 27 février. Pendant ce temps, le néo-souteneur de Me Wade, Me Abdoulaye Babou, a l’obligation de mériter le choix porté sur lui par le Pds pour diriger la liste départementale de Mbacké, lui qui a été préféré au maire Iba Guèye. Me Babou est escorté de trois lieutenants que sont Moussa Sakho, Moustapha Cissé Lô et El H. Fallou Mbacké qui sont chargés de hisser très haut le drapeau libéral à Mbacké et dans la ville religieuse de Touba. L’autre mission délicate pour les «investis» du Pds, c’est celle de Babacar Gaye promu tête de liste dans le département de Kaffrine où il tentera de mettre fin au règne de son homonyme, El Hadji Babacar Gaye du Ps, par ailleurs maire de la ville.

Dans la capitale du Nord, un élément de Rewmi dirige la liste de la coalition. Dr Ndoye, qui dirigeait le Msis, va coacher l’équipe composée entre autres de Me Abatalib Guèye, très populaire dans le milieu sportif Saint-Louisien. Ainsi, ces derniers affrontent sur le terrain le directeur des structures du Pds, Ousmane Masseck Ndiaye, annoncé comme tête de liste sur la départementale de Saint-Louis. Dans d’autres localités, Badou Bâ, connu pour ses galipettes entre Me Wade et Idrissa Seck, a finalement choisi le camp de ce dernier pour conduire la liste de Mbour. Famara Sarr de la Ld est à Foundiougne, Opa Ndiaye de Rewmi pilote la liste de Jamm Ji à Kédougou et Bathily sera à Bakel pour faire feu avec l’apport de Cheikh Abdou Khadre Cissokho du Ps.

Outre les listes départementales, certains ténors ont été investis sur les listes nationales. A la coalition Jamm Ji, les partisans de Idrissa Seck ont eu des positions de choix. En effet, après Yankhoba Diattara, ex-Fidel, et Insa Sankharé, Ndèye Maguette Dièye, Garmi Fall et Pape Diouf, tous des députés frondeurs, ont été respectivement placés aux 6e, 16e et 4e positions.



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