Les Etats-Unis ne ménagent aucun effort dans leur lutte contre le terrorisme. Et dans le souci de protéger leurs intérêts, très souvent menacés hors de leurs frontières, ils ont mis en place un vaste programme pour neuf pays de l’Afrique de l’Ouest avec l’Initiative trans-saharienne de lutte contre le terrorisme. Il s’agit de promouvoir la stabilité, sécuriser les frontières, favoriser le développement durable, protéger la santé publique et lutter contre le trafic de drogue.
Les Etats-Unis et le terrorisme, c’est une longue histoire d’inimitié, de traque, de déstabilisation, de destruction, mais aussi de réflexions. Une histoire, des stratégies de protection et de lutte à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire fédéral. En effet, en dehors des attentats meurtriers de Oklahama City en 1995 et du World Trade Center de 2001, les intérêts américains ont été beaucoup plus menacés dans le reste du monde, en particulier en Afrique. De quoi alors mesurer le sens des mots de l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Mme Janice L. Jacobs, quand elle déclare : «Le plus lourd fardeau qui nous échoit aujourd’hui est la lutte mondiale contre le terrorisme, qui diffère de tous les autres combats menés auparavant dans l’histoire.»
C’était avant-hier, dans sa résidence, où elle offrait un cocktail à l’honneur du Général E. «Kip» William Ward, commandant en second des Forces américaines, qui était à Dakar dans le cadre d’une tournée africaine sur «l’initiative trans-saharienne de lutte contre le terrorisme», qui donne Tscti en anglais. Même si, dans un langage fort diplomatique, le général tient à préciser que l’objectif de sa visite «est beaucoup plus vaste que la lutte contre le terrorisme avec tout un programme de partenariat et de coopération. Il est politique, culturel, économique social, pas seulement militaire. Je suis là pour voir les points que nous avons en commun avec le Sénégal sur des questions d’intérêt commun. Nous avons des préoccupations d’ordre général, relatives à la sécurité et à la stabilité».
C’est qu’en réalité, le terrorisme est un ennemi à visage multiple. De sorte que, croit Mme Jacobs, «aucun pays ne peut espérer lutter seul contre cette menace qui comporte plusieurs facettes». Alors le Sénégal fait-il l’objet d’une surveillance particulière de la part des Etats-Unis ? Le général répond par la nécessité d’un «développement économique et social dans un environnement libre, stable et sécurisé qui puisse attirer les investissements à l’abri de toute menace».
Et en décodant le discours diplomatique de cet officier supérieur américain et de l’ambassadeur de son Etat, on devine le lien qu’ils ont établi entre terrorisme et pauvreté. Son excellence Janice L. Jacobs explique que «l’initiative trans-saharienne de lutte contre le terrorisme est une initiative multilatérale sous l’égide des Etats-Unis, qui vise à empêcher les terroristes de se réfugier dans la région du Sahel et à tempérer les conditions économiques et sociales susceptibles d’entraîner l’extrémisme et le terrorisme».
«Il est important que les gouvernements, n’importe où dans le monde, puissent avoir le contrôle de leur espace interne et de leur frontière. Pour que cet espace ne soit pas exploité et utilisé par ceux qui sont tentés par ces choses improductives pour la société», affirme le Général Ward. «Et dans la mesure où nous avons des programmes en place pour aider les gouvernements à exercer et contrôler la sécurité des populations, surtout au niveau des frontières, est, je le crois une très importante initiative à entreprendre. Et c’est cela l’esprit de l’initiative trans-saharienne de lutte contre le terrorisme : assister les pays pour le maintien de l’ordre, assurer la sécurité et la stabilité à l’intérieur des pays et aux frontières contre les activités criminelles et terroristes. Ce genre d’activités qui ont tendance à détruire toute une société», poursuit l’officier supérieur.
Par ailleurs, il s’attend à des échanges «fructueux» avec les autorités civiles et militaires du Sénégal, «pour voir comment faire pour renforcer les capacités des Forces armées du Sénégal afin qu’elles puissent faire face à toutes ses missions de sécurité et de maintien de la paix». <12>[email protected]
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion